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« On peut être partout et produire » : le digital comme réponse à la Covid-19 en Côte d’Ivoire

lundi 8 juin 2020

Pour la cinquième édition des E-Conf Challenges, CIO Mag a reçu le 4 juin en invité d’honneur Mamadou Sanogo, Ministre de l’Economie numérique et de la Poste de Côte d’Ivoire. L’occasion d’évoquer l’impact du digital comme réponse à la crise dans le pays. Ce webinaire a aussi permis de présenter deux start-up innovantes, Etudesk et Legafrik, toutes deux soutenues par l’International Trade Centre, le Centre de commerce international de l’ONU. Le point avec CIO Mag.

Dans la progression de la pandémie de Covid-19 sur le continent, la Côte d’Ivoire inquiète. Jeudi 5 juin, un record avec 152 cas a été enregistré en 24 heures, portant à 3 262 le nombre de personnes infectées dans le pays. Le représentant de l’OMS a lancé un appel, s’alarmant des conséquences engendrées par l’assouplissement de l’état d’urgence et des restrictions dans les déplacements, de même que le relâchement de la population. Cet assouplissement devrait être accompagné du respect des mesures barrières et au port du masque. Pourtant, des mesures importantes ont été prises par les autorités afin d’endiguer la pandémie et limiter l’impact de la crise sur l’économie. Parmi elles, tout un panel de solutions digitales, détaillées par le ministre Mamadou Sanogo, lors du cinquième E-Conf Challenge organisé par CIO Mag.

Sur le volet sanitaire, le pays a lancé plusieurs initiatives : un système d’alerte à travers le Bluetooth, basé sur un traçage volontaire de la population, une solution pour référencer toutes les personnes qui entrent sur le territoire, la diffusion de messages d’alerte, etc.

Autres mesures prises par les autorités pour limiter les déplacements, la mise en place des visio-conférences pour assurer la continuité des services de l’Etat, notamment les Conseils de Ministres. A cela s’ajoutent des « mesures sociales », telles que l’annulation des frais de transfert d’argent et l’appui à l’écosystème digital ivoirien, qui a œuvré sans relâche pour développer toute une panoplie de solutions pour endiguer la crise.

Également, comme partout dans le monde, le pays a opté pour l’enseignement à distance. Un succès selon le ministre, qui note tout de même certaines limites. « Nous ne savons pas quand vont rouvrir les écoles. Bien sûr, l’éducation en ligne n’est pas démocratique car tout le monde n’a pas les mêmes chances dans l’accès à l’Internet. Mais au moins, c’est une solution », a-t-il expliqué.

« L’Etat doit investir dans les infrastructures »

Une certitude donc. « Le digital a joué son rôle, c’est une solution de résilience ». Et cette constatation a, selon le ministre, provoqué un sursaut des autorités pour accélérer les chantiers en cours, sur l’axe juridique d’une part et sur le développement des infrastructures d’autre part, afin d’arriver à une « universalité et une démocratisation du digital ». « Si les opérateurs rechignent à investir, c’est à l’Etat de le faire pour finaliser les infrastructures dans les zones blanches. Nous avons d’ailleurs levé 115 milliards FCFA auprès de l’AFD pour le développement de la fibre sur tout le territoire, car pour l’instant, la qualité des infrastructures fait défaut », a expliqué Mamadou Sanogo.

Enfin, selon Mamadou Sanogo, cette crise est aussi une « coïncidence heureuse », dans le sens où le numérique a démontré son importance et poussera ainsi les gouvernements et acteurs privés à investir davantage dans le secteur. L’important est aujourd’hui de généraliser les réflexes pour réduire le train de vie de l’Etat, notamment limiter les déplacements des officiels et utiliser les visio-conférences lorsque cela est possible.

« Les avantages du digital sont énormes, particulièrement pour l’Afrique. Les crises sont des opportunités et nous l’avons vu avec ces dizaines de solutions qui ont émergées », rappelle celui qui a été, avant d’être ministre, chef d’entreprise. « Le digital nous montre que l’on peut être partout et produire, s’est encore enthousiasmé Mamadou Sanogo, avant de conclure : L’avenir de l’Afrique, c’est l’entrepreneuriat ». Il a aussi abordé la poursuite du déploiement du RNHD (Réseau National Haut Débit) ou backbone national constitué d’un réseau de transmission long de 7000 km de fibre optique avec des moyens additionnels pour aider l’ANSUT (Agence nationale du service universel des télécommunications/TIC) à boucler le budget nécessaire à la couverture nationale.

