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Nous avons déjà perdu assez de temps

vendredi 31 octobre 2003

Avec le passage de la bande passante Internet internationale de la Sonatel à 310 mbps, le Sénégal a franchi une nouvelle étape sur la voie de l’amélioration des capacités de son infrastructure de télécommunications. Tous les acteurs du secteurs ne peuvent que se réjouir de l’annonce de cette nouvelle, mais la question lancinante qui se pose maintenant depuis près d’une demie-douzaine d’années reste celle de la mise en place d’un environnement favorisant le développement de la société de l’information dans toutes ses dimensions. Pour se faire, nous ne répéterons jamais assez qu’il faut absolument que le Sénégal se dote d’une politique nationale en la matière. En effet, il est grand temps de dépasser le stade des proclamations d’autosatisfaction mettant en avant le fait que le pays dispose d’une des meilleures infrastructures de télécommunications en Afrique pour enfin s’atteler à l’exploitation effective de cet important avantage comparatif qui reste jusqu’à ce jour peu exploité. Cela implique tout d’abord une volonté politique sans failles qu’y aille au-delà des discours de circonstances et se traduise dans les faits par l’érection du développement de la Société de l’information comme un axe fondamental et transversal du développement national. En termes institutionnel cela passe notamment par la création d’un organe placé sous l’autorité directe du Chef de l’Etat (Haute autorité, Conseil supérieur, Agence, ou autre), disposant des pouvoirs nécessaires à l’élaboration et à la mise en œuvre de la stratégie nationale et réunissant les experts nationaux reconnus en la matière, qu’ils travaillent dans l’administration, le secteur privé, les organismes internationaux ou à la société civile. S’agissant du processus d’élaboration de cette stratégie nationale, celui-ci devra pleinement associer les départements ministériels et démembrements de l’Etat sans l’accord desquels le document adopté restera un catalogue de vœux pieux. Il s’agit en particulier du ministère de l’économie et des finances (fiscalité, régime douanier, code des investissements, etc.), du ministère des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur (coopération internationale et mobilisation des ressources de la diaspora), du ministère de l’information et de l’intégration africaine dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication, des ministères de l’éducation et de la recherche scientifique et technique (formation des ressources humaines, analyse des enjeux et recherche) mais aussi de la Direction informatique de l’Etat, de l’Agence de régulation des télécommunications et de la Poste. Bien entendu, les grands acteurs du secteur privé (Sonatel, Sentel, fournisseurs de services Internet, entreprises de téléservices, exploitants de télécentres, SSII, banques, etc.), les représentants de la société civile (mouvement consumériste, associations et ONG faisant la promotion des TIC, etc.) ainsi que les partenaires au développement devront également être partie prenante de ce processus. L’exercice devra déboucher sur la validation, au plus haut niveau de l’Etat, d’une vision partagée s’intégrant parfaitement dans la vision du développement national, prenant en considération les dynamiques d’intégration africaine, s’appuyant sur une stratégie nationale comportant des objectifs en nombre peu nombreux mais réalistes et réalisables, se déclinant selon un plan d’actions reposant sur un calendrier d’exécution précis et surtout disposant des moyens indispensables à sa mise en œuvre. Si l’on fait sienne la conception qui veut qu’une « année Internet » ne dure que trois mois, chacun pourra mesurer tout le temps perdu par notre pays depuis l’époque ou les autorités politiques disaient à qui voulait l’entendre que leur objectif était de faire du Sénégal un pays de téléservices ! Il est donc grand temps de se mettre au travail afin que le Sénégal se dote enfin d’une stratégie nationale à la hauteur de son infrastructure de télécommunications, de la volonté d’entreprendre de ses fils et de ses filles, de l’intérêt de se positionner sur certains créneaux économiques et surtout de la nécessité d’utiliser au mieux les opportunités offertes par les TIC en matière de développement social.

Amadou Top
Président d’OSIRIS

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

PRÉSENTATION D’OSIRIS

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