Le coordonnateur de ENDA Ecopole Amadou Diallo a révélé mercredi que la plupart des ordinateurs ou autres appareils vendus dans les pays africains proviennent des unités de déchetteries d’équipements électriques et électroniques des pays développés.
"Certains Sénégalais de la diaspora vont au niveau de ces déchetteries, discutent avec les responsables pour dire qu’ils ont besoin de tout ce qui est Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE)", a expliqué M. Diallo dans un entretien accordé à l’APS.
Il a ajouté que ce rush des Sénégalais de la diaspora vers le business des déchets d’équipements est consécutive à deux faits : "D’abord, l’entrée en vigueur, en 2003, de la loi interdisant l’importation de véhicules de plus de cinq ans de vie et le contexte politique favorable à la solidarité numérique, depuis que le président Abdoulaye Wade a lancé en mai 2005 le Fonds mondial de solidarité numérique".
"Actuellement, si vous faites attention, au Sénégal, dans tous les journaux les gens annoncent la vente de matériel informatique. Ils font des affaires avec le matériel informatique et les DEEE dont la plupart sont récupérés en France ou dans d’autres pays développés avant d’être envoyés au Sénégal ou ailleurs", a-t-il expliqué.
"C’est ça la réalité ! Ce marché est en plein boom, il y a beaucoup de magasins qui vendent du matériel informatique (...) le Port Autonome de Dakar (PAD) est plein de conteneurs remplis d’ordinateurs d’occasion", a-t-il indiqué.
Pour ce qui est du matériel informatique, a-t-il précisé, "les gens demandent aux responsables de leur donner le matériel dans le cadre de la solidarité numérique".
Mais au lieu d’offrir les appareils informatiques (PC de bureau, ordinateurs portables, imprimantes, serveurs, matériel électronique) dans le cadre de cette solidarité, "ils sont tout bonnement vendus".
Dans un pays comme la France, a-t-il expliqué, les particuliers, les entreprises privées et les administrations publiques utilisent ces machines pour une durée de trois ou quatre ans maximum avant de les changer.
L’envoi de matériel informatique d’occasion destiné au réemploi vers les pays pauvres contribue à exposer davantage les populations à des risques environnementaux et sanitaires avec la quantité de déchets électriques et électroniques non-traités surtout que, dans ces pays, il n’existe pas d’unités de recyclage spécifique.
"Aujourd’hui, le constat est là, dit-il. Si je me base sur une décharge comme Mbeubeuss (Malika), il y a cinq ans quand j’y allais, il n’y avait pas de carcasses d’ordinateurs. Mais maintenant, il y en a beaucoup : des claviers jetés dans la nature sans un recyclage au préalable. Ça commence à s’agrandir et à prendre de l’ampleur ", relève-t-il.
Selon lui, ce changement est imputable au fait qu’il y a "tellement de matériaux informatiques" qui sont donnés au Sénégal dans le cadre de la solidarité numérique. "Le plus souvent ce sont de vieux ordinateurs".
Il a ajouté le constat suivant : "Si je me base sur une décharge comme Mbeubeuss (Malika), il y a cinq ans quand j’y allais, il n’y avait pas de carcasses d’ordinateurs. Mais maintenant, il y a des claviers jetés dans la nature sans un recyclage au préalable. Ça commence à s’agrandir et à prendre de l’ampleur".
(Source : APS, 8 septembre 2010)
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