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La téléphonie IP défie l’ère de la convergence technologique

vendredi 1er juin 2012

La voix sur IP (téléphonie vocale sur protocole IP), modèle réussi de convergence technologique, se développe de plus en plus grâce aux prestataires de services large bande. C’est une technologie qui encourage la concurrence entre nouveaux acteurs des marchés, sans qu’ils aient besoin de disposer d’une infrastructure réseau. La concurrence dans un contexte convergent est censée conduire à des innovations de plus en plus rapides et à une amélioration dans la qualité et le prix des produits et services. Or, les progrès technologiques et l’évolution des conditions du marché posent aussi de nouveaux problèmes de protection du consommateur. Il devient donc impérieux d’analyser les lacunes des pratiques réglementaires en vigueur, afin de mettre en place des politiques et des mécanismes de régulation adaptés aux produits convergents. Car le rôle du régulateur consiste à garantir la compétitivité sur le marché des télécommunications et d’assurer la confiance du consommateur.

Depuis quelques années, la technologie VoIP amène les régulateurs et les entreprises à se demander ce que leur réserve l’avenir des communications. La téléphonie vocale sur le protocole IP supprime certains des acquis qui paraissaient évidents dans le secteur. La modification la plus frappante est probablement la séparation entre la fourniture du service vocal et la fourniture de l’infrastructure de réseau physique. Autre possibilité offerte par la VoIP, le consommateur peut disposer de la téléphonie vocale sans véritablement l’obtenir d’un fournisseur de services téléphoniques. Sur de nombreux marchés, Skype et Vonage font désormais directement concurrence aux opérateurs établis. La VoIP promet donc de réduire le rôle des compagnies du téléphone traditionnel dans la prestation de la téléphonie vocale tout comme de réduire le rôle de la téléphonie traditionnelle dans les flux de recette de l’industrie des télécommunications. De ce fait le phénomène de l’interconnexion fait apparaître que le service vocal est désormais un service à part entière, tout à fait comparable au courrier électronique ou au Web. Ses coûts, et la propension de la clientèle à les accepter, deviennent peu à peu comparables à ceux des autres services IP. Il existe une grande différence de prix entre l’interconnexion du trafic IP et l’interconnexion d’une communication téléphonique. Cette dernière est régie par l’existence de plusieurs solutions de facturation qui ont fait leur preuve. Par contre il est très difficile de facturer le trafic de voix sur IP, à plus forte raison de gérer la compensation financière de l’interconnexion qui en découle. L’une des forces de la VoIP est son coût. En effet, la transmission sur un réseau IP peut coûter à peine le quart d’une transmission équivalente sur un réseau cuivre ou fibre. En plus, elle offre des économies de maintenances énormes (de l’ordre de 60%), car une communication IP ne nécessite parfois qu’à peine 5 à 10% de la largeur de bande requise pour une communication classique.

La VoIP est largement et définitivement acceptée en Afrique, aussi bien par les fournisseurs de services que par les consommateurs et les entreprises. Elle est traditionnellement perçue comme un véhicule permettant aux nouveaux opérateurs de faire concurrence aux opérateurs de télécommunication publics traditionnels (ou historiques). Mais en réalité, il apparaît de plus en plus nettement que la plupart de ces opérateurs historiques ont désormais recours à la VoIP, conçue comme service de gros pour acheminer le trafic international sur leurs réseaux, du fait que l’acheminement du trafic sur un réseau IP offre de substantielles possibilités de réduction des coûts. De nombreux opérateurs traditionnels publics ou privés utilisent par ailleurs la VoIP dans leurs réseaux d’accès selon des modalités qui ne sont pas toujours apparentes aux utilisateurs finaux. La VoIP provoque dans le secteur une évolution irréversible en ouvrant de nouveaux marchés et en faisant intervenir de nouveaux concurrents.

Les régulateurs africains apprécieront les possibilités offertes par la VoIP et l’interconnexion VoIP en matière de recrudescence de la concurrence sur le marché des services téléphoniques, avec l’apparition de nouveaux acteurs, l’offre de nouveaux services et la possibilité de réduction des prix des services. Le protocole ENUM qui définit la conversion du numérotage téléphonique en un nom de domaine utilisable pour des services de communication divers, permet de constituer une base de données nationale de numéros intégrant leur portabilité. Pour exploiter ces possibilités, il faudra peut-être une certaine réforme de la réglementation à l’effet de supprimer la codification des anciennes pratiques économiques qui actuellement font obstacle à l’introduction des nouvelles méthodes. Aussi la convergence doit être mise à l’ordre du jour des débats sur l’intégration régionale, même s’il est difficile d’accorder une priorité nationale aux enjeux de la société de l’information en général et de la convergence en particulier. Mais les principaux problèmes de réglementation se rapportent à la question de savoir s’il faut ou non réglementer la VoIP, ou s’il faut la considérer comme un pas décisif dans la quête inéluctable du développement des télécommunications via l’accès universel. La question reste totalement ouverte !

Oswald Guy-Cyr Loueke, éditeur du magazine Réseau Télécom Network

(Source : Réseau Télécom n° 52, 1er juin 2012)

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