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Le e-mail ruine les postes ouest-africaines

jeudi 25 septembre 2003

Avec la vulgarisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic), les postes ouest-africaines ont perdu une partie de leurs clients et de leurs recettes, notamment pour le courrier et les mandats postaux.

Confrontées à ce phénomène, les postes tentent de revoir leurs stratégies pour s’adapter à ces Ntic et attirer de nouveau la clientèle. La prolifération des cybercafés dans les villes ouest-africaines a beaucoup d’incidences sur le volume du courrier postal. « Beaucoup de gens aujourd’hui sont dans les cybercafés tous les soirs et ils passent leurs communications alors que quand les cybercafés n’existaient pas, c’était du courrier qu’on faisait et que la poste acheminait », déclare Ayité Mawutoé Agbaglo, directeur des Etudes et de la prospective à la Société des postes du Togo.

« Dès 2001, j’avais tiré la sonnette d’alarme. Les e-mails avaient alors fait chuter l’activité relative aux courriers de 15 pour cent », se rappelle Arthur Kafando, directeur général de la Société nationale des postes du Burkina Faso. Les abonnées des boîtes postales préfèrent désormais l’envoi et la réception du courrier électronique. « L’e-mail coûte moins cher que la poste et le message arrive instantanément au destinataire alors que la poste n’est pas rapide dans le traitement du courrier », affirme Kodjovi Viwassi, étudiant à l’Université de Lomé, la capitale togolaise. L’envoi d’un courrier postal à l’étranger à partir du Togo coûte au moins 200 francs Cfa (environ 34 cents Us) alors que cette même somme représente le prix d’au moins 30 minutes de navigation sur Internet dans un cybercafé à Lomé. « En 30 minutes, je peux recevoir et envoyer une dizaine de messages, alors je ne vois pas pourquoi je vais encore aller à la poste », déclare Déhouégnon Amouzou, employé de bureau dans la capitale.

Le Togo fait partie des pays où les Ntic ont bien évolué. Lomé compte plus de 200 cybercafés qui se sont lancés dans une guerre des prix, pratiquant ainsi des politiques attractives pour la clientèle. Les prix proposés varient entre 200 et 300 FCfa (entre 34 et 51 cents Us environ) par heure de navigation sur Internet. Dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, on compte environ 350 000 internautes, plus de 100 000 ordinateurs connectés à Internet et une quarantaine de fournisseurs d’accès Internet. Mais les internautes sont lettrés et jeunes pour la plupart. « Internet au Togo est aujourd’hui ramené au niveau des communautés rurales », indique Ange Dokoué, ingénieur des télécommunications. Selon lui, la plupart des villes secondaires offrent des tarifs presque identiques à ceux de la capitale. « On devrait avoir constaté des baisses du volume du courrier de l’ordre de cinq à 10 % par le jeu de l’installation de ces nouveaux services », estime Agbaglo. Selon Kafando, Internet fait chuter les recettes de la poste, mais il ne la fera pas disparaître. « Lorsque le télégraphe a fait son apparition, tout le monde croyait que la poste allait disparaître. Internet va simplement compléter notre activité et permettre de compenser en partie la baisse du courrier », commente-t-il. Les entreprises de postes estiment également que ce sont la qualité et la sécurité insuffisantes du courrier postal qui constituent un facteur de désintéressement des clients. « La clientèle devient de plus en plus exigeante dans un environnement mis à rude épreuve par la concurrence », reconnaît Datschmia N’tcha Yembetti, directeur de cabinet au ministère togolais des Postes et télécommunications. Pour attirer la clientèle à nouveau, les postes ouest-africaines ont su réagir à la nouvelle donne, en s’adaptant rapidement et en s’appropriant les nouvelles technologies. Dans le souci d’améliorer leurs services, les pays membres de la Conférence des postes de l’Afrique de l’ouest (Cpao) envisagent de négocier, avec les compagnies aériennes opérant dans la sous-région, pour faire baisser les prix du transport du courrier postal.

Les représentants des pays membres de la Cpao - Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo - se sont retrouvés à Lomé, au cours de ce mois, en séminaire pour examiner ces différentes questions. « Nous sommes aujourd’hui en train de proposer à notre clientèle le courrier hybride. Les postes ont aussi créé des cybercafés, et pour le cas particulier du Burkina, les cybercafés que nous avons mis en place nous procurent plus de recettes que certains bureaux de postes », déclare Jean André Barré, directeur des services postaux burkinabè. Selon Yembetti, la création de cette organisation postale sous-régionale doit être saluée à sa juste valeur. « Elle permet d’élaborer des stratégies communes dans la recherche de la qualité de service et de la sécurité de nos envois dans l’espace Cpao, mais aussi entre les pays membres de la Cpao et les autres partenaires », a-t-il souligné. « Les services postaux se doivent d’améliorer leur prestation et surtout de sécuriser les courriers de la clientèle », a-t-il ajouté. « Ce séminaire marque le démarrage de la mise en oeuvre du programme d’action 2003 de la Cpao », a indiqué Agbaglo. La Cpao a été créée en décembre 2001 à Kaya, au Burkina Faso. Elle poursuit plusieurs objectifs dont le regroupement des opérateurs postaux en charge du service universel de la sous-région ouest-africaine, le renforcement ainsi que la sauvegarde de la qualité du service postal et la sécurité des envois postaux.

(Source : Wal Fadjri 25 septembre 2003)

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