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Large bande : le point sur 7 pays africains

samedi 7 décembre 2013

De nombreux pays africains envisagent le déploiement et l’extension de la fibre optique à l’intérieur du pays. Ceci afin de disposer de backbones nationaux et de doter ainsi toutes populations d’une connexion Internet fluide, qui entraînera le développement et la croissance. Mais tous les pays africains ne sont pas au même stade d’évolution, ni même d’intention, comme en témoigne ce point de situation sur 7 pays africains : Côte d’Ivoire, Ghana, RD Congo, Mali, Cameroun, Zambie et Nigeria.

L’Association mondiale des opérateurs de télécommunications (GSMA) estime qu’en 2017 la moitié des 8,5 milliards de connexions mobiles seront en 3G ou en 4G. Pour Cisco (2012) le trafic mondial de données mobiles a augmenté de 70% en 2012 pour atteindre 885 pétaoctets par mois à la fin de 2012. Ce trafic de données mobiles va être multiplié par 13 entre 2012 et 2017, soit un taux de croissance annuel composé de 66% de 2012 à 2017, pour atteindre 11,2 exaoctets par mois d’ici 2017. Ces chiffres démontrent qu’il y aura dans les années à venir un besoin important de bande passante. Conscients de cette donne, certains pays africains envisagent l’extension de la fibre optique à l’intérieur du pays pour une couverture optimale, et parfois pour être indépendants. Ceci afin de doter leurs populations d’une connexion Internet fluide.

Mais seulement, relève l’Union internationale des télécommunications (UIT), les pays doivent se doter de plans nationaux de large bande. C’est l’un des vœux les plus chers du secrétaire général actuel de l’UIT, le Dr Hamadoun Touré. « Aujourd’hui, nous avons gagné la révolution du mobile. Notre grand objectif prochain, c’est le large bande. J’aimerais que chaque pays ait une politique nationale du large bande. (…) C’est très simple, mais cela aura un impact considérable et très positif sur les Etats », confiait-il en mai dernier à l’agence Ecofin.

Malheureusement, de nombreux pays ne disposent pas toujours de plan national du large bande. Du moins si l’on s’en réfère au rapport de l’UIT de septembre 2013 sur l’état du large bande dans le monde. Sur le terrain, même si tous n’ont pas de plans nationaux du large bande, plusieurs pays nourrissent le rêve d’une bande passante optimale pour toutes les villes et tous les villages.

Ghana

Le Ghana par exemple dispose déjà de 12,2 térabits de bande passante, et de cinq câbles sous-marins de fibre optique (SAT-3, Main One, Glo-1, WACS et ACE). Le ministre de la Communication du Ghana, le Dr Edward Kofi Omane Boamah, a confié récemment que son pays dispose déjà de la 4G pour la connexion sans fil. « Le WiMAX, nous l’avons dans 29 sites. Nous construisons également le réseau 4G. Nous sommes en train de migrer du WiMAX vers le Long term Evolution. Ajouté à cela, il y a une enclave de gaz et de pétrole dans l’ouest du pays. Cela requiert une importante capacité de large bande. Une intervention spéciale est en train d’être mise en place pour s’assurer que dans les deux ans à venir nous soyons capables d’étendre la couverture large bande dans cette partie du pays. Cela nous permettra d’augmenter les capacités du large bande de 12,2 térabits à 17 térabits », explique le ministre à Réseau Télécom Network. Actuellement, le Ministère de la communication est en train de construire un backbone de 780 km de fibre optique au corridor est du pays. Une infrastructure qui sera par la suite connectée au backbone national.

