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Le Gabon et le Congo Brazza célèbrent leur interconnexion en fibre optique via le projet CAB

dimanche 8 avril 2018

L’interconnexion entre le Gabon et le Congo Brazza, à travers les projets de fibre optique Central African Backbone CAB 3 (Congo) et CAB 4 (Gabon) est désormais effective. Cette interconnexion a été officiellement présentée et inaugurée le 06 avril 2018 à Bakoumba, dans la province du Haut-Ogooué au Gabon. Ceci en présence du ministre d’Etat, ministre de la Communication, de l’Economie numérique, de la Culture, des Arts et traditions, chargé de l’Education populaire et de l’Instruction civique du Gabon, Alain Claude Bilie by Nze, et du ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique du Congo Brazza, Léon Juste Ibombo.

Pour Léon Juste Ibombo, c’est la concrétisation de la volonté de leurs présidents respectifs Dénis Sassou N’guesso et Ali Bongo Ondimba qui se sont engagés à réaliser ce projet devant leurs pairs, lors du Sommet de N’djamena en 2007, en République du Tchad. « Ils ont conceptualisé la dorsale en fibre optique d’Afrique centrale dont nous constatons les fruits en cette année 2018 », indique le ministre congolais.

D’ailleurs, le 17 février 2018, lors d’une visite de travail de 24 heures qu’a effectué le président Ali Bongo chez son homologue Denis Sassou N’Guesso, dans une déclaration commune, les deux présidents « se sont félicités de l’exemplarité de la coopération bilatérale qui se traduit, entre autres, par la réalisation des infrastructures routières communes, d’interconnexion de la fibre optique ». Ils avaient également souligné « la nécessité de renforcer la sécurité transfrontalière et demandé l’activation de la Commission Mixte, du Dialogue politique et de la Commission Mixte permanente de sécurité transfrontalière ».

D’après Léon Juste Ibombo, l’interconnexion entre le Gabon et le Congo Brazza « permettra à nos entreprises qu’elles soient nationales ou internationales de collaborer plus efficacement, plus vite et de créer de la valeur ajoutée pour tous ». « À partir d’aujourd’hui, nous n’aurons plus besoin d’emprunter des routes numériques internationales pour collaborer entre Etats frères. Les échanges digitaux vont fortement augmenter. La fracture numérique entre nos zones frontalières sera réduite et les populations profiteront d’un accès plus aisé au monde numérique, plus performant et moins cher. Cela, nous l’avons accompli ensemble et nous pouvons en être fiers », se réjouit le ministre congolais.

Pour le Gabon, un troisième point de connectivité à l’international

Pour sa part, Alain Claude Bilie by Nze, estime qu’en plus de la réduction substantielle de la fracture numérique visée par les deux Etats, ainsi que l’extension des réseaux nationaux en fibre optique avec une plus grande sécurisation de la connectivité, cette interconnexion avec la République sœur du Congo permettra au Gabon d’avoir un troisième point de connectivité à l’international, en plus des câbles sous-marins ACE et SAT3. « Toute chose qui concourt donc à la consolidation de la sécurisation de la connectivité du pays. Dorénavant, les échanges de trafic entre le Gabon et le Congo se feront de plus en plus via le réseau CAB et non plus à travers les câbles internationaux avec pour effet immédiat de favoriser la réduction continue du coût de connectivité entre nos deux Etats, et de permettre ainsi aux entreprises et aux populations d’accéder à un plus grand volume de données et de capacités », explique le ministre gabonais. Mais, plus encore, estime Alain Claude Bilie by Nze, « les projets CAB3 et CAB4 viennent apporter une pierre supplémentaire et qui plus est une pierre angulaire à la construction de l’œuvre d’intégration économique entre nos deux pays »

Alain Claude Bilie By Nze indique que le Gabon et le Congo sont deux pays frères liés non seulement par l’histoire et par la géographie, mais aussi par les peuples et les cultures. « Ces peuples si proches qu’on pourrait aisément dire qu’ils sont les mêmes s’il n’y avait pas ces frontières. Car en réalité ces frontières sont si artificielles. CE sont les mêmes familles qui vivent ici et là et que l’histoire a séparé. Ces familles se rencontrent en harmonie tous les jours ou presque », affirme le ministre qui indique par ailleurs qu’avec ce projet les deux peuples seront désormais plus proches.

Comprendre le projet CAB

Le Central African Backbone (CAB) est un projet qui vise à doter les pays de la sous-région d’un réseau de fibre optique capable de répondre à l’exigence d’une qualité réseau nécessaire pour soutenir la transition numérique en cours dans toutes les régions du monde. De portée internationale, le projet de dorsale d’Afrique Centrale en fibre optique financé par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, avec l’apport financier des pays concernés. Le projet a pour objectif d’interconnecter toutes les capitales de la sous-région par fibre optique. Il est caractérisé par cinq composantes à savoir :

  • CAB1 : Cameroun, Tchad et Centre-Afrique ;
  • CAB2 : Sao Tomé et Principe ;
  • CAB3 : République du Congo ;
  • CAB4 : Gabon ;
  • CAB5 : République Démocratique du Congo.