Promotion du E-learning via Etudesk

Pour illustrer ces derniers propos, deux start–ups ivoiriennes sont venues présenter leurs solutions dans la deuxième partie de cet E-Conf Challenge. Il s’agit dans un premier temps d’Etudesk, une start-up spécialisée dans le e-learning, accompagnée par le Centre du Commerce International de l’ONU, dans le cadre de son initiative FastTrackTech et la Fondation jeunesse numérique.

« En plus de la plateforme technologique que nous fournissons, il y a également l’ingénierie pédagogique. Nous accompagnons les structures à pouvoir mieux scénariser leurs programmes de formation en ligne, à pouvoir faire la prise en mains par l’administration et les enseignants, et à les aider à définir une bonne stratégie d’implémentation de leur dispositif d’e-learning », précise le CEO Lamine Barro.

Etudesk s’est assignée pour mission d’accompagner les institutions académiques et les entreprises dans la digitalisation de leur programme de formation. Depuis la fermeture des écoles due à la pandémie de Covid-19, elle a gratuitement mis sa plateforme à la disposition des institutions et des entreprises pour donner des formations en ligne. Une initiative qui a fait exploser son portefeuille client à plus de 400%. Etudesk s’engage également avec le collectif Anticoro à faire profiter aux institutions et au gouvernement ivoirien, des solutions innovantes de lutte contre la crise sanitaire.

« Contribuer à l’amélioration de l’écosystème ivoirien des start–ups »

En Côte d’Ivoire, l’International Trade Centre accompagne une vingtaine de start–ups du secteur de la tech à conquérir le marché sous régional et international. Parmi elles, figurent Etudesk mais aussi Legafrik, une start-up qui dématérialise toute la procédure de formalisation des acteurs économiques, de la création d’entreprise à la modification, en passant par la tenue de la comptabilité, etc.

« Nous sommes partis du constat selon lequel le secteur informel représente près de 80% des activités économiques dans nos pays. Et les personnes opérant dans ce secteur ont besoin de services juridiques de base pour monter leurs entreprises et se formaliser », détaille le fondateur Youssouf Ballo. Aujourd’hui, les chiffres parlent en faveur de la start–up : déjà 2 000 entreprises formalisées. En plus, Youssouf Ballo vient de lancer une plateforme de signature électronique pour dématérialiser les formalités administratives.

Ces startups ont également reçu un accompagnement de la Fondation jeunesse numérique. Créée en 2016 sur initiative du Ministère de l’Economie numérique et de la Poste en raison du fort taux de chômage des jeunes et de la volonté d’inciter les jeunes à entreprendre dans le numérique, la Fondation jeunesse numérique a travaillé sur différents projets dans les domaines tels que : l’énergie, l’éducation, la santé, l’agriculture, la finance, etc. Selon sa Directrice exécutive Linda Nanan Vallée, ses missions visent à « détecter des porteurs de projets innovants, accompagner les jeunes entrepreneurs, sensibiliser la jeunesse à l’entrepreneuriat numérique et contribuer à l’amélioration de l’écosystème ivoirien des start–ups. »

Pour 4 appels à projets effectués dont 1 dans le cadre de la crise sanitaire incitant les start–ups à proposer des solutions numériques, la Fondation jeunesse numérique enregistre au total plus de 1 500 candidatures, dont 296 projets incubés et une cinquantaine de start–ups technologiques accélérées. Elle fait de l’incubation et de l’accélération des start–ups, la sensibilisation et la formation afin d’orienter les innovations vers les priorités nationales. Malgré les difficultés d’accès aux marchés et au financement, la Fondation jeunesse numérique continue de promouvoir les start–ups, notamment via sa plateforme de promotion de l’écosystème start–up de la Côte d’Ivoire.

Vous pouvez revoir l’intégralité de la conférence dans notre vidéo ci-dessous.

Camille DUBRUELH / Michaël TCHOKPODO

(Source : CIO Mag, 8 juin 2020)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
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- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
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(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

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- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

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Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

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- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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