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Ndiaga Guèye, Président de l’ASUTIC : "les autorités devraient faire venir un quatrième opérateur de téléphonie"

jeudi 10 octobre 2019

Le 1er octobre dernier, l’opérateur de téléphonie mobile Free a fait son entrée sur le marché des télécommunications au Sénégal en proposant de nouvelles offres et en cassant les prix de la connexion. Une concurrence qui profite aux consommateurs, selon le président de l’association sénégalaise des utilisateurs des Tics (Asutic) Ndiaga Guèye qui pense que les Sénégalais peinent au quotidien à trouver une offre de qualité à un tarif abordable. Il recommande ainsi aux autorités sénégalaises de faire venir un quatrième opérateur de téléphonie pour casser définitivement le coût de la communication au Sénégal.

Impacts de l’entrée de Free sur le marché des télécoms

« Nous saluons véritablement cette nouvelle dynamique dans le marché des télécommunications au Sénégal. Cette dynamique qui cherche à donner aux Sénégalais des prix abordables avec un service de qualité. Parce que malgré le discours des autorités sur le développement des télécommunications, le Sénégalais peine au quotidien à trouver une offre de qualité à un tarif abordable. Cette situation est due essentiellement au fait qu’il y a absence de concurrence dans le marché des télécoms et ce depuis plus 20 ans. Ce marché était d’abord un monopole avec la Sonatel, ensuite un duopole avec l’arrivée Tigo et enfin un oligopole avec la venue de Sudatel expresso. Or, nous constatons que dans un oligopole les opérateurs n’ont pas intérêt à se faire la concurrence. Parce qu’en général, ce sont des marchés où la demande est très forte. Il y a peu d’offres, si vraies que les acteurs sont assurés d’avoir des revenus substantiels. Donc, ils ne se font pas la concurrence. Depuis 15 ans, si vous consultez les tarifs qui sont sur le site de l’ARTP, les trois opérateurs ont les mêmes tarifs. On les appelle des tarifs alignés.

Là, où il y a un semblant de concurrence, c’est au niveau des promotions. Or, les promotions ont pour objectif de complexifier la visibilité du marché des télécoms. Il est impossible de comparer deux offres pour voir laquelle est meilleure. Donc, il y avait une absence de concurrence dans ce marché. Il me semble que Free est dans une logique de dynamiser les tarifs qu’il propose aux utilisateurs. Nous souhaitons que les autorités les accompagnent pour réussir leur ambition. L’ARTP doit accompagner ce nouvel opérateur pour une véritable concurrence dans le marché. Comment cela se fait que depuis 20 ans Tigo et Expresso n’ont jamais réussi à bousculer Orange ? Parce qu’il y avait une absence d’accompagnement. Nous espérons que pour cette fois-ci, au profit des utilisateurs les autorités vont aller dans le sens d’accompagner cet opérateur ».

Trois mesures recommandées au régulateur

« Il y a dans le court terme, trois mesures phares que le régulateur pourrait prendre pour accompagner la dynamique concurrentielle qui est annoncée depuis le premier octobre avec l’entrée de free sur le marché sénégalais. Premièrement, l’ARTP doit continuer à faire la baisse asymétrique des tarifs d’interconnexion. Vous savez que les opérateurs pratiquent des prix entre eux. Ils se payent des prestations entre eux. Ces prestations sont appelées interconnexions. Cela veut dire que si j’appelle à partir d’un réseau qui transite par un autre réseau pour atteindre mon utilisateur jumeau, mon opérateur doit payer l’opérateur par lequel mon appel a transité. La deuxième mesure, c’est d’interdire les offres qui enferment le client dans les mêmes réseaux. Parce que de telles offres sont à l’avantage de l’opérateur dominant. Celle qui a la base clientèle la plus importante. Cela empêche la fluidité du marché. La troisième mesure que l’ARTP devrait prendre, c’est de faire la promotion du service de la portabilité qui a été mis en place depuis 2015. Peu de Sénégalais savent que ce service existe.

La portabilité permet si on n’est pas satisfait des services de l’opérateur, de migrer vers un autre tout en conservant notre même numéro. Nous constatons que depuis 2015, il y a aucune campagne d’envergure pour expliquer aux Sénégalais ce service afin qu’ils puissent se l’approprier. On a mis des milliards dans ce service, mais aujourd’hui, il est très peu utilisé. Donc, c’est le moment pour booster la concurrence avec l’arrivée de free de faire la promotion des services de portabilité. Les autorités devraient prendre aussi la décision de faire venir un quatrième opérateur de téléphonie. L’idée avait été lancée en 2013 quand le Président de la République Macky Sall était venu au pouvoir. Mais l’opérateur dominant a comme d’habitude lancé une grosse campagne de plaidoyer et de lobbying. Cet opérateur a même organisé à Dakar une grande conférence en faisant venir des experts un peu partout pour dire au gouvernement vous prenez une mauvaise décision car, il n’y a pas de place pour un quatrième opérateur dans le marché sénégalais et depuis lors, on a plus entendu parler de ce quatrième opérateur au Sénégal. Malheureusement, le gouvernement a pris l’option de faire venir dans le marché des opérateurs virtuels (Mveno). Mais, ces opérateurs virtuels n’auront aucun impact dans le marché des télécoms en termes d’accessibilité de réseau, de qualité de réseau et en termes de tarifs. Parce que tout simplement ces opérateurs virtuels dépendent des opérateurs classiques. Ces Mveno vont acheter en gros chez les opérateurs classiques pour les revendre en détail. Donc, on ne peut pas être le concurrent de son fournisseur dans le même marché ».

Ndeye Aminata Cissé

(Source : Sud Quotidien, 10 octobre 2019)

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Téléphonie mobile

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(ARTP, 30 septembre 2023)

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