Chaque pays ou groupement de pays de ce projet se charge du déploiement du réseau sur son territoire dans le but de s’interconnecter avec ses pays limitrophes. Pour sa part, le Gabon s’est engagé à poser un câble fibre optique de sa capitale Libreville jusqu’à la frontière avec le Congo à Lekoko en attendant la livraison prochaine de la liaison allant de Booué jusqu’aux frontières avec le Cameroun et la Guinée équatoriale à Meyo kyé.

Au Gabon

L’inauguration du projet CAB 4 du 06 avril 2018 concernait la liaison Libreville – Franceville – Lekoko. Un projet lancé en 2011 à travers le projet Backbone National Gabonais (BNG) d’une longueur de 1100km. Cette liaison traverse cinq provinces du pays à savoir : l’Estuaire, le Moyen-Ogooué, l’Ogooué Ivindo, l’Ogooué lolo et enfin le Haut-Ogooué. Toutes les villes traversées par le réseau sont désormais interconnectées avec Libreville et le reste du monde en très haut débit. En suivant le tronçon ferroviaire et routier dans le cadre de l’intégration sous régionale, le CAB4 dans cette première phase va permettre de véhiculer la connectivité ACE jusqu’aux pays voisins par son ouverture à Lekoko, à la frontière entre le Gabon et le Congo.

Dans l’immédiat, toutes ces villes traversées par ce nouveau réseau sont dotées de centres techniques à travers lesquels les opérateurs privés (Opérateurs télécom, Fournisseurs d’accès internet, Banques, exploitants forestiers etc.) et l’administration (l’ANINF avec le réseau de l’administration gabonaise « RAG ») pourront se connecter. Ce qui aura pour conséquence d’apporter plusieurs services aux populations et entreprises de ces localités à des coûts très réduits avec une qualité de service optimale. Par ailleurs, cette interconnexion avec le Congo permettra aussi au Gabon d’avoir un troisième point d’interconnexion internet à l’international en plus de l’ACE et SAT3 déjà opérationnels. Ce qui consolide la sécurisation de la connectivité du pays.

Au Gabon, le projet est mis en œuvre et supervisé par I’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF) et déployé par l’entreprise chinoise China Com Service (CCSI).

Après avoir été désigné numéro Un à l’indice sur la connexion internet dans la sous-région (N°6 africain) par l’Union Internationale des Télécommunications (IUT), le Gabon ambitionne d’être le Hub d’interconnexion de l’Afrique centrale et de devenir le centre névralgique de connectivité dans la sous-région.

Au Congo

Au Congo Brazza, après cette première phase du projet Cab lancé en mai 2015 et destiné à relier le Congo au Gabon d’un coût de quinze milliards F CFA, cofinancé par le Congo et la Banque mondiale, le projet a entamé les études de la deuxième phase, dit réseau nord. Ce sont les interconnexions avec le Cameroun, dont la fin des travaux est prévue pour fin 2019 et avec la Centrafrique, où il sera question d’une fibre optique sous-fluviale dans le lit de la Sangha.

En 2018 donc, la composante congolaise du projet Central Africa Backbone (CAB 3) se focalisera donc sur l’interconnexion par fibre optique de la République du Congo au Cameroun et à la Centrafrique ; soit 550 kilomètres de câble à déployer dans le cadre de sa phase 2. C’est du moins ce qui a été décidé lors du comité de pilotage du Cab Congo, tenu le 31 janvier 2018 sous la présidence de Franck Siolo, le directeur de cabinet du ministre des Postes, Télécommunications et de l’Economie numérique.

Au-delà de l’installation du lien de fibre optique avec la Cameroun et la Centrafrique, la phase 2 du CAB Congo inclut également la mise en place d’un centre national de données et la mise en œuvre d’un certain nombre d’applications et services TIC (Système d’Alerte d’Urgence, e-Poste, etc.). Franck Siolo avait d’ailleurs souligné que tous les projets inscrits dans la phase 2 seront réalisés dans les délais, car les fonds sont disponibles.

43 658 000 000 F.Cfa sont en effet dans les caisses de l’Etat pour cette étape du projet. 21,8% des fonds sont apportés par le Congo, soit 9 520 000 000 F.Cfa, tandis que le reste de la somme d’un montant de 34 138 000 000 F.Cfa est un prêt de la Banque Africaine de Développement (BAD), remboursable d’ici 2036.

Yvon Didier Miéhakanda, le coordonnateur national du projet CAB Congo, avait alors déclaré qu’un appel d’offres pour recruter le constructeur du réseau devait être lancé au mois de février 2018 avant l’inauguration officielle de l’interconnexion entre le Congo et le Gabon.

(Source : TIC Mag, 8 avril 2018)

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