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Le numérique, mais à quel prix : La main de l’Etat ?

lundi 30 mars 2015

Passer au numérique et avoir la possibilité d’émettre sur l’ensemble du territoire national devrait coûter plusieurs millions à des chaînes de télévision qui ne s’en sortent pas toujours. Quid d’une éventuelle subvention de l’Etat ? Lorsque certains professionnels du métier avouent qu’ils l’accepteraient volontiers, ne serait- ce que pour la première année, d’autres tiennent quant à eux à garder une certaine indépendance, même s’ils ne cracheraient pas totalement là-dessus. Mais dans tout cela, on dit aussi qu’il reste un flou. Excaf s’occupe de l’infrastructure, mais qui prendra en charge le patrimoine et qui s’occupera de la société d’exploitation ?

Ce fameux passage au numérique a-t-il un coût ? De tous nos interlocuteurs, le directeur de l’Information à Africa 7, Cheikh Diaby, est sans doute le seul à avancer un montant : « On nous dit en fait que pour émettre sur l’ensemble du territoire national, il faut payer 5 millions » de francs CFA. Trop cher, dit-il ! Quand on sait que les télévisions sont déjà confrontées à des dépenses qu’elles ne maîtrisent pas toujours : entre les factures d’électricité par exemple, et la masse salariale, on a parfois du mal à sortir la tête de l’eau.

La solution selon lui, devrait venir de l’Etat : « Je crois qu’il serait bon que l’Etat, surtout pour la première année, puisse accompagner les media. Et peut-être qu’à partir de la deuxième année, il se retirerait progressivement pour nous laisser voler de nos propres ailes. » Cheikh Diaby est d’ailleurs convaincu que toutes les télévisions auraient bien besoin d’une subvention de l’Etat. D’autant plus que, comme dirait Adama Sow de la Tfm, « elles sont toutes déficitaires ».

Massamba Mbaye, le Directeur général de D Media, préfère quant à lui, « dans les logiques présentes », pouvoir compter sur ses propres moyens. Mais si « l’Etat vient en appoint », pourquoi pas ? Même s’il pense que si l’Etat « est en train de créer les conditions du passage au numérique, il créera nécessairement les conditions d’accès à ces formats numériques ».

Adama Sow a aussi d’autres préoccupations : à deux mois et demi de la date butoir du 17 juin, « l’Etat du Sénégal n’a pas encore dit comment on va gérer l’exploitation. On paie quoi, on paie combien, on paie quel service, on ne sait pas, alors que ce sont des choses qui nous concernent directement. La société de multiplexage qui construit le réseau, c’est Excaf, mais qui exploite ? Il n’y a rien derrière. »

Rien, pas même une base légale : ni arrêté, ni décret précise Adama Sow, qui justifierait qu’Excaf puisse prendre le signal des chaînes de télé, et le « Contan ne se montre pas très clair là-dessus ». Quel sera le rôle des télés dans tout cela, et qui va gérer tout cela, après le 17 juin ? « Excaf s’occupe de la construction de l’infrastructure, mais qui va gérer notre patrimoine à nous ? (... ) Nous sommes dans l’obscurité la plus totale du point de vue de ce que doit être le vrai passage au numérique », dit encore Adama Sow qui pense que la Rts devrait s’occuper du patrimoine et que les chaînes de télévision privées devraient quant à elles prendre en charge la société d’exploitation. Au lieu de cela, « les gens préfèrent se terrer et attendre le dernier moment pour nous imposer des choses, mais ça ne passera pas ».

Au niveau de la Rts, le chef du Département Informatique Boubou Sall, pense surtout que dans tout cela, la télévision publique se contente d’être un « acteur passif » : « On nous a plutôt mis devant le fait accompli en nous disant que cela se passerait comme ceci ou comme cela. » Boubou Sall pense que la Rts, parce qu’elle est « un démembrement de l’Etat », aurait pu s’occuper de cette société de gestion. Qu’est-ce que la Rts perd dans tout cela ? Son statut de « privilégiée » forcément : « Avant on couvrait tout le territoire national, mais maintenant les autres chaînes de télévision vont elles aussi couvrir l’ensemble du territoire national. Il reste à l’Etat de doter la Rts d’une subvention conséquente, pour qu’elle puisse mener à bien sa mission de service public. »

Théodora Sy Sambou

(Source : Sud Quotidien, 30 mars 2015)

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