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Printemps des radios associatives ou chant du cygne ?

jeudi 30 septembre 2004

Avec la récente décision des autorités sénégalaises d’agréer trente deux nouvelles stations de radio communautaire, religieuse ou associative, réparties sur toute l’étendue du territoire national, le Sénégal semble vivre un véritable boom des radios associatives. En effet, contrairement à un pays comme le Mali ou les radios communautaires sont très développées et ce depuis les années 90, le Sénégal ne comptait jusqu’à présent que douze radios de ce type caractérisées par un fort ancrage autour de terroirs ou de communautés particulières. A la différence des radios privés commerciales, ces radios, régies par un cahier des charges particulier, doivent être à but non lucratif, ne pas prendre part au débat politique et ne sont pas autorisées à recourir à la publicité pour se financer mais peuvent recevoir le parrainage d’organismes publics ou privés désirant financer des projets en adéquation avec leur objet social. Cela étant, l’apparition de radios municipales à Dakar et aux Parcelles assainies n’est pas sans remettre en question le modèle qui présidait jusqu’à présent au fonctionnement de ces radios associatives. En effet, si l’une comme l’autre se veulent des radios de proximité ayant pour objectif de rapprocher les citoyens de la municipalité et de leur fournir un cadre d’expression afin de renforcer la démocratie locale tout en se déclarant non partisanes, on ne peut que s’interroger sur ce que donnera la pratique dans un contexte national ou rien n’échappe à l’omniprésence du politique. Comment pourra-t-il y avoir prise de parole des citoyens sur la gestion de la cité sans que ne s’expriment des points de vue politiques critiquant ou soutenant les actions des autorités municipales en place. Comment pourra-t-on renforcer la démocratie locale en l’expurgeant de toute dimension politique lorsque l’on sait qu’en matière de gestion des collectivités locales comme en d’autres matières, quant au fond et quoiqu’on en dise, tout est politique ? Telles sont notamment les questions que l’on est en droit de se poser. Mais il n’y a pas que sur la question de la présence ou pas de la politique à l’antenne que les fondements du modèle semblent être remis en cause. En effet, lors d’un séminaire organisé tout dernièrement, les responsables des radios communautaires ont revendiqué la révision du cahier des charges qui organise leur existence afin de pouvoir bénéficier de recettes publicitaires jusqu’à hauteur de 20% de leur chiffre d’affaires. Sans nous prononcer sur le bien fondé de cette revendication, si l’on combine avec celle visant à être autorisé à diffuser de l’information politique, on peut se demander ce qui les différenciera demain des radios privées commerciales. Enfin, ces radios, qui faisaient jusqu’ici de la proximité avec leur auditeurs le principal argument justifiant leur existence, tiendront elles encore longtemps la comparaison sur ce terrain avec la multiplication des stations privées régionales disposant de moyens humains, financiers et techniques bien plus importants ? En effet, après Sud Fm qui avaient commencé à ouvrir des stations dans certaines localités (banlieue de Dakar, Diourbel, Kaolack, Saint-Louis, Thiès, etc.), c’est au tour de RFM d’inaugurer une station à Thiès tandis que Walf Fm annonce sa volonté de lancer des stations locales dans toutes les capitales régionales d’ici la fin de l’année 2004. Ces initiatives qui répondent, comme en échos, aux manifestations en faveur du pluralisme de l’information radiophonique organisées par les habitant des zones uniquement couvertes par les chaînes de radios publiques montrent à l’envie qu’il existe une réelle soif d’information locale. Cela étant, on peu se demander si les radios associatives ne seront pas bientôt marginalisées par la déferlante des radios commerciales et seront condamnées à choisir entre changer de statut ou disparaître. En d’autres termes, il semble bien que le Sénégal soit en train de vivre la mutation vécue il y a près de deux décennies en France par la paysage radiophonique lorsque les radios, d’abord qualifiées de « pirates » puis de « libres » sont tout bonnement devenues des radios privées commerciales après la libéralisation des ondes.

Amadou Top
Président d’OSIRIS

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