Des législations (anciennes) dûment établies mais peu ou mal appliquées, des médias d’Etat qui peinent à assurer leur mission de service public, le projet de promouvoir les radios communautaires qui fait « timidement » son chemin... La liste des contraintes qui font obstacles au pluralisme de l’information n’est pas exhaustive. Ainsi, à ces obstacles identifiés par les participants à la réflexion autour des « Défis du pluralisme de l’information en Afrique », organisée les 21 et 22 mars à Dakar par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (Ipao), il faut ajouter ceux liés au manque de dynamisme des organisations professionnelles des journalistes. Le constat fait par les professionnels des médias est qu’aujourd’hui la plupart de « ces organisations sont devenues amorphes ». C’est pourquoi, il urge de les redynamiser par l’apport des jeunes et des femmes des médias.
Autres recommandations des participants à la table-ronde de l’Ipa : la nécessité de se doter d’organes d’autorégulation qui soient appuyés de manière qu’ils puissent être fonctionnels en période de crise. Aussi, la recherche sur les médias doit être mieux articulée et menée en partenariat avec les instituts de recherche spécialisés.
Mais ce qui semble le plus animé les professionnels des médias, souligne Alymana Bathily, consultant à l’Ipao, c’est d’amener les institutions régionales telles que la Cedeao et l’Union africaine à s’investir davantage pour appuyer le développement de législations plus démocratiques. « Que ces institutions, ajoute-t-il, puissent coordonner les organes de régulation et servir de cadre pour les plaidoyers en direction des chefs d’Etat ».
Du côté de l’Institut Panos, d’où est partie l’idée de la table-ronde sur le pluralisme de l’information, les objectifs semblent bien définis. Aujourd’hui que les contraintes sont identifiées, notamment au plan juridique, « l’important, note la directrice de l’Ipao, Mme Diana Senghor, est de voir comment faire appliquer les bonnes lois », dans les pays qui ont déjà légiféré. La priorité à l’Ipao, est d’arriver, à très court terme, de faire du pluralisme de l’information à la télévision une réalité. « Comment est-ce que les médias d’Etat peuvent devenir des médias de service public ». C’est la question à laquelle il urge de trouver une réponse adéquate.
Mbagnick NGOM
(Source : Wal Fadjri, 24 mars 2005)
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