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Les prérogatives du Cnra : Un organe de régulation au pied d’argile ?

mardi 16 janvier 2007

Pendant la période de pré-campagne médiatique, les organes de presse sont astreints à l’observance d’une grande rigueur dans la collecte, le traitement, la programmation et la diffusion de l’information. C’est ce qui est sorti de la rencontre de prise de contact tenue, hier, entre la presse et le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Mais aussi, l’on retient que, dans le cadre de la couverture de l’actualité nationale durant la campagne, les radios et les télévisions doivent veiller à ce que les candidats bénéficient d’un traitement et d’un accès équilibrés à l’antenne.

Ces dispositions sont établies pour discipliner les médias et favoriser un bon processus électoral. Et le Cnra a affirmé devant la presse nationale et internationale sa bonne foi de tout mettre en œuvre pour la réussite de sa mission dans le cadre de la régulation des prochaines élections. Mais, cette instance a-t-elle réellement un pouvoir de décision dans les déboires qui peuvent émerger de ce processus ? A-t-elle réellement les moyens adéquats pour réussir son combat ? Le Cnra pourra-t-il réellement contrôler les nouvelles chaînes de télévisions privées sénégalaises, en l’occurrence Canal Info et surtout Walf TV qui se trouve sur satellite ? Dispose-t-il concrètement de mesures coercitives ou de censure pouvant dissuader les organes de presse à respecter les règles du jeu ?

Rien n’est encore sûr. Certes, la loi portant création du Cnra stipule en son article 26 au chapitre 5 qu’en cas de manquement aux obligations prévues, l’organe « fait des observations ou une mise en demeure publique aux contrevenants ». Ou encore, en cas d’inobservation de la mise en demeure, il peut prendre des mesures correctionnelles, allant des sanctions pécuniaires aux suspensions partielles ou totales d’un programme.

En revanche, ces mesures ne concernent que l’audiovisuel, puisqu’il s’agit bien d’un Conseil national de régulation de l’audiovisuel. Qu’en sera-t-il des médias écrits ? Ces médias ont-ils la largesse d’enfreindre ces lois relatives à l’équité et à l’égalité dans le traitement et la diffusion de l’information, avant ou pendant la période électorales ? Nancy Ndiaye Ngom, la Présidente du Cnra, n’a pas jugé utile de s’appesantir sur ces difficultés, affirmant qu’en cas de complication, « nous ferons appelle à des sachants pour nous aider à décanter les situations ».

En clair, le Cnra, malgré sa bonne foi, ne dispose pas encore de moyens adéquats pour assurer ses missions. Mais, surtout ses pouvoirs semblent limités, pour ce qui concerne ces élections. En effet, contrairement aux autres médias, la presse écrite et les médias électroniques constituent des espaces qui pourraient échapper à son contrôle. Surtout que l’Internet et la messagerie électronique, qui n’auront d’intérêt que pour les Sénégalais vivant à l’étranger et la Communauté internationale, sont, de l’avis de bien de gens, des supports qui peuvent permettre de contourner les rigueurs de la loi. En tout cas, il est évident que le Cnra, qui ne peut avoir l’œil sur tout et partout, n’a pas eu le temps de former, d’édifier les journalistes sur de nombreuses zones d’ombre. Il ne lui restera qu’à être responsable des potentiels déboires en vue.

Déjà, le Directeur de la nouvelle chaîne de télévision Canal Info, en marge de la rencontre du Cnra avec la presse, a affirmé, eu égard aux réglementations, : « J’essayerai de suivre ceux que je peux suivre. » De plus, il a annoncé que sa chaîne va démarrer dès vendredi prochain, une série de « débats techniques » et « non politiques », auxquels seront invités des membres du gouvernement. Pour lui, le principal critère qui présidera aux choix du candidat à suivre sera celui de la « représentativité », et sous ce rapport, « il faut que l’on permette aux Sénégalais de savoir sur quelle base ils choisissent le candidat ». Donc à l’allure que prennnent les choses, pour ces scrutins, chaque média appliquera les mesures du Cnra, suivant sa compréhension et son option personnelle par rapport aux décisions de régulation. L’avenir nous édifiera.

Gilles Arsène TCHEDJI

(Source : Le Quotidien, 16 janvier 2007)

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