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1996-2006 : Dix ans de connexion du Sénégal à Internet

vendredi 31 mars 2006

Il y a dix ans de cela, en mars 1996, le Sénégal était connecté à Internet via une liaison permanente à 64 Kbps marquant ainsi sa véritable entrée dans le monde d’Internet. Certes dès la fin des années 80, des systèmes de messagerie électronique, utilisant les protocoles « UUCP » et « Fidonet », étaient disponibles mais leurs fonctionnalités étaient limitées et leur utilisation quasi confidentielle. Depuis cette date, la bande passante internationale a progressé de manière spectaculaire, grâce notamment à la mise en service du câble sous-marin en fibre optique SAT-3/WASC/SAFE en mai 2002, puisque son débit est aujourd’hui de 775 Mbps ! Sur le plan national, les débits offerts par les liaisons spécialisées se sont diversifiés et vont aujourd’hui de 64 kbps à 2 Mbps avec des tarifs qui ont considérablement baissés même s’ils restent élevés. La mise en service de l’ADSL en 2003 a fortement contribué à faire baisser le coût des liaisons Internet, à améliorer les conditions de connexion des particuliers comme des entreprises et permis la floraison de centaines de cybercafés à travers le pays. Réservée dans un premier temps à quelques organismes internationaux, ONG, entreprises privées, et démembrements de l’Etat, l’utilisation d’Internet s’est peu à peu diffusée dans l’ensemble de la société et l’on estime aujourd’hui le nombre d’internautes à plus de 250.000 internautes. L’utilisation d’Internet a fait des avancées significatives dans les entreprises, les écoles, les universités, l’administration, etc. mais sa pénétration chez les particuliers reste encore faible. En termes de contenus locaux, d’importants progrès ont été accomplis. Ainsi, Le Soleil, présent sur Internet depuis 1997, a été rejoint par des journaux comme Sud Quotidien, Wal Fadjri, Le Quotidien, l’As, l’Observateur, etc. et aujourd’hui la télévision sénégalaise et plusieurs stations de radios FM sont présentes sur Internet. De nombreuses entreprises et ONG disposent désormais de sites Web et utilisent Internet au quotidien pour leurs besoins d’information et de communication. Le secteur des TIC et des téléservices a connu un essor important, marqué notamment par la multiplication des télécentres, des cybercafés et des centres d’appels et le développement de sociétés réalisant des sites Web, des applications de dédouanement électronique, des systèmes d’information sur les marchés, des système de transfert électronique de fonds, etc. Les systèmes de paiement en ligne commencent à apparaître et il est aujourd’hui possible de recharger des crédits téléphoniques ou de payer certaines factures via Internet. De plus en plus nombreux, les professionnels du secteur en sont venus à s’organiser au sein de diverses associations (OPTIC, SITSA, UNETTS, FOCYS, etc.) pour faire entendre leur voix. Le dynamisme du secteur a fait qu’il a été retenu comme une des grappes prioritaires dans le cadre de la Stratégie de croissance accélérée que le gouvernement est en train d’élaborer avec l’objectif de doubler le PIB sur dix ans. L’Etat n’est pas resté en marge de ce mouvement avec l’adoption d’un nouveau Code des télécommunications et la création de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) et de l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE). Cette dernière a procédé à des actions significatives telles, la conduite du Programme de modernisation des systèmes d’information de l’administration (PMSIA), la création de l‘intranet gouvernemental, la réalisation de sites Web pour la plupart des ministères, le lancement de chantiers visant à moderniser l’environnement juridique, etc. De son coté, la société civile, à travers des organisations spécialisées comme ISOC-Sénégal, Osiris ou REGENTIC mais aussi à travers ses autres composantes, a pris de nombreuses initiatives pour vulgariser les TIC en direction du grand public (Fête de l’Internet, Caravane multimédia, etc.), lutter contre la fracture numérique en appuyant les groupes sociaux marginalisés (femmes, handicapés, ruraux, analphabètes, etc.). La coopération internationale a été très présente au cours de cette décennie (Initiative Leland, programme Acacia, PAJE, Digital Freedom Initiative, RESAFAD, Université virtuelle africaine, campus numérique francophone, CED, centres communautaires multimédias, ADEN, CATIA, etc.) bien que l’impact de ses actions et surtout leur durabilité restent à démontrer. La mobilisation des différents secteurs de la société en faveur des TIC alliée à la volonté politique, exprimée au plus haut sommet de l’Etat, de faire des TIC un des principaux leviers de développement ont valu au Sénégal d’apparaître comme un « champion des TIC » en Afrique. A ce titre, il s’est vu confier la coordination du volet TIC du NEPAD, a participé activement au processus du SMSI et a joué un rôle décisif dans la création du Fonds de solidarité numérique. Ceci dit qu’on ne s’y trompe pas, loin de nous l’idée de vouloir dresser un tableau idyllique de la situation ! La fracture numérique est toujours béante privant des millions de Sénégalais et sénégalaises des opportunités offertes par les TIC, les coûts des équipements informatiques et des frais de connexions constituent toujours un frein important à l’utilisation d’Internet, le pays n’est toujours pas doté d’une stratégie nationale, le développement du secteur des TIC et des téléservices est toujours confronté à nombre de difficultés, les contenus locaux sont toujours en nombre limités, les applications utiles aux citoyens comme aux consommateurs en nombre très réduit, etc., etc. Les problèmes en tous genres existent bel et bien, et c’est le contraire qui aurait été surprenant ! Cela étant, dans un contexte international où l’Afrique est souvent dépeinte dans ce qu’elle a de plus négatif, il nous semble important, au détour de ce bref bilan qui n’a pas la prétention d’être exhaustif, de montrer qu’il s’y passe aussi des choses positives qui sont autant de raisons d’espérer. Alors donnons-nous rendez-vous dans dix ans pour mesurer les progrès qui auront été accomplis grâce au combat sans relâche de tous ceux qui, à un titre ou à un autre, luttent pour l’avènement d’une société de l’information inclusive et solidaire.

Amadou Top
Président d’OSIRIS

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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