L’une des propriétés intrinsèques de l’Internet, c’est la transparence d’accès, en d’autres termes, l’indépendance de l’accès aux services Internet par rapport à la localisation géographique.
Cette caractéristique ouvre d’énormes opportunités à des pays ayant la qualité des ressources humaines du Sénégal. Ces nouvelles opportunités sont liées notamment à " l’Off shore engineering " (la sous-traitance de projets informatiques dans les pays en développement), et à la délocalisation des activités des entreprises internationales.
Les conditions nécessaires qui favorisent aussi bien "l’Off shore enginee- ing " que la délocalisation sont les suivantes :
l’existence d’une masse critique de compétences locales bon marché
un réseau de télécommunications fiable
des infrastructures de communication de qualité (routes, aéroports ... )
un réseau électrique stable
des infrastructures d’hébergement de qualité
des structures de formation réputées (écoles, centre de formation, universités, ... )
des mesures fiscales attrayantes
Dans cette perspective, la création d’un technopôle au Sénégal est une idée géniale, mais son implantation tans la banlieue marécageuse de Dakar est insensée comme du reste lien d’autres options surréalistes de concentration d’activités stratégiques sur cette petite presqu’île.
Cette concentration incontrôlée des activités à Dakar a ruralisé la capitale et va conduire, dans les années à venir, une situation d’insécurité et de blocage invivables si des mesures efficaces de décentralisation ne sont prises dans les meilleurs délais. Passons sur l’effet repoussoir qu’un tel phénomène exerce sur tout investisseur étranger qui débarque pour la première fois, dans cette espace dégoulinant de rouille, de poussière et de sciure ....
LA SILICON COAST
C’est le premier intérêt de l’indispensable délocalisation des activités. De ce point de vue, l’édification d’un" village Internet" sur la Petite Cote, offrirait l’opportunité de :
décongestionner Dakar
créer des infrastructures tant souhaitées sur la Petite Côte (écoles, lycées, centre de santé, centres sportifs, ... )
attirer dans cet endroit aussi agréable que Dakar, des entreprise
nationales et étrangères pour créer des emplois.
Les technopôles les plus célèbres étant la " Silicon Vallée" et la " Digitale Coast " ce village Internet pourrait porter le nom de la " Silicon Coast ".
GRANDS PROJETS
Certains grands projets peuvent s’intégrer dans un plan de mise en oeuvre de cette Silicon Coast et contribuer à son développement :
le déplacement de l’aéroport, non pas dans une banlieue de Dakar comme Keur Massar, mais dans une zone techniquement appropriée la plus proche possible du Croisement Diamniadio. En outre, la position de Diamniado est idéale pour la desserte des villes de Dakar, Thiès, Mbour et Kaolack.
la construction d’une route, la petite la plus courte possible, qui relie la Petite Cote à la Grande Côte via la ville de Thiès. Cette route aura un objectif double : d’une part relier l’Ecole Polytechnique de Thiès au village Internet et de l’autre faire profiter du tourisme à la ville de Thiès.
Mais en fait, par-delà cette" Silicon Coast ", il est ici question de faire de l’emploi une priorité. Cela suppose une révision diligente de notre système éducatif et que soient coordonnés de façon cohérente tous les projets annoncés.
L’accès à l’emploi est un droit inaliénable. Il garantit au citoyen la liberté et la dignité, et au pays, la prospérité, la paix et la sécurité.
Le chômage est certes une question universelle, mais pour un pays comme le Sénégal c’est un problème qui a ses solutions à condition que la lutte contre le chômage soit véritablement une sur-priorité.
L’emploi et le développement sont intrinsèquement liés. Le développement est par essence un processus qui a sa propre histoire, donc qui ne peut se réaliser ex-nihilo.
Tout développement, au Sénégal, doit se fonder sur :
la consolidation du savoir faire traditionnel acquis a travers l’histoire :
artisanat, pèche, agriculture, élevage
l’appropriation du savoir faire contemporain mondialement partagé
: le tourisme, l’environnement, les services, la nouvelle technologie
la mise en oeuvre de grand projets qui, par définition, occupent un grand
nombre de personnes pendant un certain temps
Créer des emplois c’est répondre aux besoins du marché tant national qu’international à travers :
une formation qualifiante, en adéquation avec le marché, qui favorise l’émergence d’une masse critique de compétences opérationnelles, qui permet à ceux-ci soit de trouver du travail ou d’en créer.
des infrastructures d’accueil et des mesures incitatives qui favorisent l’embauche, la création d’entreprises et la délocalisation au Sénégal d’entre prises étrangères et internationales
FORMATION
De nos jours, le jeune Sénégalais a le choix entre deux filières de formation :
la formation diplômante à travers un cursus scolaire standard
la formation pratique, par l’apprentissage sur le tas, sous la supervision d’un maître.
On constate dans les faits que le jeune Sénégalais qui a acquis un métier, grâce à la formation par l’apprentissage, trouve du travail ou s’installe à son compte mais le plus souvent dans l’informel, alors que celui qui a suivi la filière classique est plus généralement affecté par le chômage.
Cette situation est rendue compte par les objectifs pédagogiques de chacun des deux systèmes :
formation standard : acquisition du savoir pour la culture générale et le
développement de l’esprit critique
formation par l’apprentissage : acquisition d’un savoir faire pour
trouver un emploi ou en créer.
Par conséquent, l’introduction de l’apprentissage dans le processus pédagogique est incontournable.
Les écoles nationales de formation doivent être revalorisées et cesser d’être le lieu de ceux qui ont connu l’échec scolaire. Pour ce faire, écoles de formation doivent recenser,leurs objectifs, redéfinir leurs programmes sans cesse mis à jour en fonction des besoins du pays.
Quant à l’université sénégalaise vocation doit être celle de former diplômés opérationnels dans domaines :
de l’enseignement
de la recherche
de la médecine et de la pharmacie
des études supérieures spécialisées (nouvelles technologies, ... )
La promotion de centres de formation en nouvelles technologies, partenariat avec les entreprises nationales ou internationales, doit compléter le système de formation. Ces formations sanctionnées par des certifications, sur des techniques phares marché, permettront aux grand nombre actuel de maîtrisards, à recherche d’emploi, d’acquérir 1 compétences très recherchées tant le plan national qu’international.
Le système national de formation fondé sur les écoles de formation, universités et les centres de formation en nouvelles technologies doit avoir pour objectif de former une masse critique de compétences opérationnel capables de répondre à la démarche nationale et internationale en matière de services.
Cet article n’est pas une étude, mais une invitation à la réflexion pour de donner un nouvel essor au moteur développement qu’est l’emploi. Il n’aborde pas toutes les dimensions l’emploi. Il plaide, par l’exemple du Village Internet qu’il est possible faire avec des résultats aussi certains qu’immédiats.
Vu la mondialisation, la concurrence et l’évolution rapide de la technologie, un tel projet doit être considéré sans délais sinon d’autres pays le réaliseront. Pour sûr, et ce ne serait pas première fois !
Mouhamadou Sall
Ingénieur en électronique et informatique
E-Mail : doudou.sall@libertysurf.fr
(Source : Le Soleil, 21 mai 2001)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000