RD Congo

En République démocratique du Congo, l’ambition est de développer 40 000 km de fibre optique sur l’ensemble du pays. Tryphon Kin Kiey Mulumba, le ministre en charge des Télécommunications et des TIC du pays, est optimiste : « Nous pensons que dans les quatre ans qui arrivent nous pouvons le faire. Parce que les premiers 800 km de fibre optique ont été implantés. La deuxième étape de 4000 km sera réalisée dans deux ans environ jusqu’à Lubumbashi, à la frontière zambienne. Pour ce qui est du reste, nous sommes en train de négocier un contrat avec l’entreprise chinoise ZTE. Le financement est pratiquement trouvé. Ceci constituera la troisième phase. » Récemment (juillet 2013), le pays a inauguré la station d’atterrage de la fibre optique du consortium WACS à Muanda, en présence du chef de l’Etat Joseph Kabila.

Mali

Interrogé par le journal L’indicateur du Renouveau le 16 septembre dernier, le nouveau ministre malien de la Communication et des Nouvelles technologies de l’information, Jean-Marie Sangaré, a énuméré les projets qui l’attendent à la tête de ce département ministériel. « Il y a de grands projets en attente. La transition vers le numérique, des travaux de réhabilitation suite à des dommages causés sur les installations à cause de la crise du Nord, le projet fibre optique, le problème de la troisième licence entre autres… Bref, il y a beaucoup à faire. Nous allons ensemble au sein du département fixer les priorités, et puis voir ce qu’on peut faire immédiatement pour que le changement soit perçu et qu’il impacte directement le quotidien des Maliens », a-t-il indiqué. Son prédécesseur, Breïma Tolo, expliquant à l’agence Ecofin les projets en fibre optique du pays, indiquait que le Mali était déjà à 7500 km de fibre optique. « Ce qui nous a permis d’avoir une connexion avec la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Burkina et la Mauritanie. Les trois autres pays à interconnecter sont la Guinée, l’Algérie et le Niger. Il y a un projet qui était en cours pour connecter le Niger et l’Algérie, mais malheureusement avec la situation que le pays a connue, le projet a pris un coup et s’est arrêté », notait-il. Un projet de 2500 km qui porterait à 10 000 km la fibre optique du pays.

Cameroun

10 000 km, c’est aussi l’ambition du Cameroun en matière de déploiement de la fibre optique sur l’ensemble du territoire. Actuellement, le pays dispose de 6000 km de fibre optique : « Un réseau national de transmission par fibre optique de plus de 6000 km est certes important, mais il reste largement insuffisant pour notre pays. Notre cher pays dont les ambitions “d’aménagements numériques” commandent de disposer de 10 000, voire 20 000 km de fibre optique, pour pouvoir mailler tout le territoire national », reconnaît le ministre des Postes et des Télécommunications, Jean-Pierre Biyiti bi Essam. Il affirme que le Cameroun a déjà signé avec une entreprise chinoise un Memorandum of Understanding (MoU) pour la pose d’environ 4000 km de fibre optique supplémentaires dans un avenir proche. « Les échanges se poursuivent pour la finalisation de cet accord de prêt dont l’objectif est de permettre la pleine desserte de l’ensemble des unités administratives du Cameroun », affirme le ministre. Aussi, dans le cadre de la mise en œuvre du projet Central African Backbone (CAB), avec le concours de la Banque mondiale, le gouvernement a commandé une étude d’impact environnemental et social, ainsi qu’une étude technique détaillée en vue de la pose de la fibre optique, sur financement de la Banque africaine de développement (BAD), sur les deux grands tronçons reliant la frontière avec la République Centrafricaine et celle avec le Nigeria.

Zambie

La Zambie dispose de 4000 km de fibre optique sur l’ensemble du territoire. Mais le pays ambitionne aussi d’atteindre 10 000 km de fibre optique, comme le Mali et le Cameroun. Kennedy M. Sakeni, le ministre zambien en charge de l’Information, a confié à l’agence Ecofin que l’objectif est d’atteindre ces 10 000 km dans les deux prochaines années : « La Zambie est un vaste pays et nos populations sont dispersées. Nous ne pouvons pas développer la fibre optique dans tout le pays dans une courte période à cause des distances qui séparent les centres. La Zambie a dix provinces. Et nous envisageons de fournir la fibre optique d’abord dans tous les chefs-lieux des provinces. C’est notre objectif. Nous irons par la suite dans les districts et arrondissements. Je pense que dans les deux ou trois prochaines années à venir, nous atteindrons les 10 000 km. La fibre optique est le moyen le plus fiable pour les populations d’avoir accès aux services des nouvelles technologies. »

