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La neutralité du Net, où en est-on au Sénégal ?

mardi 2 janvier 2018

Ces dernières années, il y a eu de nombreux débats sur la neutralité du net, un peu partout dans le monde ; en Europe et aux États-Unis, au Brésil et en Inde particulièrement.

En Europe, une loi, à l’échelle de l’Union européenne va voir le jour en 2018, elle est censée garantir la neutralité de l’Internet aux citoyens européens, à charge après pour chaque État membre de la transposer dans sa législation interne. Aux États-Unis, alors en plein débat sur ce sujet de neutralité du net, l’administration Obama avait réussi à calmer le jeu en poussant le gendarme américain, le FCC, à prendre une position qui garantissait la neutralité de l’Internet pour les citoyens américains. Avec le conflit d’intérêt permanent que pose l’administration de Trump, le FCC s’est senti libre de faire sauter cette garantie. Aujourd’hui, la neutralité du net n’est plus garantie aux USA. En Inde, il a fallu que la société civile mobilise les citoyens indiens pour que les opérateurs télécoms et l’Etat reculent sur le projet de faire sauter cette neutralité. Au Brésil, sous l’effet des révélations de Edward Snowden, la présidente d’alors Dilma Roussef avait engagé un chantier pour la régulation du réseau. Ce travail avait abouti, en 2014, à l’adoption de la loi dite « Marco Civil da Internet », sorte de mini-constitution nationale du web, qui garantit la protection des données des citoyens du pays et la neutralité du réseau.

Ici, faute, peut-être, de saisir les enjeux, il n’y a presque pas eu débat. Nous avions, en son temps, organisé (quand je travaillais encore pour Article19) avec le Réseau des Blogueurs du Sénégal un débat pour sensibiliser les blogueurs et les activistes sur la question. Pourtant quand on regarde le marché de l’Internet, on ne peut pas s’empêcher de se demander si le principe de la neutralité est respecté par les opérateurs télécoms. En principe, la neutralité de l’internet signifie qu’il est fait obligation aux fournisseurs d’accès internet de proposer un internet égalitaire partout et pour tous. Autrement dit, il est interdit pour un opérateur qui vend Internet de moduler la vitesse de débit internet en fonction du contenu qui passe dans ses « tuyaux » (infrastructures). Que vous vous connectez dans le centre ville de Dakar ou dans la banlieue votre débit internet sera différent. Aussi pourquoi certains opérateurs se permettent de vendre des données pour des applications précises comme Facebook ou Youtube et pas pour l’ensemble de l’Internet ? Pourquoi les opérateurs peuvent-ils vendre des volumes de données ou des volumes horaires de connexions limités en données et fermés dans le temps ? Quand est-ce que les Sénégalais pourront comprendre pourquoi il y a une telle différence dans les services offerts par les trois opérateurs ? Bien sûr, les gens me répondront que les stratégies commerciales sont différentes. C’est vrai ! Mais dans le même temps, il y a un cahier de charges qui est similaire à tous les opérateurs. Je ne parle pas du contrat qui lie l’Etat à l’opérateur mais pourquoi sommes-nous incapables en tant que citoyen d’accéder au cahier de charges des opérateurs ? Pourquoi y a-t-il une si grande distorsion entre les prix de l’Internet mobile et celui dit fixe ? Quid de nos données personnelles qui transitent chez les opérateurs ? Comment sont-ils stockés ? Où ? Qui y a accès ?

Voilà autant de questions que je soulève en espérant que les institutions qui y ont intérêt trouveront le moyen de poursuivre le débat car ce sont des questions qui interpellent notre démocratie.

(Source : Mwami Luandino, 2 janvier 2018)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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