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Offres illimix : les dessous d’une bataille déséquilibrée

vendredi 14 août 2020

La bataille des offres a toujours miné le secteur des télécommunications, mais depuis un certain temps, elle apparaît sous un visage qui ne lui était pas connu jusqu’ici. Entre des offres décriées, un régulateur jugé parfois laxiste, beaucoup d’acteurs et experts des télécommunications soupçonnent une concurrence déloyale au détriment des challengers de l’opérateur leader, Orange.

C’est l’opérateur Free qui a ouvert le bal des offres illimix à prix relativement bas. Une entrée fracassante qui n’a pas manqué de susciter la riposte de son concurrent principal Orange. L’opérateur leader met sur le marché des offres qui elles aussi épousent les attentes des consommateurs. Plus tard, c’est Expresso qui s’y mettra. Même s’il n’a pas connu le même succès, il aura eu le mérite de suivre la tendance. Une bataille féroce s’installe alors sur le marché. Professeur au Cem Dalifort, Babacar Gaye s’en délecte. « Cela veut dire que les prix pratiqués jusqu’ici ne sont pas justes. Je suis persuadé qu’ils peuvent encore mieux faire. Mais en attendant, on en profite. J’ai deux puces, et je ne me plains pas », se réjouit-il.

Etudiant en Marketing à Itecom, Mbaye Diagne ne cache pas lui aussi son satisfecit. Entre ses revenus quasi nuls et un besoin constant d’être connecté, il fallait une offre adaptée. Il l’a trouvée grâce à cette bataille des offres. C’est tant mieux », dit-il d’un sourire narquois. Mais pendant que les consommateurs se délectaient de ces nouvelles offres, l’opérateur leader débarque avec de nouvelles offres qui ne semblent pas répondre aux attentes des consommateurs. C’est du moins ce qui ressort des différentes réactions sur la toile et de la part des associations consuméristes. De nouvelles offres que le Directeur général de Sonatel a tenté d’expliquer. « Contrairement à ce qui est dit, nous avons un mouvement qui s’inscrit dans les baisses tarifaires. Nous sommes dans une période assez particulière, avec la Covid, où nous avons montré notre engagement à accompagner l’Etat et nos clients dans cette période difficile. Pendant la période Covid, on avait mis sur le marché des offres spécifiques, dénommées offres Covid pour une partie de nos clients qui sont sur Kirène. Nous avons remarqué que ces clients qui ont le pouvoir d’achat le plus faible avaient commencé à décrocher. Ces offres Covid ont été lancées dans une période spécifique avec l’autorisation de l’Artp. Et la fin de l’état d’urgence nous a amenés, sur autorisation de l’Artp, à retirer ces offres. Et il était urgent pour nous d’apporter une réponse pour ces clients », a-t-il expliqué à la presse.

L’ARTP laxiste ou dépourvue de pouvoir de sanction ?

Malgré ces explications, les contestations continuent de pleuvoir. Allant jusqu’à pousser le gendarme des télécommunications, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) à sortir de son silence. Alors qu’Orange dit avoir lancé ses offres sur autorisation du régulateur, ce dernier, dans un communiqué, semble se rétracter. « L’Artp demande à Orange Sonatel de surseoir aux nouvelles offres mises sur le marché, le 22 juillet 2020 », a-t-elle écrit dans un communiqué. Selon cet expert en télécommunication qui a requis l’anonymat, il y a un double jeu qui ne dit pas son nom.

« Selon le Code des communications électroniques de 2018, l’opérateur ne peut augmenter ses tarifs sans en informer au préalable le régulateur, dans un délai d’un mois avant l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs. Donc, avant que les citoyens ne soient informés, l’Artp l’a été un mois avant et n’a pas jugé utile de « freiner » Orange. Il a fallu qu’il y ait une vague d’indignations pour que l’Artp sorte de son hibernation, non pas pour être ferme, mais pour solliciter une suspension. Parce que dans le communiqué, l’Artp ne donne pas injonction d’annuler, mais demande à Orange de Surseoir aux nouveaux tarifs. Et Orange semble ne pas s’en soucier », analyse-t-il. Pour Ndiaga Guèye, Président de l’Association sénégalaise des usagers des Tic (Asutic), dans ce cas de figure, il est important que l’Artp joue son rôle de régulateur. « Elle doit se prévaloir de ses pouvoirs règlementaires, en auto-saisine, qui lui permettent de prendre la décision d’annuler.

Pour rappel, par décision n°2019-015, l’ARTP a obligé en novembre 2019 l’opérateur Free Sénégal à retirer ses nouvelles offres du marché. Si un tel résultat est obtenu avec un opérateur qui n’a pas une puissance significative sur le marché, il faut savoir que l’autorité de régulation dispose de compétences et de prérogatives beaucoup plus contraignantes quand il s’agit d’un opérateur puissant. L’Asutic l’exhorte à aller dans ce sens », indique le communiqué. Pourtant d’après des sources dignes de foi, l’Artp n’a pas de pouvoir absolue de sanction contre un opérateur. « Il peut informer mais cela ne veut pas dire que c’est l’Artp qui donne l’autorisation d’augmenter. Le code des télécommunications numériques ne dit pas clairement que l’Artp dispose du pouvoir de sanctionner hic et nunc un opérateur qui augmente son prix » , explique-t-il.

Le régulateur campe sur position

Invité de l’émission Rfm Matin, le Directeur général de l’Artp Abdoul Ly s’est voulu clair. Le régulateur ne compte pas s’en arrêter là dans sa volonté d’inciter Orange à revoir ses dernières offres illimix qui ont suscité beaucoup de remous. « Même si l’Artp est à équidistance des opérateurs de télécommunications, les droits des consommateurs pour des services accessibles sont une préoccupation prioritaire pour le régulateur. J’ai rencontré les responsables de Sonatel Orange et les consommateurs pour trouver une solution. Après, j’ai demandé à l’opérateur d’arrêter ses nouvelles offres prises dans ce contexte difficile pour les consommateurs avec la crise de la pandémie ; ce n’est pas le moment de faire des offres décriées. Aucun opérateur n’a moralement le droit de faire ça », a-t-il décrié.

Par L’AS

(Source : Social Net Link, 14 août 2020)

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