Rapport relatif à l’Initiative Société Africaine à l’Ere de l’Information (AISI) : Cadre d’Action pour l’édification d’une Infrastructure Africaine de l’Information et la Communication
dimanche 26 mai 1996
Avant-propos
1. Par sa résolution 795 (XXX) en date du 3 mai 1995, intitulée « Mise en place de l’autoroute de l’information en Afrique », la Conférence des ministres responsables du développement économique et social et de la planification invitait le Secrétaire exécutif à former un groupe de travail de haut niveau sur les technologies de l’information et de la communication en Afrique, composé d’experts africains, en vue d’élaborer un plan d’action à présenter à la vingt-deuxième réunion de la Conférence des ministres. A cette fin, des fonds ont été réunis, le groupe a été constitué (une liste des membres figure à l’annexe I) et s’est mis au travail en organisant des réunions au Caire, à Dakar et à Addis-Abeba et, par le biais de l’informatique, en ayant recours à un listserv [1]. Le présent document est le fruit du travail du Groupe.
2. Ce document est axé sur le développement de l’Afrique, sur les défis et les nouvelles possibilités qui lui apportent l’ère de l’informatique. Il porte spécifiquement sur le rôle de l’information, de la communication et des connaissances dans la création d’une société africaine à l’ère de l’informatique en vue d’accélérer le développement socio-économique.
3. Il porte sur une analyse des questions liées à l’information et aux communications mises au service du développement. Il s’adresse aux décideurs et aux responsables de tous les secteurs et, en particulier, à ceux qui sont chargés de la planification, de l’information, des télécommunications, du développement économique, des lois et de la réglementation, de la santé, de l’éducation, du commerce, du tourisme, de l’environnement et des transports. Il vise à faciliter la définition précise du rôle et des politiques de l’Afrique dans un avenir où l’information sera devenue une ressource économique et sociale d’importance cruciale et où les réseaux électroniques et l’informatique ouvriront de nouvelles perspectives à l’activité socio-économique et culturelle, tant au niveau local qu’au niveau mondial.
4. Dans le cadre de l’initiative proposée ici, il est prescrit de définir et de mettre au point un plan relatif à une Infrastructure nationale d’information et de communication (INIC) dans chaque pays africain. La dynamique de ce plan doit être fondée sur les défis du développement national, tels que la gestion de la dette, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, la population, le chômage, la création d’emplois, l’industrialisation, la bonification des terres, les ressources en eau, le tourisme, le commerce, etc. L’accent est mis sur la nécessité de faciliter la prise de décision à tous les niveaux et de mettre à la disposition des gouvernements, des milieux d’affaires et de la société une infrastructure d’information et de communication qui éclairerait le processus de développement. Deuxièmement, l’initiative prévoit l’instauration d’une coopération, de liens et d’un partenariat entre les pays africains, ce qui leur permettrait de recueillir collectivement les fruits de l’expérience cumulée en matière d’exécution de programmes et stimulerait le développement de divers domaines de l’information et de la communication sur le plan régional.
5. Troisièmement, l’initiative proposée ici prévoit qu’il faut des dispositifs bilatéraux et régionaux propres à stimuler la coopération entre les pays africains. Quatrièmement, il faut un soutien et un partenariat de la part des amis de l’Afrique, y compris les institutions bilatérales et multilatérales de développement, les organisations économiques régionales et le secteur privé. A l’unanimité, les experts sont convaincus que l’Afrique peut évoluer vers une société informatisée et recueillir des profits économiques et sociaux tangibles de cette transformation :
– si nous adoptons une approche tournée vers l’action concrète ;
– si nous travaillons énergiquement à la traduire dans les faits ;
– si nous coopérons et établissons des liens de partenariat en vue de relever les défis du développement ;
– si nous sommes convaincus que nous pouvons réussir et que nous réussirons ;
– si nous nous lançons à temps dans la compétition ;
– si nous faisons appel au soutien international pour pouvoir agir plus vite ;
– si nous savons toujours prendre du recul ;
– si nous croyons dans le peuple africain, moteur de la croissance et moyen de parvenir au stade d’une société informatisée.
I. Introduction
6. Les trois principaux objectifs de développement énoncés clairement par les dirigeants africains ces derniers temps sont les suivants :
– amélioration de la qualité de vie pour chaque Africain ;
– intégration économique de la région ;
– amélioration des échanges commerciaux et autres relations avec la communauté mondiale.
L’informatique peut aider l’Afrique à réaliser tous ces objectifs.
7. L’infrastructure d’information mondiale en train de se mettre en place, la mise des connexions à la portée de chaque habitant de la planète font qu’il sera peut-être possible :
pour les étudiants d’étudier et de faire des travaux de recherche en utilisant des ordinateurs, des systèmes multi-médias et des réseaux ;
pour les médecins d’établir des diagnostics en s’aidant d’informations obtenues grâce à des réseaux mondiaux ;
de réduire la dette d’un pourcentage allant jusqu’à 50% grâce à des dispositifs d’aide à la prise de décisions en matière de gestion de la dette ;
de recevoir les alertes à la sécheresse et à la famine à temps pour pouvoir modifier le moment de la plantation des cultures ;
pour les entreprises commerciales de devenir plus compétitives, grâce à une information commerciale à jour et précise ;
de réduire les coûts de transport, ainsi que la pollution ;
de saisir l’héritage culturel sur support électronique, de l’étayer par des documents et de le diffuser dans le monde entier.
