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La pêche artisanale entre dans les Nouvelles technologies

vendredi 12 septembre 2003

La pêche artisanale sénégalaise se modernise et tente d’entrer dans une nouvelle phase en taquinant les Nouvelles technologies. C’est le moins qu’on puisse dire avec les nouveaux outils qui commencent à poindre à son horizon et que nous avons vus en œuvre du côté de Cayar, l’une des grandes plages de débarquement de poisson. Là, la coopérative de pêche locale, le GIE « Yallay Mbaneer ak Feex-gui », dispose déjà d’un extranet web (site accessible par mot de passe) qui permet de recueillir et de classer quotidiennement un grand nombre de données pratiques voire indispensables aux pêcheurs, notamment pour leur sécurité. D’un autre côté, pêcheurs, mareyeurs et acheteurs peuvent désormais utiliser les services de Manobi, via leurs portable, pour prendre connaissance des prix pratiqués sur les zones de débarquement. Un tel service Wap (Internet pour les mobiles) est d’ailleurs déjà disponible pour le secteur agricole où producteurs, grossistes et autres acheteurs bénéficient d’informations quotidiennes sur les prix pratiqués dans les principaux marchés de Dakar.

La plate-forme web que Pape Mbaye, le comptable de la coopérative des pêcheurs, nous a présentée dans les locaux du GIE, à quelques encablures des quais de pêche et de la zone de débarquement à Cayar, regroupe plusieurs types d’informations susceptibles d’intéresser les pêcheurs et tout ce qui tourne autour de la pêche : conditions météorologiques, heures des marées, captures quotidiennes des différents types de poissons, prix, courbes et statistiques. Ces données sont aussi disponibles sur les téléphones portables et visibles par tout pêcheur abonné au système.

Ce n’est pas rien. Avant leur départ pour la haute mer, les pêcheurs peuvent s’enquérir des conditions météorologiques et des heures des marées directement sur leur portable, mais, en plus, ils communiquent à la coopérative leur heure de départ ainsi que l’heure prévue de leur arrivée. Ces données, introduites dans la plate-forme, contribuent à améliorer leur sécurité. La pêche artisanale sénégalaise est un secteur où l’on déplore chaque année de nombreux morts et disparitions. Ce nouvel outil devrait aider à améliorer la sécurité. Si un pêcheur, parti à six heures du matin, et dont le retour est prévu à onze heures, demeure absent un certain temps après cette heure, l’alerte peut être donnée.

Sur la pertinence de cet outil, Pape Mbaye, le comptable du GIE, est formel : « Avant, précise-t-il, nous ne disposions d’aucune statistique fiable. Quelques données étaient inscrites manuellement, mais elles étaient difficiles à exploiter. Maintenant, on peut connaître les quantités pêchées chaque jour pour chaque spécialité et ces données peuvent être exploitées. De plus, on peut faire des comparaisons, par exemple, entre les quantités pêchées à telle ou telle période, entre les prix. » Sur les quais de débarquement, c’est Ngouda Kane, l’« enquêteur » de la société créatrice de la plate-forme, qui est chargé de recueillir les prix et de les introduire dans le système. Une tâche dont il s’acquitte tous les jours, dimanches et jours fériés compris, nous dit-il. PDA (ordinateur de poche) en main, il arpente la plage de Cayar, lorsque les pêcheurs débarquent, ainsi que les quais. Il recueille minutieusement les prix des transactions entre les pêcheurs et les mareyeurs, mais aussi, sur les quais, entre mareyeurs. Pour chaque espèce (espadon, mérou, sardine, dorade, pageot, ombrine, etc.), les prix sont notés, comme cela se fait déjà pour les produits agricoles (légumes), sur une demi-douzaine de marchés de Dakar, à l’intention des acteurs de l’agriculture (producteurs, revendeurs, voire consommateurs).

Comme pour les prix des légumes, ceux des poissons sont consultables sur un simple téléphone portable et, bien sûr sur un ordinateur bénéficiaires du service. Samedi dernier, un acheteur rencontré sur la plage, portable à la main, était en train de consulter les prix du jour en manipulant son mobile et en bouclant ses achats. Son abonnement au service lui permet de consulter les prix presque en temps réel, l’enquêteur les rendant disponibles quelques minutes après en avoir pris connaissance.

Certes, tout cela est loin encore de faire partie du mode de vie de ce qu’on peut appeler le « pêcheur traditionnel moyen ». Et les quelque dix mille pêcheurs de Cayar sont loin d’être tous concernés. Manobi en est actuellement à la phase test depuis juste quelques mois. Pour l’heure, ce sont essentiellement les données de Cayar, de Soumbédioune et du Marché central aux poissons qui sont prises en compte. Le système ne prendra son envol que si un grand nombre d’adeptes de la pêche artisanale l’adoptent, d’une part, et si, d’autre part, mareyeurs et autres intermédiaires s’y intéressent. On pense rarement aux pêcheurs quand on parle de l’utilisation des Nouvelles technologies. Cet exemple démontre qu’avec un peu d’imagination et la volonté de répondre aux besoins des populations, il est possible de développer, à partir de technologies très pointues, des services accessibles (aussi bien en termes de prix qu’en termes d’appropriation) à des cibles auxquelles l’on n’a pas l’habitude d’associer, l’Internet, le wap et, d’une manière générale, les Nouvelles technologies. Il reste évidemment à poursuivre une telle expérience, et surtout à pouvoir y intéresser l’ensemble du secteur de la pêche ainsi que les autorités, pour l’amener à avoir un impact réel dans la qualité de vie de ses utilisateurs et dans notre économie.

Cheikh Alioune JAW

(Source : Nouvel Horizon, 12 Septembre 2003)

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