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Ndongo Diao, Directeur général de l’ARTP : « Le départ de Globale Voice retarde la lutte contre la fraude »

mercredi 10 novembre 2010

L’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) n’est pas assez outillée pour contrôler tous les trafics. Dans cet entretien, son directeur général, Ndongo Diao, affirme en marge du 10e Colloque mondial des régulateurs, qui se tient à Dakar, que le départ de Globale Voice laisse un champ ouvert à la fraude.

L’Artp a-t-elle les moyens de réguler le secteur des télécommunications qui est en pleine expansion au Sénégal, si l’on fait allusion à l’affaire Globale Voice ?

L’Artp a entrepris un mouvement graduel pour exercer son métier de régulation. Jusqu’à présent, nous nous adaptons à l’évolution de l’environnement. Mais actuellement, les choses vont tellement vite qu’il est extrêmement important de développer la fonction contrôle. Il faut reconnaître que nous n’avons pas tous les équipements. Et nous nous battons aujourd’hui pour acquérir ce qu’on appelle un Gateway, un équipement qui nous permettrait de mettre fin à la fraude. Il s’agit d’avoir une transparence aussi bien dans le trafic national qu’international. Nous sommes dans cette dynamique.

Quelles sont les conséquences du départ de Globale Voice ?

Les conséquences du départ de Globale Voice, c’est le retard dans la mise en place des équipements pour lutter contre la fraude par un contrôle rigoureux des trafics. Nous avons l’obligation de contrôler le marché des télécommunications et des mouvements pour sécuriser la destination Sénégal. Il s’agit aussi de contrôler la qualité du service fourni par les opérateurs. L’Artp a besoin de se faire accompagner pour la gestion du trafic, une partie du temps. Mais, nos agents sont en train d’être formés pour nous aider à relever le défi du contrôle. C’est pour bientôt.

Pourquoi dites vous que la solidarité numérique est un impératif pour relever les défis du développement ?

C’est un impératif parce que les pays du Nord et ceux du Sud ne sont pas au même niveau de développement en général et en particulier dans le domaine des technologies de l’information et de la communication et des télécoms. Ce sont eux (les pays du Nord) qui les ont créées et développées. Il ne faut pas qu’ils attendent les autres pays qui veulent suivre leur rythme, mais ils doivent, dans le cadre d’une véritable solidarité numérique, booster ces pays en développement qui ont pris le train en cours. A ce propos, je dois rappeler ici que le président de la République, Me Abdoulaye Wade, avait proposé la création d’un Fonds de solidarité numérique dont le siège est basé à Genève. Si effectivement, ce fonds est bien alimenté, il y aura assez de ressources pour financer les projets en Tic des pays en développement comme le nôtre. On a constaté que les Tic sont incontournables aujourd’hui pour l’épanouissement de nos populations.

Comment peut-on arriver à faire de la « large bande » le moteur du développement durable ?

La large bande donne des ressources nouvelles en débit. C’est extrêmement important. Nous avons la fibre optique mais aussi, de plus en plus se développent les câbles sous-marins avec des zones d’atterrissage pour suffisamment fournir du débit afin que les opérateurs, le secteur privé, les gouvernements puissent bénéficier de cette puissance pour accroître leur productivité et être vraiment au diapason dans cet environnement des télécoms et des Tic.

Pour éviter une fragmentation du spectre, les spécialistes soutiennent qu’une harmonisation s’impose pour réaliser des économies d’échelle...

Il faudrait préciser que si l’on parle de spectre, les gens font allusion au spectre de gestion des fréquences. Et pour les fréquences, il y a trois aspects : la planification, la gestion et le contrôle. Chaque pays effectivement, a une échelle, c’est-à-dire les ressources rares (les fréquences sont considérées comme des ressources rares) parce que simplement vous ne pouvez pas avoir indéfiniment des fréquences : sur la Fm 90 et 91, il y a une zone de saturation et on ne peut plus donner de fréquence. S’agissant maintenant de la fragmentation, d’ici 2014-2015, on doit passer de l’analogie au numérique total, notamment au niveau des télévisions. Ce qui veut dire qu’il y aura des fréquences qui vont être libérées. A partir de ce moment, on aura plus de chaînes avec moins de fréquences si bien que les fréquences libérées constituent ce qu’on appelle le dividende numérique. Et ces fréquences peuvent être déployées à d’autres fins.

Le président de la République préside la cérémonie d’ouverture du Gsr d’aujourd’hui. A quoi peut-on s’attendre ?

On peut s’attendre à une première deux fois. C’est la première fois, que se tient en Afrique le Colloque mondial des régulateurs. C’est la première fois aussi que ce Colloque invite un chef de d’Etat en la personne du président Abdoulaye Wade. Pour quelle raison ? Je peux dire que c’est parce qu’il est le coordonnateur du volet Tic du Nepad. Mais surtout, c’est un Chef d’Etat qui ne ménage aucun effort pour la promotion des Tics, car convaincu qu’elles peuvent être le moteur du développement de nos pays. Il dit partout que le numérique pourrait être le moteur du développement de l’Afrique.

Entretien réalisé Maké Dangnokho

(Source : Le Soleil, 10 novembre 2010)

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