Nigeria

En Afrique, le Nigeria fait partie des pays qui ont déjà déployé la fibre optique sur une grande partie de leur territoire national. Le 13 octobre 2013 à Abuja, la ministre en charge des Technologies de la communication, Omobola Johnson, a affirmé en marge de la 11ème conférence annuelle de l’Organisation des télécommunications du Commonwealth que son pays disposait déjà de 41 000 km de fibre optique. « La capacité de la bande passante sur les câbles sous-marins de fibre optique a considérablement augmenté. Le Nigeria avait un potentiel de 4,76 Tb/s de capacité de bande passante internationale au moment où le ministère avait été créé en 2010. Depuis lors, 5,1 Tb/s de capacité supplémentaire ont été ajoutés pour porter le total actuel à 10 Tb/s. Ce chiffre devrait encore augmenter pour atteindre 15 Tb/s en 2014 », explique la ministre. Elle affirme que 11 000 km de fibre optique ont été installés entre 2010 et 2013.

L’action du gouvernement est renforcée par les opérateurs de télécommunications comme MTN Nigeria, qui affirme avoir déjà installé 20 000 km de fibre optique à travers le pays. En septembre dernier, l’opérateur annonçait le déploiement de 10 000 nouvelles stations de base à son réseau. Quelques mois plus tôt, en juin 2013, la ministre expliquait aux acteurs de son secteur que « le Nigeria a besoin de 33 000 stations de base supplémentaires dans les cinq prochaines années, en addition aux 27 000 déjà existantes et qui sont disséminées dans le pays. Cela portera alors à 60 000 le nombre total de stations de base en activité d’ici 2018. »

Côte d’Ivoire

1400 km. C’est la longueur de fibre optique installée en Côte d‘Ivoire. Le ministre de la Poste et des TIC, Bruno Koné, l’a affirmé au mois de mai dernier à Réseau Télécom Network. Mais l’ambition du pays est d’avoir un backbone national de près de 7000 km de fibre optique sur l’ensemble du pays. « Nous construisons en ce moment un réseau national en fibre optique destiné à interconnecter l’ensemble des chefs-lieux de département du pays, qui sous-tendra l’ensemble de l’ambition affichée par notre pays en matière de TIC. Nous venons d’achever les 1400 premiers kilomètres de ce réseau (bretelles ouest et nord), qui sera en tout long de 6700 km, et nous démarrons dans quelques semaines la deuxième tranche (bretelle est), de 640 km. Ce réseau sera complété par une couverture satellitaire permettant de connecter environ 3000 villages », confiait alors le ministre.

D’après Bruno Koné, avec la construction de cette infrastructure couplée aux trois câbles internationaux qui desservent le pays, la Côte d’Ivoire pourrait fournir le même confort d’utilisation du Net à Abidjan que dans les autres villes. Les travaux devraient s’étendre sur une période de cinq ans pour un montant de 106,794 milliards FCFA, si l’on s’en tient aux chiffres de l’Agence ivoirienne de presse.

Tous ces pays, une fois leur rêve réalisé, pourront voir la croissance de leur pays grimper en flèche. Car pour un pays comme le Rwanda, qui dispose d’un réseau de fibre optique d’environ 2503 kilomètres, l’UIT estime dans un rapport récent que 95% de pénétration du haut débit dans le pays se traduira par un coup de pouce de 10 à 13% à la croissance du PIB. Vivement que les rêves se réalisent !

Beaugas-Orain Djoyum pour le magazine Réseau Télécom n° 65

(Source : Agence Ecofin, 7 décembre 2013)

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