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Lutte contre la cybercriminalité : Le Sénégal pêche par dispersion de ses forces

mercredi 19 septembre 2012

Regrouper les différents acteurs de la lutte contre la cybercriminalité. C’est la recommandation faite par des experts au cours d’un atelier sur le sujet tenu hier et qui regroupe des pays de la sous-région.

Pour venir à bout du fléau, les différents acteurs de la lutte contre la cybercriminalité ont demandé la mise en place d’une cellule de lutte. Laquelle regroupera la police, la gendarmerie, l’Artp et les magistrats. D’après eux, cette entité va permettre de regrouper toutes les informations et les enquêtes inhérentes à la cybercriminalité dans un seul organe.

« Le Sénégal doit s’inspirer de ce qui se fait ailleurs où c’est un organisme qui réunit tous les acteurs de lutte contre la cybercriminalité plus des experts en informatique, pour que, ensemble, ils puissent apporter des réponses en bonne et due forme. C’est ça l’idéal », selon Mouhamadou Lo, Conseiller juridique de l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie), en marge de l’atelier sur la cybercriminalité, tenu hier, et qui regroupe tous les pays membres de la Cedeao.

De son côté, Pape Assane Touré, juge au tribunal régional de Dakar, estime que les enquêteurs doivent êtres spécialisés dans ce domaine. Il souligne que la création de cette cellule renforcera leurs compétences techniques.

« Les enquêtes sur la cybercriminalité sont toujours menées par des enquêteurs classiques que sont la gendarmerie et la police qui élaborent aussi les procès-verbaux. Alors que ces questions sont tellement techniques qu’elles nécessitent une spécialisation des enquêteurs. Le Sénégal doit envisager la création de cette cellule de lutte contre la cybercriminalité qui serait composée aussi bien des enquêteurs que des techniciens. Ces derniers seront chargés de faire des investigations sur des infractions concernant ce fléau », suggère Touré.

Il ajoute, dans la même veine, que « les problèmes sont, certes, juridiques parce que les problèmes de qualification des infractions existent, mais les problèmes techniques, de moyens et de formation sont légion. Car, la plupart des magistrats et des enquêteurs n’ont pas souvent reçu une formation appropriée pour lutter efficacement contre la cybercriminalité ». D’après lui, cette formation exige le renforcement des capacités au plan technique.

En revanche, le juge Touré estime que la cybercriminalité est prégnante au Sénégal. Seulement, il déplore le fait que les Sénégalais ne sont pas portés vers la justice.

« C’est une cybercriminalité dissimulée en réalité parce qu’on peut commettre une infraction cybercriminelle sans être appréhendé. Il est très facile d’être anonyme dans le cyberespace et c’est la raison pour laquelle beaucoup de faits ne sont pas portés devant la justice. Les actes d’escroquerie en ligne, les piratages en informatique et les actes de diffamation en ligne sont toujours sanctionnés par des juridictions », affirme le juge.

Concernant, l’objectif de ce séminaire, Mouhamadou Lo annonce qu’il s’agit de chercher une stratégie commune pour endiguer le phénomène de la cybercriminalité dans la sous-région. « Pour les pays ayant des textes législatifs et réglementaires, c’est de voir comment les faire évoluer, pour les pays qui n’ont pas de législation en la matière, c’est de leur donner des éléments stratégiques des textes législatifs et réglementaires pour qu’on ait une harmonisation des textes au niveau continental. »

Pour que tombent les cloisons

Les différentes structures chargées de faire des enquêtes ne travaillent pas en parfaite synergie. Chaque domaine, à savoir la gendarmerie, la police, l’Artp et les magistrats, mène sa propre enquête et la garde pour lui. « Au Sénégal, les acteurs de la lutte contre la cybercriminalité sont nombreux et chacun travaille dans son coin.

En matière de lutte contre la cybercriminalité, cela n’est pas la bonne démarche », fulmine Mouhamadou Lo, Conseiller juridique de l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie). « Il faut, de manière permanente, échanger les informations entre les différents acteurs. Cela n’a pas de sens, si la gendarmerie, la police, l’Artp, et les magistrats travaillent chacun dans son coin », ajoute-t-il.

Mamadou Gacko

(Source : Wal Fadjri, 19 septembre 2012)

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