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Le Sénégal en ligne : Profitant de sa position stratégique, le pays veut devenir un carrefour électronique

vendredi 13 juin 2003

La fièvre des télécommunications s’est emparée de la capitale sénégalaise : les rapides progrès technologiques en matière de téléphonie mobile et d’Internet ont brutalement fait entrer le Sénégal et l’ensemble de l’Afrique dans l’ère électronique. Conjugué à la privatisation et à la baisse des prix qui l’a suivie, ce phénomène a entraîné une rapide augmentation du nombre des usagers de la Toile et du portable. Le président Abdoulaye Wade a par ailleurs élevé les télécommunications au rang de priorité nationale, espérant qu’elles permettront enfin d’assurer un important transfert de connaissances vers le Tiers-monde. Les autorités en attendent également de nombreux emplois, tablant sur la position géographique du pays et son rôle historique de porte d’entrée en Afrique de l’Ouest. Cette fonction se trouve renforcée par le passage à Dakar des câbles sous-marins à fibres optiques qui relient l’Europe à l’Amérique latine et qui font de cette ville un carrefour obligé des autoroutes de l’information.

Conseiller spécial du président chargé des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), Ousmane Sy remarque : « Le tracé de ces câbles est un calque des liaisons maritimes établies par le commerce triangulaire du XVIIIe siècle. Esclaves et épices voyageaient entre Europe et Amérique via les comptoirs de la côte sénégalaise. Ce sont des cycles économiques différents, mais qui prennent appui sur les mêmes réalités géographiques. Le Sénégal peut tirer parti de cette situation et devenir une plate-forme de télécommunications entre trois continents. » Comme elle a été la capitale de l’Afrique occidentale française, Dakar serait la fenêtre de tout un ensemble de pays sur le reste du monde. La ville pourrait ainsi retrouver sa place de capitale régionale. L’informatique représente aussi pour Ousmane Sy une chance unique de moderniser l’Etat, notamment en développant les services en ligne, qui rendront l’initiative aux citoyens et les mettront à nouveau au centre des préoccupations de l’administration. L’appareil d’Etat y gagnera en efficacité et réalisera de substantielles économies. « Cela suppose que la majeure partie des Sénégalais aient accès à Internet. Nous suivons de près l’innovation indienne du simputer, un ordinateur simple et bon marché. A l’heure actuelle, nous étudions la possibilité d’adapter cet outil à notre marché », explique le conseiller présidentiel.

Et pourquoi ne pas envisager de le fabriquer ici ? Cette perspective n’est pas irréaliste, si l’on sait qu’un fabricant de la pointure d’Hewlett Packard va faire assembler ses ordinateurs au Sénégal par la société West African Computer. Cette dernière s’installera dans le Technopôle dakarois, une vaste zone franche destinée aux entreprises qui utilisent des technologies de pointe. Lancé en 1992, ce projet n’a pas apporté tous les résultats escomptés, mais le gouvernement lui a donné un second souffle en mettant l’accent sur les télécommunications.

« Le développement du Technopôle se déroulera en trois phases, souligne Hamet Seydi, chef de mission au gouvernement et ancien chercheur au CNRS : nous bâtirons d’abord un E-centre, un bâtiment d’une valeur de 22,6 millions d’euros. Viendra ensuite Technology Park, un vaste terrain sur lequel pourront s’implanter des entreprises informatiques. Mise au point de logiciels, conception de sites Internet, centres d’appels et commerce électronique sont les principales activités visées. A plus long terme, naîtra une véritable cité, baptisée Cyberville, avec un nouvel aéroport international, des quartiers résidentiels, un hôtel de luxe et un terrain de golf. Ce sera une cité des affaires, d’un coût de 566 millions d’euros. » Plusieurs investisseurs, originaires du Golfe, se sont déjà manifestés, mais les sommes rassemblées ne suffisent pas et le gouvernement recherche activement d’autres partenaires.

« Si tout se passe bien, nous parachèverons cette réalisation par une université, ajoute Hamet Seydi, qui annonce le premier coup de pioche pour le mois de janvier 2002. Les travaux ont été confiés à l’entrepreneur égyptien Arab Contractors et l’on parle de la Société nationale de télécommunication du Sénégal (Sonatel) et de la NASA comme de futurs locataires. Les sociétés retenues auront l’obligation de consacrer 2 % de leur chiffre d’affaires à la recherche et à la formation.

Elles trouveront à leur arrivée un réseau de télécommunications entièrement numérisé et très bon marché, l’un des plus modernes et des plus denses de toute l’Afrique. Le gouvernement n’a pas hésité à résilier le contrat par lequel il avait confié à un consortium franco-québécois la gestion de la Société nationale d’électricité : l’approvisionnement en électricité demeurait aléatoire, faute d’investissements suffisants, et gênait le développement des compagnies téléphoniques. Ce problème résolu, la bataille entre l’ex-monopole public, la Sonatel, rachetée en 1997 par une filiale de France Télécom, et Sentel, émanation d’une société suédoise cotée à New York et présente dans 19 pays, a repris de plus belle.

Ces deux sociétés luttent uniquement sur le marché des portables, la Sonatel jouissant jusqu’en 2004 de l’exclusivité de la téléphonie fixe. Ce dernier segment croît moins vite que la téléphonie sans fil, qui compte déjà plus d’abonnés (environ 300 000 contre 220 000). Les Sénégalais étant environ 10 millions, le taux de pénétration reste bas, mais les investissements colossaux consentis par Sonatel devraient à court terme changer cette situation : cette compagnie consacre l’équivalent de la moitié de son chiffre d’affaires annuel (126 milliards de francs CFA, environ 193 millions d’euros, en 2000) à des travaux d’extension de son réseau, principalement dans les villes moyennes et en zone rurale, rappelle Bruno Cléry, le directeur général de Sonatel Mobiles, qui commercialise ses portables sous la marque Alizé.

(Source : InterFrance Média 19 décembre 2001)

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