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Accès des femmes aux médias numériques : Briser les schémas exclusifs

vendredi 17 décembre 2004

Au-delà de l’implication nécessaire des pouvoirs publics il y a l’urgence pour les femmes de s’organiser, de se constituer en réseaux et de forger la solidarité africaine. Histoire constituer une force capable de briser des circuits fermés, et de construire une vision pour le futur à partir de l’appropriation des nouvelles technologies...

Natuu de la jeune réalisatrice Fatou Bâ projeté hier en ouverture à Douta Seck du séminaire sur le thème générique Femmes, Médias numériques et Développement a bien campé la problématique. Au point que, a priori, il a semblé superflu toute communication ultérieure sur le thème. Qui plus est, la réalisatrice constitue elle-même, ainsi que l’a déclaré à l’assistance Amadou Cissé, le représentant du Forut, l’exemple type de l’objectif principal visé par le séminaire : « arriver à ce que les femmes parviennent à s’approprier définitivement l’outil technologique dans la perspective du développement ». D’un développement dont elles seraient, bien entendu, les actrices principales, mais qui devra nécessairement passer par le canal d’un discours sur les femmes (rabaissant et psychologiquement inhibant) à reconstruire culturellement et socialement.

Bref, pour en revenir à l’exemple de Fatou Bâ la réalisatrice dont le documentaire a été projeté dans le cadre de la 6è édition du Festival du film de quartier, elle est, d’après Amadou Cissé, de « celles qui n’avaient aucune base en intégrant le Forut Média Centre ». Après des mois de formation aux techniques de réalisation audiovisuelles poursuit-il, « voilà qu’elle nous a proposé (en parlant du documentaire projeté dans la salle de conférence de Douta Seck), un chef d’œuvre ». Le film du Mlle Bâ a porté, rappelons-le, sur des concours de circonstances tragiques ayant conduits certaines femmes en prison. Un film plein d’émotion et remarquablement bien travaillé au travers duquel la réalisatrice a fait preuve d’une parfaite maîtrise de son outil technologique. Tout cela pour dire qu’en dernière analyse les nouvelles technologies de l’information et de la communication (ntic) ne sont pas une fatalité et que leur ré-appropriation et leur maîtrise pourraient amener les femmes à proposer des discours alternatifs et assurer par ailleurs leur autonomie économique.

Aspects pervers d’Internet

Au-delà de l’implication nécessaire des pouvoirs publics il y a comme l’a souligné le journaliste Mademba Ndiaye, l’« urgence pour les femmes de s’organiser en réseaux et de forger la solidarité africaine », non seulement pour constituer une force capable de briser des circuits fermés, mais « pour construire une vision pour le futur » (d’une nouvelle génération de jeunes filles, ndlr). Le projet devra, d’après le spécialiste dont la communication a porté sur Enjeux et perspectives de la communication pour le développement et la promotion du statut de la femme en Afrique de l’Ouest, s’attaquer violemment aux aspects pervers d’Internet, lieu où les jeunes garçons notamment trouvent une source de légitimation d’une attitude généralement machiste vis-à-vis des femmes, à en croire des intervenants aux débats qui ont suivi les exposés. « démocratiser l’accès aux médias afin que le sexe féminin puissent s’émanciper et accéder à l’indépendance économique » selon les termes de Seynadou Diop de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (Rts), briser les schémas exclusifs... oui. Mais sans perdre de vue le fait qu’il est illusoire de penser que la lutte des femmes pour le développement peut être déconnectée de la lutte globale. Voilà pourquoi le discours féminin ne doit pas être auto-centré mais orienté aussi vers les hommes. Rapporté aux nouvelles technologies, d’après Modibo Diawara, « les contenus médiatiques respecteraient davantage la pluralité et la diversité des voix, des images et des paroles qui favorisent l’équité et la justice entre les sexes ».

Félix NZALE

(Source : Sud Quotidien, 17 décembre 2004)

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