Le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop a indiqué hier, que le gouvernement du Sénégal et France Télécom vont tenter de faire valider leur transaction par La Brvm. En termes clairs, les deux partenaires vont revenir aux lois du marché, en dépit du droit de préemption de France Télécom. Cela est une victoire du Crepmf, le « gendarme » de la bourse régionale.
L’Etat sénégalais, entend-il contourner le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf), « gendarme » de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) pour faire valider son dossier de transaction des actions Sonatel avec France Télécom ? Réagissant hier, à la décision du Crepmf de s’opposer à la vente, par l’Etat, de 9,87% de ses actions de la Société nationale des télécommunications (Sonatel), à France Télécom, le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop a déclaré que le gouvernement allait « procéder au dépôt des dossiers à la direction de la Bourse régionale des valeurs mobilières à Abidjan ». Donc, revenir à une transaction dans le marché boursier. M. Diop s’exprimait à l’issue de la signature de trois conventions entre le ministère de l’Economie et la Commission européenne, portant sur un montant de 88,2 milliards de francs Cfa. D’ailleurs, souligne le ministre, « nous n’avons pas encore vendu. C’est un protocole d’accords. La vente sera entérinée par l’Assemblée nationale au cours du vote d’une loi de rectification budgétaire ». Selon M. Diop, « une clause de préemption signée entre l’Etat du Sénégal et France Telecom en 1997 accorde à France Télécom la priorité dans la vente de toute action de la Sonatel ».
Cette cession de 9,87% des actions du Sénégal, permettra à la multinationale française de disposer de 52% de la Sonatel et de détenir la majorité absolue dans l’entreprise. Cette vente devrait rapporter à l’Etat la bagatelle de 200 milliards de francs Cfa, assez pour lui permettre de « payer ses dettes, financer son développement... », selon les dires du grand argentier de l’Etat.
Pour cette vente, indique M. Diop, « le gouvernement avait demandé à une banque d’affaires d’estimer les actions de la Sonatel. Dans le même temps, France Télécom a demandé à une autre banque, de faire de même. De cette évaluation, les deux banques ont estimé les actions de la Sonatel à 1 562 milliards de francs Cfa sur lesquelles, après avoir enlevé les dividendes de 174 milliards de francs Cfa, il reste 1 388 milliards de francs Cfa ». Aussi ajoute-t-il, dans le cadre de leurs négociations avec France Télécom, « le prix de l’action a été fixé à 156 000 francs Cfa, contrairement au prix sur le marché, qui était à 117 000 francs Cfa, au moment où l’on signait la transaction ».
Si l’on en croît le ministre de l’Economie et des Finances, les deux parties ont convenu également dans leurs négociations, « de protéger les travailleurs et la société afin que le Sénégal puisse continuer à conserver les avantages qu’il avait acquis. Le Sénégal ne perd rien dans l’opération. Car, il continuera à percevoir les différents impôts et taxes qu’il recevait de la Sonatel ». Abdoulaye Diop d’ajouter que « le siège de la Sonatel continuera à être au Sénégal. C’est extrêmement important, parce que la société est en train de s’étendre dans la sous région. Nous pensons qu’en maintenant le siège à Dakar, le bilan global serait consolidé et cela pourrait avoir un impact sur les finances publiques de ce pays ».
En outre souligne le ministre, le gouvernement sénégalais a demandé à France Télécom que « le directeur général et la majeure partie du management soient sénégalais. Et ils l’ont accepté et signé. Nous avons aussi dit que la plateforme d’investissement dans la sous-région sera la Sonatel, c’est-à-dire la Sonatel servira d’instrument d’investissement dans la sous-région. Ce n’est pas France Télécom qui va venir investir dans les autres pays de la sous-région, mais c’est la Sonatel qui va investir ».
Dialigué Faye
(Source : Le Quotidien, )
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