Il y a dix ans, le Sénégal était l’un des pays africains les plus prometteurs en matière d’accès à Internet, avec une pénétration plus de deux fois supérieure à celle du Nigeria. Mais aujourd’hui, le Nigéria se retrouve devant avec 30 % de sa population utilisant l’Internet, contre 16 % seulement au Sénégal.
Pour comprendre les problèmes, nous avons commandité une étude avec Balancing Act. Les résultats de cette étude sont récapitulés dans ce rapport intitulé « Obstacles et opportunités pour la démocratisation de l’Internet haut débit au Sénégal. »
Le rapport a identifié un certain nombre de problématiques dont les plus critiques sont un régime de licence rigide et une régulation faible. Ces deux problèmes ont conduit à un monopole de fait de l’opérateur historique sur l’accès au réseau national en fibre optique et aux câbles de cuivre qui alimentent les habitations. Cette absence de concurrence maintient les prix d’accès internet à un niveau élevé et inaccessibles à beaucoup de Sénégalais.
Pour étayer ce point, le rapport compare le système au Sénégal avec le Kenya et l’Afrique du Sud. Le rapport montre effectivement que c’est l’introduction d’un régime de licence libéral au Kenya et en Afrique du Sud qui a rendu possible l’entrée de plusieurs opérateurs dans le marché et une compétition accrue.
Balancing Act propose plusieurs changements clés dont les deux ci-dessous :
– Les fournisseurs d’accès Internet doivent être autorisés à construire leur propre infrastructure pour pouvoir concurrencer l’opérateur historique.
– Le gouvernement doit encourager la concurrence et la transparence en matière de capacité internationale, en faisant appliquer la réglementation régionale qui n’existe jusqu’à présent que sur le papier.
Nous vous invitons à prendre part à cette conversation. Veuillez télécharger et prendre connaissance du rapport, puis partager vos commentaires, vos observations, vos questions et vos contributions via ce formulaire. Le mois prochain, nous organiserons un atelier de restitution à Dakar.
Nous attendons de vos nouvelles avec impatience - avec, nous l’espérons, l’amorce d’un débat constructif.
Seydina L. Diop , Policy Analyst, Afrique francophone
(Source : Google Africa Blog, 24 septembre 2012)