8. L’évolution du monde vers l’ère de l’informatique et les innovations technologiques qui ont lieu partout dans le monde depuis ces dernières années, conjuguées à d’autres changements structurels et économiques, ont fait rapidement tomber les coûts des technologies de l’information et de la communication. Grâce à cette évolution, combinée aux progrès des télécommunications mondiales et nationales, il est incontestable que l’on peut mettre en place des stratégies adaptées permettant de sauter des étapes pour accélérer le développement du continent. La création d’une infrastructure africaine d’information est à la fois une nécessité et une occasion d’accélérer le développement dans toutes les sphères de l’activité économique et sociale en Afrique.
9. La mise en oeuvre de l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique » permettra aux dirigeants, aux décideurs et aux planificateurs africains de trouver la place de l’Afrique dans une économie mondiale en rapide croissance et d’accélérer la réalisation de ses objectifs de développement. Offrant la possibilité de créer des emplois avec beaucoup moins d’investissements que les autres secteurs, les nouvelles technologies donnent la possibilité à l’Afrique d’exploiter ses ressources en information sans nécessairement posséder des ressources financières en conséquence. Le coût de l’entrée sur les marchés mondiaux devient insignifiant et l’exploitation du secteur économique de l’information demande très peu de ressources autres que les efforts et l’ingéniosité de ses membres.
10. L’Afrique possède d’importants atouts qui devraient lui permettre de sauter des étapes dans son développement. En effet, les investissements actuels, qui portent sur du matériel de communication ancien, sont peu élevés et il y a moins de droits acquis dans l’infrastructure existante que dans les pays développés. En ayant pour volonté et pour optique de tirer profit des innombrables leçons des expériences tentées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, l’Afrique a une excellente occasion pour démarrer sur les chapeaux de roue. Le point de départ devrait être la volonté résolue des dirigeants des nations africaines. Ensuite, pour que le changement souhaité puisse avoir lieu, ils doivent avoir une stratégie visant à faire partager leur vision de l’avenir aux populations africaines, notamment aux politiciens, aux ingénieurs, aux milieux d’affaires et aux jeunes. La jeunesse de sa population constitue pour l’Afrique un atout pour l’adaptation à de nouvelles idées et à de nouveaux modes de travail imposés par de nouveaux outils d’information et de communication.
11. La mise en place d’une infrastructure africaine de l’information est comme l’ensemencement d’un terrain en vue d’en tirer une riche récolte. Outre les avantages évidents pour l’intégration économique et pour le commerce et l’éducation sous toutes leurs formes, une infrastructure mondiale d’information permettra aux pays africains de diffuser à peu de frais leurs propres programmes culturels, programmes d’information et programmes de divertissement et de faire contrepoids aux flux d’information venant des pays industrialisés. Ils pourront, à des coûts de communication très bas, mettre au point des produits informatiques pour les marchés des pays développés.
12. Par ailleurs, les technologies de l’information et de communication permettent de freiner l’exode rural. L’ère de l’informatique peut briser la relation emplois-urbanisation ; quelque 70 à 80% de la population africaine vivent dans les zones rurales. Le défi consiste à créer des conditions qui leur permettraient de vivre là où ils se trouvent.
13. Les technologies de l’information et de communication ne peuvent être considérées comme un luxe au service de l’élite mais comme une nécessité absolue pour le développement. Quand bien même les populations illettrées et rurales ne pourront pas tout de suite utiliser directement l’infrastructure africaine de l’information, les avantages induits pour le pays dans son ensemble se traduiront par des profits pour toutes les fractions de la société. Et si les rendements immédiats des investissements dans les technologies de l’information et de la communication n’apparaissent pas évidents à des administrations soumises à rude épreuve et soucieuses de tirer le maximum de leurs ressources limitées, les retombées positives à long terme d’une stratégie anticipant sur l’avenir ne peuvent rester ignorées.
14. Certes, la presse a récemment souligné certaines des conséquences négatives que peut avoir le réseau Internet, du fait par exemple de ses possibilités de diffuser de la pornographie et de compromettre la sécurité des données, mais on reconnaît généralement qu’il s’agit de problèmes transitoires. La société trouvera les solutions voulues lorsqu’elle aura une meilleure compréhension des nouveaux moyens d’interaction offerts par l’infrastructure mondiale d’information. Il reste que les inconvénients sont très largement compensés par les avantages potentiels d’une infrastructure de l’information s’appliquant à tous les domaines. S’il va de soi que des contrôles effectifs sont nécessaires, certains ont été jusqu’à comparer les problèmes qui se posent dans ce domaine à la possibilité pour des moyens de transport super-rapides d’éloigner à toute vitesse des criminels des lieux de leurs crimes.
