twitter facebook rss
Imprimer Texte plus petit Texte plus grand

Les TICs un axe novateur pour la santé en Afrique

mardi 7 septembre 2010

Les pays d’Afrique subsaharienne représentent 11% de la population mondiale mais portent 25 % de la charge de morbidité mondiale. En cause, un système d’assurance santé quasi inexistant, une pénurie critique de personnel de santé, une faible densité des infrastructures de santé. Les technologies de l’information, sans être la recette miracle, font partie de la solution, car à chaque maillon de la chaîne du soin, la communication à distance joue un rôle important. La note publiée par l’IFRI et réalisée par Jean-Michel Huet, Henri Tcheng et Mouna Romdhane de BearingPoint sur le rôle des TICs dans le domaine de la santé en Afrique illustre l’importance de ces technologies pour le développement de la santé sur le continent.

L’Afrique subsaharienne est affectée par de nombreuses pathologies et souffre de manques à différents niveaux dans tous les pays. Maladies tropicales traditionnelles (paludisme, trypanosomiase ; la fameuse maladie du sommeil, ebola, etc.), pathologies de la modernité (transition épidémiologique dans les grandes villes, épidémie de sida) touchent une large partie du territoire alors que le manque de ressources pour y remédier s’y fait particulièrement sentir. Face à ces défis, et contrairement à une idée reçue, des ressources financières existent. En effet, les dépenses de santé sont corrélées à la richesse des pays (les dépenses de santé représentent, dans les pays africains, environ 4% du PIB), comme l’ont montré les études empiriques de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et ce, à de rares exceptions près, quelque soit le niveau de vie. Les dépenses de santé s’élèvent ainsi à 51 milliards de dollars en 2010 pour l’ensemble du continent Africain (soit un peu plus de 50 dollars par habitants ... quand ce chiffre en moyenne, en France, dépasse les 3 000 euros).

Concernant le financement des TICs dans la santé, l’analyse du marché de la santé en Afrique montre que les patients seuls ne peuvent pas générer les revenus suffisants pour assurer la pérennité du modèle économique. En effet, sur les 51 milliards de dollars pour la santé, un peu plus d’un milliard de dollars sont consacrés aux budgets des TICs dans ce secteur (soit autour de 1 dollar par an et par habitant). Une analyse par seuil montre que ce montant se répartit de la manière suivante : 47 pays consacrent moins de 50 millions de dollars dont 9 pays moins de 1 millions de dollars. La viabilité du modèle ne peut par conséquent se restreindre aux patients. Les acteurs télécoms ont besoin des investissements de la part d’acteur tiers comme l’Etat ou encore les organismes financiers.

Au-delà de ces constats chiffrés, trois enjeux pour le secteur de la santé en Afrique sont significatifs afin de permettre l’éclosion d’un secteur de la santé plus fort. Il s’agit en fait des trois grandes pénuries de la santé en Afrique : une structure financière ; un personnel compétent en nombre suffisant ; le support d’infrastructures.

- Le financement des services santé en Afrique serait grandement facilité si un système d’assurance santé existait dans tous les pays. L’assurance santé assure une protection contre les risques financiers ; le moment du paiement est dissocié de celui des soins, ce qui encourage pour les patients l’usage des services médicaux. Il s’agit de mettre en oeuvre l’éco-système qui a permis en Europe le développement de l’accès aux soins.

- Les pays d’Afrique subsaharienne représentent 11% de la population mondiale mais portent 25% de la charge de morbidité mondiale contre 9% en Europe. Dans une inversion problématique, les ressources humaines pour la santé au niveau mondial ne sont qu’à hauteur de 3% en Afrique contre 28% sur le continent européen et le budget santé en Afrique est inférieur à 1% des dépenses mondiales dans ce domaine. Sur les 57 pays du monde souffrant d’une pénurie critique de personnel de santé, 36 se trouvent en Afrique (0,21 médecin pour 1000 habitants).

- Un troisième enjeu porte sur l’amélioration de la qualité et de la densité des infrastructures liées à la santé. Cet enjeu couvre l’ensemble de la chaine logistique de la santé et donc les centres de soin en eux-mêmes, la traçabilité des médicaments (et donc la lutte contre la contrefaçon) et l’accès aux services de santé.

Ces différents enjeux sont les défis des prochaines décennies pour la santé en Afrique. Les TICs ne permettent pas de résoudre tous les problèmes mais ils constituent bel et bien un axe novateur pour tenter d’y répondre. De manière générale, ces technologies peuvent subvenir à de nombreux besoins dans ce secteur, en améliorant l’échange de données et la communication à distance. Ainsi, les patients peuvent, avant de se déplacer, se renseigner sur le lieu / l’horaire du dispensaire ou la disponibilité des médicaments ou encore demander des conseils au médecin. De manière plus générale, à chaque maillon de la chaîne du soin, la communication à distance joue un rôle important. Le soin ne s’arrêtant pas au diagnostic, toute la chaîne doit être considérée, depuis la prévention jusqu’au traitement et à l’amélioration continue (médicaments, formation, etc.).

Plusieurs exemples concrets peuvent être donnés

- Promouvoir l’assurance santé via des services de micro-assurance ou l’automatisation des flux d’information : Il s’agit ici de mettre au niveau technologique les systèmes de mutuelles d’entreprises. Le Sénégal, avec les Instituts de Prévoyance Maladie (IPM), se lance dans cette modernisation depuis 2009. D’autres pistes sont en cours de développement. Ainsi, les services de télétransmission d’information médicale pour le suivi des maladies chroniques, les systèmes d’alertes, la gestion des urgences en lien avec un assureur ou un « assisteur » s’inscrivent dans ces logiques.

- Pallier la pénurie de personnel de santé en favorisant la télé-médecine : Les opérateurs peuvent proposer des solutions liées à la télémédecine qui compenseront en partie les manques dont souffre l’Afrique puisqu’elles permettent un accès aux

Post-Scriptum

Pour en savoir plus, la note complète de l’Institut français des relations internationales : http://www.ifri.org/?page=detail-co...

Mots clés

Inscrivez-vous a BATIK

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez toutes nos actualités par email.

Navigation par mots clés

INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

PRÉSENTATION D’OSIRIS

batik