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Le Gouverneur de la BCEAO souligne l’importance de la coopération régionale pour la FinTech

mercredi 30 octobre 2019

Le Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), estime que « la Fintech appelle une coopération régionale soutenue ».

M. Tiémoko Meyliet Koné l’a fait savoir, à l’ouverture de la Conférence Internationale sur les entreprises de technologie financière communément appelées FinTech, ce mercredi 30 octobre au siège de la Banque à Dakar.

C’était en présence de ses collègues de Gouverneurs de banques centrales africaines, particulièrement celles des Etats de l’Afrique Centrale, de la Gambie, de la Mauritanie et de la Sierra Leone.

Il a souligné les nouveautés que sont en train d’inculquer les FinTech qui sont alignées sur les aspirations des populations, qui veulent des services financiers plus simples, plus efficaces, plus adaptés, plus accessibles et moins coûteux.

M. Koné indique qu’au cours des dernières années, l’industrie des FinTech a montré sa capacité à répondre efficacement à ces besoins, à travers l’utilisation de nouvelles technologies, notamment le Big Data, l’intelligence artificielle, la Blockchain ou la biométrie.

A son avis, cette mutation, qui pourrait bouleverser l’équilibre du système financier, est également porteuse de risques pour la stabilité financière, notamment en matière de cyber-sécurité, de blanchiment de capitaux et d’exercice illégal d’activités réglementées.

Avant d’ajouter qu’elle induit des enjeux importants, relatifs à la protection des consommateurs et de leurs données personnelles, mais aussi à ce qui concerne le droit à la concurrence.

Une formidable opportunité de développement à nos pays

Pour le Gouverneur de la BCEAO, si la révolution impulsée par les FinTech est maîtrisée, elle pourrait offrir une formidable opportunité de développement à nos pays.

Un postulat conforté par un contexte africain qui, caractérisé par une population jeune et ouverte aux nouvelles technologies, notamment la téléphonie mobile, est particulièrement propice au développement des FinTech.

Dans cette dynamique, Tiémoko Meyliet Koné estime que « nos pays représentent un terreau fertile pour le développement de cette industrie, ce qui pourrait contribuer à une croissance économique plus dynamique ».

A cet effet, il estime que les régulateurs comme les banques centrales ont le devoir de veiller à ce que leurs politiques et leurs actions exploitent de façon optimale le potentiel des technologies financières, tout en préservant la confiance en la stabilité de notre système financier.

Au niveau de l’Union, souligne-t-il, « nous l’avons fait avec succès pour l’émission de monnaie électronique, qui est l’une des premières formes de FinTech apparue dans notre Zone ».

Le gouverneur de l’institution d’émission dit être convaincu que ces performances ont été obtenues grâce, entre autres, à l’approche réglementaire proportionnée adoptée par la BCEAO.

Une croissance soutenue de l’activité d’émission de monnaie électronique dans l’UMOA

Au niveau de l’UMOA, l’activité d’émission de monnaie électronique a connu une croissance soutenue.

Le gouverneur de la BCEAO qui a fait cette confidence informe que le nombre de comptes de monnaie électronique est ressorti à 62,9 millions à fin 2018 contre 25 millions en 2015, soit une hausse moyenne annuelle de 38%.

En valeur, poursuit-il, le montant total des transactions via la téléphonie mobile a été estimé à 23.534 milliards de francs CFA contre 7.415 milliards en 2015.

Selon Tiémoko Meyliet Koné, les actions de la BCEAO, qui a adhéré à l’AFI en 2011, ont permis de faire passer le taux d’utilisation des services financiers dans l’Union, donc le taux d’inclusion financière, de 26% en 2010 à 57,1% en 2018, avec une contribution de services financiers numériques dépassant le tiers.

Avant de préciser que l’objectif est d’atteindre, sur un horizon de 5 ans, un taux d’inclusion financière de 75%.

Dans cette foulée, M. Koné a souligné les nombreuses initiatives en cours dans la sous-région, notamment les segments des services de paiement et de financement.

C’est sur cette lancée qu’il à signaler l’agrément en 2019 de la première banque digitale de l’Union, 100% mobile, qui met à la disposition de ces clients des services de paiement, d’épargne ainsi que de crédits à la consommation et immobilier.

Les banques centrales appelées à relever le défi

Fort des différentes expériences réussies dans les pays respectifs de l’Union, le Gouverneur de la BCEAO pense que les banques centrales doivent aujourd’hui relever les défis posés par les FinTech.

Pour lui, il revient à ces institutions financières d’adopter des stratégies et un cadre qui favorisent l’innovation financière et une concurrence saine entre les acteurs de l’écosystème.

Enfin, a-t-il ajouté, ils doivent aussi apporter des réponses claires à la protection des consommateurs et à la stabilité financière.

Pour lui, le renforcement de l’éducation financière, la formation des régulateurs aux nouvelles technologies, ainsi qu’une collaboration étroite entre les pays, au plan régional, feront partie des éléments indispensables à leur succès.

A cet effet, il considère que la bonne gestion du changement porté par les FinTech requiert de s’assurer que les nouveaux risques liés à la protection des données et à la distorsion de la concurrence soient maîtrisés.

D’où la pertinence des actions d’envergure entrepris par la BCEAO pour faire face à ces défis, notamment à travers le projet de plate-forme pour l’interopérabilité des services financiers numériques qui, dans un premier temps, permettra aux établissements de monnaie électronique et, à terme, aux FinTech de se connecter au même système de paiement que les établissements de crédit classiques.

C’est ainsi qu’il souhaite que les deux jours d’échanges de cette présente conférence puissent apporter des solutions opérationnelles et pratiques à des thématiques comme l’application de la technologie blockchain au secteur financier et l’évolution du crédit digital.

A cela s’ajoutent les monnaies virtuelles et les monnaies digitales émises par les banques centrales ; ainsi que les approches de régulation et de supervision des FinTech.

Bacary Dabo

(Source : All Africa, 30 octobre 2019)

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