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Interview avec John Omo, SG de l’UAT : « L’usage de drones pour la connectivité en milieu rural »

vendredi 17 mars 2023

Le patron de l’Organisation continentale du secteur des télécommunications n’a évidemment pas raté le rendez-vous du Mobile World Congress (MWC) qui s’est tenu la semaine dernière. Cet avocat de carrière et ancien responsable du régulateur kenyan n’a pas manqué de plaider la cause du continent qui accuse un sérieux retard en matière de digitalisation. A la tête de l’UAT depuis 2018, il enchaîne les accords avec gouvernements et entités privées en vue d’améliorer les infrastructures liées aux télécommunications en Afrique.

Pouvez-vous nous dresser un état des lieux de la connectivité en Afrique ?

De manière générale, le secteur des télécoms en Afrique s’est significativement amélioré, bien que de nombreux défis restent encore à relever pour beaucoup de pays. Dans la plupart des contrées africaines, le taux de pénétration demeure faible au niveau des zones rurales qui manquent d’infrastructures dédiées notamment à la connectivité internet. A titre d’exemple, l’Union africaine des télécommunications (UAT) parle d’un taux de pénétration de seulement 28% pour l’internet et de seulement 53% pour le mobile au niveau de certaines zones du continent. Bien entendu, de tels chiffres ne concernent guère le Maroc qui a beaucoup misé sur le développement de son infrastructure même dans les zones rurales.

Que fait votre organisation pour atténuer cet état de fait ?

Nous soutenons des initiatives telles que la connexion via satellite ou encore l’usage de drones pour la connectivité en milieu rural… Car même au Maroc où le taux de pénétration est assez élevé, on doit soulever quelques interrogations. Combien d’écoles marocaines en milieu rural ont aujourd’hui un accès à l’internet ? Si à Rabat, Casablanca ou Tanger tout va bien, qu’en est-il des zones rurales ? L’enseignement en ligne a, par exemple, montré ses limites dans certaines parties du Royaume.

Comment le Royaume peut contribuer au développement des télécommunications en Afrique ?

Le Maroc occupe une place très importante dans le continent. C’est un pays qui est proche de l’Europe et qui est capable de servir de hub. Par ailleurs, les Marocains semblent à l’aise avec les nouvelles technologies, comme le démontre le développement de services extrêmement innovants. L’Afrique pourrait beaucoup s’inspirer du modèle marocain et notre Union travaille dans ce sens afin de communiquer sur l’expérience du Royaume en termes d’infrastructure, d’innovation, de développement de finance numérique…

L’UAT a lancé le premier ensemble de recommandations sur le spectre africain. Que visent-elles au juste ?

Les recommandations relatives au spectre sont le résultat d’un protocole d’accord signé entre Ericsson et ATU pour aider à accélérer le déploiement de la technologie à travers le continent. En Afrique aujourd’hui, une quantité limitée de spectre est allouée à l’industrie pour faciliter la transmission des signaux sans fil. Les recommandations lancées sur le spectre soulignent l’importance d’attribuer le spectre radioélectrique dans les pays d’Afrique de manière opportune, prévisible et rentable, en vue de soutenir la fourniture de services de technologies de l’information et de la communication (TIC) abordables et de haute qualité et de stimuler les initiatives de technologie intelligente. Les recommandations établissent également l’idée que l’octroi de licences doit être technologiquement neutre et permettre des innovations de service. Elles encouragent les pays africains, et notamment le Maroc, à permettre le partage du spectre en donnant aux titulaires de licence le droit de les partager par divers moyens, tels que l’itinérance nationale. Les pays africains, à travers nos recommandations, sont instamment priés d’adopter une approche d’octroi de licences visant à promouvoir la bonne combinaison de spectre de bande radio basse, moyenne et haute pour garantir à tous les fournisseurs de services un accès à des quantités et à un type de spectre qui permettent le développement d’une variété d’utilisation de manière à répondre aux demandes des entreprises et des clients.

Quels sont les défis à relever pour le secteur en termes de développement durable et d’énergies renouvelables ?

Les télécommunications sont un secteur gourmand en énergie, ce qui nous amène à travailler afin de trouver des techniques beaucoup plus respectueuses de l’environnement. Les nouvelles technologies aujourd’hui nous apportent tellement de choses. Elles sont donc indispensables, c’est pourquoi nous devons réfléchir pertinemment à la manière de les développer dans le strict respect de l’environnement, mais aussi en évitant qu’elles ne soient coûteuses. Mais il faut savoir que les gouvernements ne peuvent développer, à eux seuls, toute l’infrastructure liée aux télécommunications. Il est donc très important de développer des partenariats avec les grandes sociétés de technologies. A ce titre, nous travaillons par exemple beaucoup avec Huawei.

(Source : La Vie Eco, 17 mars 2023)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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