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Nouvelles technologies : Quand les lois font vivre une entreprise

mercredi 13 août 2003

Mettre les textes de loi sur cédérom à la disposition des hommes d’affaires, l’idée était bonne. L’union des talents entre une juriste, Maymouna Diop, un documentaliste canadien, et un informaticien sénégalais l’a fait vivre. La maison d’édition Idee ainsi née, depuis en donne aux autres…

« Tous nos stocks sont épuisés », affirme, dans son modeste bureau du quartier de Fann-Hock à Dakar, Maymouna Diop, la directrice de la société Idee (Informatique documentaire et édition électronique). Epuisé, le cédérom sur les Actes uniformes de l’organisation pour l’harmonisation du droit des affaires (Ohada) sorti en 2001, qui rassemble plus de 2 000 articles en vigueur dans la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Epuisés aussi ceux sur le tarif extérieur commun (Tec) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa - 2001), sur le Code général des impôts au Cameroun (2002) et du Sénégal (1999). Investisseurs étrangers, hommes d’affaires, patrons des services des douanes s’arrachent ces cédéroms qui permettent, en quelques clics de souris, de retrouver la règle de droit régissant une activité donnée. Vendus entre 200 000 et 600 000 F Cfa (300 à 900 euros) l’unité, les grandes entreprises, clients d’Idee, en font des commandes tout comme pour les livres édités sur le même thème. « Nos produits sont bien appréciés et Idee est bien accueilli dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre », reconnaît avec satisfaction Maymouna, le regard pétillant d’intelligence. Que de chemin parcouru depuis l’université de Grenoble en France où, en 1990, Maymouna, la trentaine, a découvert pour la première fois l’informatique en préparant sa thèse. Forte de son talent de juriste, une fois rentrée au Sénégal, cette frêle intellectuelle décide de travailler en synergie avec un ingénieur sénégalais en informatique, Maguette Cissé, et un archiviste documentaliste canadien, Marc André Ledoux, qui séjourne de temps en temps à Dakar. Chacun apporte son expertise dans ce partenariat d’où naît, en 1999, la maison d’édition Idee. « Notre métier, c’est la diffusion du droit, particulièrement le droit des affaires, donc sur le secteur privé », explique la directrice, sémillante dans sa veste d’été colorée.

Comment démarrer un tel projet quand les banques ne prêtent qu’à ceux qui ont déjà une assise financière et que les autres organismes ne proposent que des crédits de 500 000 à 1 million de francs Cfa ? « J’ai dû investir toutes mes économies, arrêter mon travail en cabinet, car la mise en place d’une banque de données juridique nécessite beaucoup de temps et de recherche. Pour assurer ma survie, je donnais des cours dans des instituts privés », répond cette juriste chevronnée. Le travail de l’équipe est de faciliter l’accès aux textes de lois dans les pays africains. Trop souvent, les hommes d’affaires perdent un temps fou à rechercher ces informations ce qui, à la longue, les décourage. « Quand on parle de bonne gouvernance et de soutien au secteur privé, il faut d’abord que les citoyens puissent s’informer et accéder à la loi », explique la patronne d’Idee dont les publications répondent à un vrai besoin dûment repéré.

Collecter des informations juridiques, les compiler, assurer leur mise à jour permanente, puis les mettre à la disposition des chefs d’entreprises, c’est donc le travail de fourmi que mène tous les jours Idee. « Le Code général des impôts du Sénégal, notre premier Cd, a nécessité 18 mois de recherche et de travail intense. On finissait très tard la nuit et il était parfois difficile de trouver un taxi pour rentrer », se rappelle Maymouna qui n’arrête pas d’exhiber manuels de droits, textes de lois et autres documents empilés sur son bureau. Idee édite aussi des livres qui complètent les Cd. Leurs documents sont des sources d’informations indispensables à ceux qui veulent faire des affaires en Afrique.

L’informaticien du groupe mise, quant à lui, sur le travail d’innovation pour s’approprier les nouvelles technologies (Ntic). Réalisé pour le compte de la douane sénégalaise, son principal partenaire, le logiciel Leuk, sorti en 2002, a demandé plus de 12 mois de labeur. Leuk, le lièvre en français, animal symbolisant la ruse chez les Sénégalais, est un simulateur de calcul des droits de douanes. Il permet de connaître la position tarifaire des produits à l’importation au Sénégal et de faire une simulation des droits à payer à l’entrée. Aujourd’hui, déclare M. Cissé, l’objectif d’Idee est de travailler en étroite collaboration avec les services de douane du Mali, du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire et du Togo pour la production de cédéroms. « Ma mission, en mai dernier à Lomé, a débouché sur cela », se réjouit pour sa part Maymouna, revenue avec une belle carte sculptée sur du bois rassemblant les deux pays… « Avec les compliments de la douane togolaise ».

En dépit du succès de son entreprise, Maymouna a le triomphe modeste. Car des contraintes demeurent. La première étant l’accès à l’information juridique à laquelle pourtant tout citoyen a droit. « L’administration a toujours le culte du secret », se plaint-elle. Qu’importe ! Maymouna continuera à se battre, comme au début, lorsque peu de gens dans son entourage croyaient en ce projet. Un serveur juridique sur le droit communautaire et le droit national des pays de la sous-région est en chantier. Il viendra compléter le site web www.idee.sn. Il permettra aux investisseurs de connaître les législations les plus avantageuses. Ce travail de vulgarisation des accords communautaires devra décloisonner le milieu des affaires et rendre plus rapides les transactions. Une façon utile de favoriser l’intégration régionale qui se met doucement en place.

Hamidou SAGNA et Madieng SECK

(Source : Wal Fadjiri 13 aout 2003)

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