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Les Postes ouest-africaines veulent se repositionner grâce aux opportunités du numérique

mardi 25 août 2015

Le numérique peut permettre aux administrations postales de repenser leurs activités et de diversifier l’offre de services, tout en renforçant son rôle « historique ». Toutefois, elles doivent opérer leur mue en respectant certains principes qui assurent leur compétitivité : respect des valeurs de proximité, de simplicité et de confiance.

Saisir les opportunités offertes par le numérique et se repositionner comme un leader incontestable de l’inclusion financière et sociale. Telle est la volonté des administrations postales de la sous-région. Hier, des représentants des Postes du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Niger, du Bénin, du Togo et du Cameroun se sont penchés sur le thème : « La Poste et l’économie numérique : enjeux, contraintes et stratégies pour l’émergence ». Ils ont souligné que l’administration postale dispose d’un atout de taille : son réseau physique qui lui permet un bon maillage du territoire. Malick Ndiaye, directeur de cabinet du ministre des Postes et des Télécommunications, a annoncé que le ministère des Postes et Télécommunications et l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) sont en train de finaliser la lettre de politique sectorielle postale et de préparer la révision du Code des postes. « Ces deux outils devraient permettre plus d’ouverture du secteur aux privés, l’intégration du numérique pour améliorer les services et diversifier les activités de la Poste », a-t-il dit. Les administrations postales de la sous-région ne souhaitent que cela, ont indiqué les participants, non sans souligner des contraintes qui freinent leurs ambitions. Celles-ci sont liées, entre autres, au problème de la connectivité. « Au Burkina Faso, 40 % des bureaux de poste ne sont pas connectés à Internet », a déclaré Christian Bamoni. Le constat est presque le même dans les autres pays de la sous-région à l’exception du Sénégal où La Poste dispose d’un réseau Vsat qui a permis de régler le problème de la connectivité. S’y ajoute la disponibilité de l’énergie avec les coupures et les délestages qui sont monnaie courante dans nos pays, et le problème du financement pour opérer cette mutation.

Malgré ces obstacles, il est possible de faire de la Poste un pilier de l’émergence, ont estimé les participants. Les entreprises exerçant dans l’informatique, les télécommunications et l’électronique existent et ne demandent qu’à accompagner le processus. Isaac Gnamba, directeur général adjoint de la Poste de Côte d’Ivoire, est même convaincu que le e-commerce est « plus qu’une opportunité » pour l’Afrique et que la Poste est capable d’accompagner les Etats africains à aller vers l’émergence. « Le numérique reste le seul levier en terme d’innovation qui reste aux postiers pour repenser leurs activités et diversifier l’offre de services, tout en renforçant le rôle historique de tiers de confiance dans les échanges en ligne », a dit Isaac Gnamba, en insistant sur le respect des valeurs de proximité, de simplicité et de confiance. Pour repositionner la Poste, les participants ont préconisé de s’inspirer des réussites de pays comme la Poste du Sénégal. Ils ont aussi proposé de développer la convergence numérique et physique des services de proximité, de valoriser les innovations et les usages numériques à travers une participation croissante aux grands événements du numérique, de développer des alliances avec les majors. Cette rencontre est organisée par Numherit dirigée par Mamadou Touré, une société qui propose la technologie permettant à la Poste de saisir les opportunités offertes par le numérique. Concernant le financement, M. Touré a assuré qu’un fonds est disponible pour accompagner le processus.

Une adaptation lente à l’évolution technologique

Le maillage du territoire, à travers un réseau dense, est une force de la Poste qui cache des faiblesses. En effet, le secteur postal est confronté à une adaptation lente à l’évolution technologique, une baisse constante du volume du courrier, etc. D’où la nécessité pour les administrations postales de redéfinir leur approche, en proposant des produits et services pour mieux répondre aux besoins des clients. Le Sénégal est engagé dans cette voie, a indiqué Malick Ndiaye, directeur de cabinet du ministre des Postes et des Télécommunications. « Le président de la République a engagé le gouvernement à bâtir ‘’La Poste du Futur’’, à travers un plan stratégique dynamique et consensuel, qui sera à la fois un service universel postal, mais aussi une institution financière contribuant à l’aménagement du territoire et à l’amélioration du taux de bancarisation de l’économie, tout en veillant à la rémunération équilibrée du service public de la Poste et à l’assainissement de ses relations financières avec l’Etat », a rappelé M. Ndiaye. « Il a, en outre, demandé au gouvernement de veiller à l’opérationnalisation d’un système d’information performant et fiable, qui garantit la sécurité pour les clients-déposants et l’instauration d’une véritable culture de la performance », a-t-il ajouté. Il a souligné que les réalisations actuelles de la Poste sont bien arrimées à cette vision. « Les plateformes de transfert d’argent Poste One et le porte-monnaie électronique Poste Cash lancé récemment illustrent bien cette volonté interne de modernisation », a-t-il poursuivi.

Mamadou Guèye

(Source : Le Soleil, 25 aout 2015)

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