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Lancements des produits Seddo et Izi : Les télécentres perdants au partage

vendredi 8 juin 2007

La concurrence à laquelle se livrent la marque Orange et Tigo avec le lancement des produits Seddo et Izi risque d’envoyer des milliers de gérants de télécentre au chômage. En effet, ces produits, qui constituent une aubaine pour les consommateurs, entraînent, néanmoins, une baisse du chiffre d’affaires des gérants de télécentre...

Les yeux rivés sur son ordinateur, Mara Thiam, gérant du cyber-café, Sope Nabi sis à Scat-Urbam, surfe sur Internet. A sa gauche, des clients internautes cliquant leur machine. En face, deux cabines téléphoniques vides attendent des clients. Depuis très longtemps, trop longtemps au goût du gérant. Et, il en est ainsi, depuis quelque temps, pour de nombreux télécentres. Ils imputent cette situation aux lancements, il y a quelques mois, des produits Seddo et Izi par les deux opérateurs de téléphonie mobile que sont : la Sonatel et la Sentel. Lesquels produits permettent, à des milliers d’abonnés de recharger du crédit à partir de 100 francs Cfa. Un montant qui équivaut au prix d’une unité dans certaines cabines. Ce qui, du coup, entraîne une baisse considérable du chiffre d’affaires des télécentres.

A cela s’ajoute l’uniformisation des appels à partir d’un téléphone fixe et d’un portable vers un fixe. Une situation que déplore M. Thiam. La trentaine entamée, le gérant du cyber Sope Nabi explique : « Je ne vends que les produits Seddo. Mais, j’avoue que depuis que ces produits ont été lancés, j’ai enregistré une baisse de mon chiffre d’affaires. Les clients préfèrent recharger du crédit Seddo à 100 ou 200 francs Cfa plutôt que d’aller au télécentre. Ils pensent que c’est plus bénéfique pour eux. » Mara Thiam qui a l’avantage de ne pas payer le loyer souligne que, malgré tout, certains de ses clients continuent d’utiliser les cabines, surtout les plus âgés. « Mais, c’est surtout pour appeler vers un téléphone fixe », précise-t-il.

La même rengaine est servie par Tidiane Sy, un boutiquier basé à la cité Keur Khadim 2, qui a installé dans sa boutique un télécentre. « Mon bénéfice a réellement baissé, depuis que ces produits ont été lancés. Les clients entrent rarement dans la cabine et achètent plus les produits Seddo et Izi. » Il souligne que les rares clients qui utilisent la cabine appellent vers le téléphone fixe ou à l’étranger. Néanmoins, M. Sy n’envisage pas fermer boutique et pense, plutôt, que « les gens continueront toujours à utiliser les télécentres, quelle que soit la situation ». Mais, si ces gérants continuent de garder leurs télécentres, malgré le déficit enregistré, d’autres ont préféré, tout bonnement, mettre la clé sous le paillasson.

C’est le cas de cet homme qui avait ouvert un télécentre à Ouest-Foire. Il a préféré transformer son magasin en salle de jeux pour son jeune frère, car, ne pouvant plus faire face à ces produits et à la forte concurrence. Evidemment, ces produits constituent une véritable aubaine pour les milliers d’abonnés des marques Orange ou Tigo.

Parade

Cependant, certains gérants de télécentre ne manquent pas d’imagination pour faire face à l’hégémonie de ces nouveaux produits. Ainsi, au télécentre multi-services situé à la sortie gauche de l’hôpital Principal, il est impossible de recharger du crédit Seddo pour moins de 500 francs ou 300 francs pour Izi. Interpellée sur cette contrainte, la gérante, une jeune fille d’une vingtaine d’années, rétorque : « Si on ne le faisait pas, on n’aurait plus de clients pour les cabines. » Même constat au niveau du télécentre Sokhna Maï, situé sur l’Avenue de la République. Ici, quand on demande à la gérante une recharge de 100 francs Cfa de Seddo ou de Izi, on s’entend dire : « Nous avons un problème de réseau. » Comme si le réseau n’est défectueux que lorsqu’on sollicite un montant faible.

L’UNETTS s’en prend à la SONATEL

Ce problème préoccupe sérieusement l’Union nationale des exploitants de télécentres et des téléservices du Sénégal (Unetts) qui, par la voix de son secrétaire général Bassirou Cissé, accuse la Société nationale des télécommunications (Sonatel), de leur faire de la concurrence déloyale. « Lorsque Sonatel lançait ce produit, l’Unetts n’était pas associé, alors que nous sommes liées par un partenariat. Nous représentons 33% du chiffre d’affaires de la Sonatel, soit 50 milliards de francs. Malheureusement, ce chiffre d’affaires est revu à la baisse à cause de Seddo. En 2000, il y avait 18 500 télécentres au Sénégal. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux sont fermés. » M. Cissé revenait, au moment de l’entretien, d’une tournée au Nord et à Richard Toll, afin de consulter tous les gérants de télécentre sur cette question.

Ils devaient, à l’issue de ces réflexions, remettre un memorandum aux dirigeants de la Sonatel et aux autorités de tutelle. Toutefois, le secrétaire général de l’Unetts n’hésite pas à lancer des suggestions à l’endroit de la Sonatel : « Il faut définir une politique qui impliquera tous les acteurs des télécentres et téléservices. Car, ils ont permis de créer plus de 30 000 emplois. » En réalité, la Sonatel avait-elle prévu de telles conséquences en lançant son produit Seddo ? Si ! Semble rétorquer un membre de la communication de la société. « On avait préparé les gérants de télécentre au cours des séminaires de formation, en leur proposant de diversifier leurs produits. » Il pense d’ailleurs que la commercialisation, de Seddo n’exclut pas la consommation au télécentre. « En fait, l’un n’ exclu pas l’autre », affirme notre interlocuteur. Pour lui, le lancement de ce produit est guidé par le souci « de satisfaire les besoins des 2,5 millions de clients » que compte la Sonatel.

Daouda GBAYA

(Source : Le Quotidien, 8 juin 2007)

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