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Licenciement à Wari : Les 24 agents rejettent en bloc les 3 mois de misère à eux proposés et n’excluent pas d’ester en justice

mardi 13 février 2018

Ils sont 24 agents de Wari en passe d’être licenciés sans fondement si l’on en croit leurs dires. C’est à la fin de l’après-midi frisquet du vendredi 09 février 2018 que le collectif s’est présenté à la rédaction de Piccmi, pour crier leur désolation. En attaché le document qui les oblige à aller en congé.

Leur belle mine cache bien leur amertume. Au fond d’eux, ça bouillonne. "Je parle au nom du collectif des personnes ayant reçu le protocole de départ de Wari. Le 25 janvier nous avons reçu des lettres d’information de Wari nous disant que pour des raisons de restructuration et de réorganisation, ils vont supprimer nos postes et on va nous faire parvenir des protocoles négociés à l’amiable. 5 jours après on nous rappelle, on nous dit qu’on va recevoir nos protocoles en présence d’un inspecteur du travail. Le lendemain, on ne voit pas d’inspecteur, on ne nous appelle pas, on a parachuté nos protocoles directement à l’inspection du travail, on nous y a convoqués, on est parti. L’inspecteur en charge du dossier a appelé le représentant de l’employeur qui est la responsable ressources humaines, on a dit qu’on n’a pas négocié ce protocole de départ. Dans le cas d’espèce, le protocole est négocié librement par les parties mais nous, nous n’avons pas négocié de protocole, on nous a convoqué une 2e fois pour nous dire, non votre protocole va prendre un mois de préavis pour tout le monde, l’indemnité de licenciement et un bonus transactionnel de 3 mois. On a pris acte et on a attendu. Quand on nous a convoqués à l’inspection du travail, on a clairement dit qu’on n’a jamais négocié ledit protocole, on n’a jamais parlé de protocole, on n’a jamais vu de protocole, c’est ici à l’inspection qu’on a connaissance de ce protocole", peste le porte-voix du jour dans un français éloquent.

Quand l’inspecteur du travail entre dans la danse

"L’inspecteur a fait des recommandations et il a renvoyé tous les protocoles à l’employeur lui disant de négocier avec les employés. Maintenant une fois revenu le 1er février, on nous fait parvenir des protocoles sans logo, sans signature, ni rien du tout, on nous a demandé de lire et de faire part de nos observations. Le 02 février on a constitué un collectif pour mandater 4 personnes pour négocier les aspects financiers, administratifs par rapport au licenciement. Le 05 février on a produit un courrier de réponse collectif où on demandait outre les droits légaux un bonus de 24 mois mais c’était juste pour ouvrir les négociations, on peut être amené à diminuer mais eux n’ont pas l’intention de négocier parce que Kabirou Mbodj le PDG veut nous imposer cela. Un nationaliste soi-disant sénégalais disant qu’il va acquérir Tigo à 80 milliards et qui dit qu’il va créer des capitaux, de la valeur ajoutée et il se permet de licencier des gens, c’est incroyable", poursuit-il.

