Nouveau président du Conseil d’administration (PCA) du Groupe Sonatel, Bruno Mettling a auparavant été Directeur Général Adjoint du Groupe Orange, puis PDG de Orange Middle East and Africa en charge de la zone Afrique et Moyen Orient (AMEA). Il a également été Directeur général adjoint en charge des ressources humaines de Orange. M. Mettling parle dans cet entretien réalisé à travers un protocole envoyé, de la situation de Sonatel Sénégal, ainsi que du partenariat avec Orange.
Pouvez-vous nous faire un petit état des lieux de la Sonatel à l’heure actuelle ?
Sonatel est une très belle entreprise, avec de très bons résultats, qui sait très bien maîtriser ses coûts et travailler avec une parfaite déontologie. Nous sommes toutefois dans une activité économique en profondes transformations, avec des concurrents qui cherchent toutes les opportunités pour améliorer leurs performances et réduire leurs coûts. Ce qui nécessite pour Sonatel de toujours chercher à s’améliorer, en allant de l’avant sur la transformation.
Le climat social dans l’entreprise est tendu en ce moment, notamment avec des projets de transformation qui entraînent des divergences entre la Direction générale et les syndicats, comment analysez-vous cela ?
Les opérations de transformation sont des projets importants car elles conditionnent la performance de Sonatel face à des concurrents qui se sont déjà mis en situation d’en bénéficier. Il est sans doute nécessaire que nous prenions encore du temps pour expliquer les enjeux de ces projets, en associant toutes les parties prenantes : partenaires sociaux, management et société. C’est ainsi qu’à la différence de nos concurrents, qui déroulent ces activités hors du territoire sénégalais, toutes les transformations de Sonatel conduiront à créer des emplois au Sénégal. Aujourd’hui, nous cherchons, par le dialogue social notamment, à trouver des solutions pour réaliser ces opérations, en apportant à chacun le meilleur destin dans sa vie professionnelle.
Le projet d’externalisation est la principale source de conflit actuellement, de quoi s’agit-il exactement ?
Les réseaux et services des opérateurs sont de plus en plus complexes et leur exploitation au quotidien nécessite de nombreuses évolutions ; c’est pourquoi tous les opérateurs à travers le monde regroupent leurs opérations dans des centres d’exploitation communs externalisés. Au Sénégal, tous les concurrents de Sonatel ont déjà procédé à des opérations d’externalisation. Sonatel et Orange construisent ces opérations en ayant le souci de créer des compétences fortes et pérennes sur l’exploitation de réseaux en Afrique, et c’est ici, notamment à Dakar mais aussi à Abidjan, que seront exploités les réseaux de 9 entreprises africaines.
Aujourd’hui, comment se porte le partenariat entre Orange et Sonatel ?
Le partenariat Orange/Sonatel est très positif, puisqu’il a permis de constituer en une vingtaine d’années, un champion régional, le seul opérateur historique au monde ayant crû sans interruption en chiffre d’affaires et en marge, son parcours boursier, marqué d’une croissance continue, année après année, de dividendes permanentes et en croissance régulière, dont la capitalisation pèse le tiers de la Bourse d’Abidjan ; cela montre que le partenariat est efficace. Laissez-moi donner un exemple des bénéfices de ce partenariat : le bilan de la participation de Sonatel aux achats réalisés en commun grâce à Orange lui a ainsi permis de bénéficier pour ses clients de plus de 20% de baisse sur ses achats d’équipements de réseaux, d’informatique et de terminaux. Cela représente chaque année une économie sur les 3 dernières années de l’ordre de 30 milliards de FCFA. Orange apporte à Sonatel la puissance d’une marque internationale, qui a été démontrée par les croissances de parts de marché à chaque opération de rebranding, des savoir-faire pointus liés à une présence dans des dizaines de pays à travers le monde, une capacité d’innovation rare dans les grands Groupes. De son côté, Sonatel apporte à Orange des compétences et un savoir-faire extraordinaires.
Que compte faire le Groupe Orange pour accompagner Sonatel dans son développement ?
Orange compte poursuivre son soutien pour accélérer le développement de Sonatel, grâce à sa connaissance des marchés et des opportunités, et grâce à sa capacité de recherche et d’innovation. Ainsi, Orange vient d’investir 50 milliards de FCfa pour permettre à Sonatel, comme à toutes les entreprises partenaires du Groupe Orange en Afrique, d’accéder aux portails d’AIG, dont Jumia, qui intervient dans le e-commerce. Le développement de Sonatel passe aussi par l’émergence de nouveaux secteurs de création de valeur : l’Internet, le marché des entreprises, la finance mobile, mais aussi demain, de nombreux marchés connexes où les technologies numériques peuvent changer les paradigmes et trouver des solutions nouvelles pour améliorer l’efficacité des entreprises ou la vie des gens (santé, éducation).
Orange a-t-il la volonté de monter dans le capital de Sonatel ?
Il y a eu suffisamment de malentendus sur ce sujet, voire des incompréhensions pour que je sois très clair : Orange n’a pas l’intention de détenir une majorité absolue du capital de Sonatel. Nous sommes l’actionnaire principal de Sonatel et, avec l’Etat du Sénégal, nous partageons une seule ambition : continuer à développer ce champion pour les 20 prochaines années.
Le Groupe Orange va-t-il accompagner Sonatel dans sa croissance externe ?
Orange accompagne Sonatel dans sa recherche d’acquisition d’opérateurs dans la sous-région. Orange finalise en ce moment une acquisition en Sierra Leone dont il confiera le contrôle et la consolidation à Sonatel ; Orange prépare aussi avec Sonatel d’autres acquisitions. La croissance de Sonatel ne peut toutefois pas venir uniquement des acquisitions de nouvelles opérations ; il faut aussi développer ici et dans tous les pays où Sonatel est présent, de nouveaux relais de croissance.
Quelles sont les relations entre Orange et l’Etat du Sénégal ?
Les relations entre Orange et l’Etat du Sénégal sont bonnes et se passent à travers des échanges réguliers dans le cadre du Conseil d’administration et dans leur préparation. Les décideurs du Groupe Orange, notre PDG Stéphane Richard en particulier, rencontrent régulièrement les autorités du Sénégal et partagent ainsi une même vision de l’importance de Sonatel pour le Sénégal et une ambition de poursuivre et accélérer le développement de Sonatel.
Comment Orange va-t-il accompagner l’Etat du Sénégal pour le développement du numérique dans le cadre du Pse ?
C’est d’abord Sonatel qui accompagne l’Etat du Sénégal ; il le fait avec le support de Orange et de ses technologies pour apporter au Sénégal le meilleur dans le domaine des idées et des innovations, ou pour tester dans ce pays des concepts nouveaux qui pourront se développer ensuite dans l’ensemble des autres pays. Sonatel apporte une contribution financière au Pse sous forme d’une taxe spécifique. La stratégie du groupe Sonatel est claire : être le partenaire de la transformation numérique du Sénégal.
Adama Dieng
(Source : L’Observateur, 18 avril 2016)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000