La procédure judiciaire réciproque enclenchée par L’Etat du Sénégal et Tigo risque de ne pas se poursuivre au regard de la « démarche d’apaisement » que semble adopter ce dernier.
Le contentieux qui oppose le gouvernement sénégalais et l’opérateur de téléphonie mobile Sentel sur la seconde licence semble prendre une tournure beaucoup moins belliqueuse, et même, la situation évoluerait vers l’apaisement. C’est du moins ce qui semble ressortir des déclarations du ministre de l’Information, des télécommunications, des Tic, du Nepad et des relations avec les Institutions. M. Aziz Sow, qui présidait, hier, la 4e édition du Salon Med It, à l’hôtel Méridien, dit avoir noté « une démarche d’apaisement » de la part des responsables de Sentel, la filiale sénégalaise de Millicom international cellular (Mic).
Pour le ministre, on tendrait vers un dénouement heureux de cette affaire, qui préserverait les intérêts des différentes parties. « J’ai lu cette semaine dans la presse une annonce de Tigo disant qu’ils sont dans une démarche d’apaisement. Nous espérons que cela aboutisse », déclare M. Sow. Le ministre voulait sans doute faire allusion à un entrefilet dans le magazine Nouvel Horizon, qui affirmait que Sentel a proposé de payer 10 milliards de francs Cfa, pour sortir de l’impasse, et que l’Etat serait disposé à accepter.
Néanmoins, sans doute pour donner l’impression de n’être pas demandeur, le ministre a affirmé, de manière incidente, qu’ « il y a de nombreuses demandes » déposées sur la table du gouvernement pour l’exploitation de la seconde licence de téléphonie, si elle venait à être reprise.
Aziz Sow considère que les choses dépendent de l’opérateur Tigo. Pour lui, si les responsables de cette société “veulent continuer à exercer, nous allons négocier. Sinon, nous allons donner la licence à un autre ». Il faudrait rappeler que l’Etat du Sénégal a décidé de retirer la seconde licence de téléphonie mobile, que l’opérateur Sentel détient depuis une dizaine d’années, après les refus de ce dernier de payer 100 milliards de francs Cfa, qui équivalent au prix payé par le second opérateur global, Sudatel. Le gouvernement a par ailleurs, déposé une plainte le 12 novembre dernier, auprès du tribunal régional de Dakar, contre Tigo qui, à son tour, a porté plainte devant la Cour internationale de règlement des différends en matière des investissements (Cirdi) pour « décision abusive ».
Dans un communiqué, la société disait être dans son « bon droit et qu’il n’a rien à se reprocher », d’autant plus que « l’acquisition d’une licence ne faisait pas l’objet d’un droit d’entrée » à l’époque de son acquisition. Le communiqué ajoutait que Millicom et sa filiale disposent de tous les documents relatifs à la concession qui leur avait été accordée et les autorisant à opérer dans le pays « pour une durée de 20 ans ».
El H Daouda L. Gbaya
(Source : Le Quotidien, 2 décembre 2008)
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