Alioune Ndiaye, nouveau Directeur général de la Sonatel : Un fauteuil plutôt confortable
vendredi 21 septembre 2012
Le Conseil d’Administration de Sonatel a annoncé, hier jeudi 20 septembre 2012, la nomination de Alioune Ndiaye en tant que Directeur Général du Groupe Sonatel. Il succède ainsi à Cheikh Tidiane Mbaye dont le brillant mandat se termine en septembre 2012 et qui lui cède un fauteuil plutôt confortable.
Le désormais ex-patron de la filiale malienne du Groupe Sonatel, Alioune Ndiaye, quitte un environnement marqué par une crise politique majeure qui a quelque peu impacté l’activité des opérateurs malgré une forte croissance du parc du mobile, ainsi que l’économie malienne, avec une baisse de 2 points de la croissance attendue du PIB. Il se retrouve dans un contexte politico-économique plutôt favorable, propre à atténuer les risques liés aux affaires et ses nouvelles mesures règlementaires et fiscales favorables pour le secteur comme la suppression de la surtaxe sur les appels internationaux entrants et l’annulation de la licence d’infrastructures octroyée à MTL de gré à gré.
C’est dans ce contexte que le nouveau patron du Groupe Sonatel reprend le flambeau tenu par son désormais prédécesseur Cheikh Tidiane Mbaye, durant 25 longues années au cours desquelles il aura réussi à renforcer le leadership de la marque à l’esperluette qui a grossi de 64% de part de marché soit +4% par rapport à juin 2011 et un chiffre d’affaires qui affiche déjà 323 619 milliards de FCfa au premier semestre 2012 et une amélioration sensible des marges. En gros et en dépit des revenus impactés par la concurrence accrue, la crise au Mali et les mesures réglementaires défavorables à l’époque, les charges du groupe n’ont progressé que de +0.7% par rapport à 2011, beaucoup moins vite que la croissance du chiffre d’affaires (3.6%).
Alioune Ndiaye qui prendra ses fonctions en tant que Directeur Général du Groupe Sonatel à compter du 1er octobre 2012, s’installera confortablement pour pouvoir procéder au fractionnement de l’action Sonatel dans un rapport de 1 à 10. Une décision que le Conseil d’administration, conformément à l’instruction n°48/2012 du 2 janvier 2012 du Crempf, compte proposer à la prochaine Assemblée Générale Extraordinaire qui se tiendra avant la fin de l’année 2012. Une décision visant à améliorer la liquidité de l’action Sonatel qui, au niveau du marché des actions à la Brvm(Bourse régionale des valeurs mobilières), représente le titre phare.
Action moins cher
Il convient de noter qu’un fractionnement d’actions, ou « division d’actions » est une opération augmentant le nombre d’actions en circulation sur les marchés boursiers afin de diminuer le cours boursier de l’action. Elle consiste à multiplier le nombre d’actions que possèdent les actionnaires au moment de l’opération et s’exprime sous forme de ratio. Aussi, un ratio de « 3 pour 1 » signifie que pour chaque action détenue, le titulaire recevra 3 actions en échange. Le prix de l’action est ainsi ajusté pour refléter le changement du nombre d’actions. L’historique du cours de l’action est aussi ajusté afin de ne pas surprendre les courtiers.
Pour la problématique, diminuer le cours de l’action peut permettre à de petits investisseurs d’acheter des actions de l’entreprise alors qu’ils n’auraient pas pu se le permettre avant l’opération à cause du cours élevé.
C’est donc dans un fauteuil plutôt confortable bien que perdant terriblement le réseau depuis quelque temps, que le nouveau patron du groupe Sonatel va s’installer pour faire mieux que son prestigieux prédécesseur.
Lui qui a su faire de la filiale malienne la première société au Mali et première dans toute la sous-région à lancer la 3G+ et qui, en 8 années d’activités au Mali, s’est imposé comme un acteur majeur du développement des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication dans le pays. Lui, Alioune Ndiaye, qui devra surtout sans cesse repousser les limites pour faire face à une concurrence de plus en plus agressive. Pour le plus grand bien des consommateurs et de l’économie sénégalaise dans laquelle l’activité de Sonatel pèse tout de même 10%.
Malick Ndaw
(Source : Sud Quotidien, 21 septembre 2012)