De nombreux Sénégalais accèdent frauduleusement à la télévision par satellite en s’organisant dans un système qui s’apparente à une mutualisation des abonnements entre voisins, tandis que d’autres en profitent pour faire de juteuses affaires au détriment des distributeurs.
Selon un responsable de la sécurité de la chaîne à péage Canal Horizons, la fraude est un problème de plus en plus préoccupant pour les opérateurs de télévision par satellite présents au Sénégal. "On a vu jusqu’à 400 personnes reliées à un seul abonnement, même si la moyenne se trouve plutôt entre 10 et 25 maisons +branchées+", déclare-t-il à l’AFP, précisant avoir "traité plus de 400 cas depuis 2002." "Nous avons environ 15.000 abonnés au Sénégal, et nous estimons qu’il y a autant de pirates que d’abonnés réguliers", précise un responsable commercial de l’entreprise.
Bass est un de ces pirates qui pullulent à Dakar. "Je suis abonné depuis 10 mois, et il y a une vingtaine de voisins qui sont +branchés+ sur mon satellite", explique-t-il. Selon lui, les tarifs des opérateurs sont trop élevés pour la plupart des Sénégalais (de 14.500 à 49.000 francs CFA, soit de 22 à 74 euros pour les bouquets de Canal Horizons) tandis que Bass propose à ses voisins de se "brancher" pour 4.000 francs (6 euros) par mois. "C’est une très bonne solution. Comme ça, on peut voir tous les matches de foot des championnats français et européens", estime Aliou, un "client" essentiellement intéressé par le sport. Pour lui, le satellite piraté n’a qu’un défaut. "C’est celui qui paie l’abonnement qui choisit les chaînes. On est donc tous obligé de regarder la même chose."
Le problème pour les opérateurs est que certains pirates ne se contentent désormais plus de faire profiter quelques voisins de leur parabole de manière artisanale, comme l’explique le même responsable de la sécurité. "Au début les gens le faisaient pour se partager le coût de l’abonnement, mais maintenant beaucoup trouvent le système facile et gagnent de l’argent comme ça", commente-t-il. Pour lutter contre ce phénomène, ce dernier explique travailler "essentiellement sur la base de la délation et en recueillant des informations sur le terrain". "On espère être dissuasif, mais également porter un vrai coup au piratage. On a pu observer par exemple que la récidive est très rare", souligne-t-il avant de préciser que l’opérateur propose des solutions à l’amiable, et qu’il va très rarement en justice.
Bass a été attrapé par la cellule sécurité de Canal Horizons voici quelques semaines. "Ils ont envoyé quelqu’un chez moi et m’ont demandé de venir à leurs bureaux", explique-t-il. "Ils m’ont posé beaucoup de questions et ils m’ont mis une amende de 300.000 francs CFA (environ 450 euros) en me menaçant de me poursuivre au tribunal si je ne payais pas", poursuit-il. Bass a obtenu un délai de cinq mois pour rembourser l’opérateur et règle la facture grâce aux abonnements qu’il continue à percevoir. "Ils ne m’ont pas enlevé la parabole et, bien sûr, que je continue à pirater. Sinon comment je ferais pour les rembourser ?", s’exclame-t-il.
Une fois sa dette payée, Bass compte résilier son abonnement et abandonner le piratage. "C’est trop cher pour moi, et tout seul, je ne pourrais pas", lâche-t-il avant de faire part de sa certitude qu’un voisin prendra le relais et qu’il pourra continuer à regarder les matches européens.
(Source : Télé Satelitte Numérique, novembre 2005)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000