200 millions au « lions » pour le mondial : le paradoxe

"Vous avez tous vu qu’il va offrir 100 millions aux "Lions" du football pour préparer le mondial et la communication qui va accompagner ce soutien s’élève à 95 millions. Donc presque 200 millions qu’il donne aux lions alors que la FIFA a donné 6 milliards aux lions. C’est juste incompréhensible. On est revenu, on a fait un courrier, on a demandé qu’on nous propose un protocole cadre qui prendrait en charge tout le monde. Les intérêts sont individuels mais collectivement on va défendre chacun et on a demandé 24 mois. Ils sont revenus avec une lettre nous disant qu’ils ne voient pas le fondement juridique des 24 mois alors que le combat n’est pas juridique, c’est juste une négociation entre les parties. Le lundi 05 février, on est venu au bureau, on a constaté que les mails de l’ensemble du collectif ont été désactivés. Du coup on ne pouvait plus travailler parce qu’on est en partenariat avec beaucoup de pays, on échange beaucoup sur Outlook. On l’a fait constaté par un huissier de justice, on l’a joint à notre dossier. Le jeudi 05 février, on nous appelle individuellement. Ils ont fait appel à leur huissier pour nous demander pourquoi nous n’avons pas répondu dans les délais à propos du protocole. Tout le monde a dit la même chose, on a répondu par courtoisie parce que leur mail n’avait pas de logo, pas de signature, ça n’engageait personne mais on a fait notre contre-proposition. Par contre dans leur réponse, il n’y a pas de proposition, il n’y a rien, en fait ils n’ont pas la volonté de négocier. Ils veulent nous imposer les 3 mois mais on n’acceptera pas. On est prêt à ester en justice pour se faire respecter. Pour le moment on va toujours au bureau, on ne travaille pas mais chaque matin on fait acte de présence et on rentre le soir. L’huissier qu’ils ont commis, on lui a dit carrément ce qui s’est passé, on a répondu collectivement, on ne voyait pas de raison de ne pas répondre. Toute la procédure a été illégale. On a demandé l’arbitrage de l’inspecteur du travail qui nous a convoqués le jeudi 15 et ils disent que c’est à prendre ou à laisser et ça on ne l’acceptera pas", vocifère le porte-parole du jour.

Les licenciés face à l’équation du remboursement des prêts

"Il y a des agents de Wari qui ont des engagements bancaires, des prêts sur 16 ans, des prêts immobiliers. On est tous en Contrat à Durée Indéterminée, on a des locations à payer, on prend en charge nos familles. Donc vraiment c’est malheureux parce que Wari a torpillé de bout en bout la réglementation en vigueur au Sénégal. Le jeudi 08 février, on a menacé de licencier certains pour motif économique et laissez-moi vous dire que Wari est en très bonne santé financière. Aucune entité de Wari n’a des problèmes de finances", jure-t-il.

Les autorités appelées à la rescousse

Le porte-parole interpelle l’Etat :"Nous souhaitons que les autorités de ce pays soient au courant des manigances de Wari. Le PDG de Wari Kabirou Mbodj ne veut même pas nous rencontrer. Dans le collectif, certains ont des antécédents avec le PDG, c’est juste un règlement de comptes. Les licenciements ne sont pas objectifs et Wari a ciblé des gens pour les exclure. En cas de restructuration, il y a un mémorandum à envoyer aux concernés. C’est la règle. On a même approché dans le collectif des gens qui sont proches de la direction pour les faire signer la proposition des 3 mois mais ces derniers ont refusé. Ils voulaient même nous envoyer en congé forcé".

Le témoignage accablant d’une démissionnaire de Wari

"J’ai été poussé à la démission à Wari parce que j’étais tout le temps victime d’oppression. Mon mail a été bloqué parce qu’on voulait me faire faire des choses pas catholiques en porte à faux avec mes convictions. J’ai été victime de harcèlement. Il n’y a rien de nouveau dans cette affaire. Les 130 employés de Wari travaillent sans délégué. Pas de possibilité de s’organiser en syndicat", lâche tout cru cette dame qui a été contraint de pousser la porte de sortie de la société de transfert d’argent.

Quoi qu’il en soit, cette affaire éclate au moment où Wari qui était proche de racheter Tigo à 80 millions a vu l’affaire connaître des rebondissements dus en grande partie au retard dans le versement de la somme. Peut-on faire un lien de cause à effet entre ce rachat non encore effectif et l’exclusion des 24 agents sans base légale ? Les prochains jours nous édifieront.

Piccmi.com a usé de tous les moyens possibles pour avoir la version de la Direction Générale de Wari à travers leur chargé de communication (Email, SMS, Appels). Toutes nos tentatives se sont révélées vaines. Nos colonnes leur sont ouvertes pour un droit de réponse. En attendant, l’oiseau qui survole toute l’actualité a fait part au public de ses investigations pour que nul n’en ignore les tenants et aboutissants.

(Source : Picc Mi, 13 février 2018)

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