15. Le succès dans tous les domaines ne viendra que si les décideurs africains prennent rapidement des mesures pour lever les barrières et créer un environnement propice qui permettra la naissance d’une société africaine à l’ère informatique - expression employée pour parler des avantages multiformes qu’apporteront à tous les Africains des politiques anticipant sur l’avenir en matière de technologies de l’information et de communication.
16. Le présent document présente une vision de l’avenir et un plan d’action relatif à une Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique », qui énonce les grandes lignes d’une mutation de la société, à l’intention des décideurs qui sont chargés de la planification socio-économique au sein des gouvernements africains. Il vient compléter le cadre directif élaboré par les ministres africains des transports et des communications en matière de télécommunications, appelé « Livre vert pour l’Afrique ». [2]
A. Vision de l’avenir
17. L’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique » vise à soutenir et à accélérer le développement socio-économique de toute la région. Motivée par les impératifs les plus déterminants pour le développement, elle porte essentiellement sur les stratégies, programmes et projets propres à faciliter l’instauration dans des conditions viables d’une société informatisée dans les pays africains, conformément aux objectifs d’intégration régionale définis par le Traité instituant la Communauté économique africaine, qui prévoyait que des réseaux d’information et des bases de données régionales, des sources d’information et des techniciens seraient nécessaires.
18. D’ici l’an 2010, on espère instaurer en Afrique, grâce à l’Initiative, une société informatisée viable dans laquelle :
– des systèmes d’aide à l’information et à la prise de décision sont utilisés pour faciliter la prise de décision dans tous les grands secteurs de l’économie en respectant les priorités de développement de chaque pays ;
– chaque homme et chaque femme, chaque écolier, village, service public et entreprise a accès aux ressources en informations et aux bases de connaissances grâce aux ordinateurs et aux télécommunications ;
– les « autoroutes internationales, régionales et nationales de l’information » sont devenues accessibles et des « bretelles » ont été prévues dans les villages et dans les secteurs de l’information intéressant tout spécialement la population locale ;
– un milieu d’affaires dynamique existe, dirigé par des gens énergiques capables de mettre en place la Société à l’ère de l’informatique ;
– des ressources africaines en information existent et répondent aux besoins des gouvernements, des milieux d’affaires, de la culture, de l’éducation, du tourisme, de l’énergie, de la santé, des transports et de la gestion des ressources naturelles ;
– l’information et les connaissances sont diffusées et exploitées par les entreprises et par le public d’une façon générale et, en particulier, par des groupes « sans-voix », comme les femmes et les pauvres, pour leur permettre de faire des choix économiques rationnels (économie de marché) et pour permettre à tous les groupes d’exercer leurs droits au titre de la démocratie et des droits de l’homme (liberté d’expression et liberté d’expression culturelle et religieuse).
B. Objectifs stratégiques
19. Pour faire de cette vision de l’avenir une réalité, les Etats membres africains devront :
– permettre à l’information de circuler de façon continue au sein de la société en appuyant les initiatives visant à améliorer et à créer des services d’information et de communication dans différents secteurs sociaux : éducation, santé, emploi, culture, environnement, commerce intérieur, finances, tourisme, transports et commerce extérieur ;
– créer un réseau continental d’information et de télécommunication permettant des communications fiables et peu coûteuses avec d’autres usagers en Afrique et ailleurs ;
– tirer les plus grands avantages possibles des ressources en informations disponibles en encourageant la création de systèmes qui permettent de les diffuser largement auprès des particuliers, des milieux d’affaires, d’ONG et du secteur public ;
– créer une nouvelle génération d’Africains capables d’utiliser les technologies de l’information et de communication pour aider au développement de leurs pays ;
– relier l’Afrique au reste du monde en favorisant l’échange bilatéral de nouvelles technologies et en exportant des produits et des services intellectuels africains au reste du monde.
C. Objectifs connexes
20. Pour atteindre les objectifs stratégiques de l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique », chaque Etat membre devra étudier comment intégrer les mesures suivantes dans les plans et programmes nationaux :
– élaborer un plan directeur pour la mise en place d’infrastructures nationales d’information et de télécommunication, ainsi qu’un plan portant sur 2 à 5 ans pour la mise en place des infrastructures de base [3] ;
– créer un organisme de réglementation puissant, indépendant des opérateurs des télécommunications et de leurs ministères, pour stimuler et réglementer les partenariats entre les secteurs public et privé, en vue de veiller au respect de l’objectif de « service universel » et d’étudier les politiques fiscales (relatives notamment aux droits, taxes et patentes) ;
éliminer ou réduire considérablement les droits d’importation, taxes et autres obstacles de caractère légal à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication ;
– créer un environnement propice au développement de l’information et des communications dans la société, notamment en prenant des mesures icitant le secteur privé à assumer un rôle prépondérant dans la prestation des services et dans la mise en valeur des ressources humaines indispensables pour une utilisation effective de ces services ;
– mettre en oeuvre une politique prévoyant l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans les services publics et créer des bases de données nationales dans tous les secteurs clés de l’économie et de l’administration ;
– analyser les besoins, en vue de déterminer les moyens nécessaires et de créer des services d’information et de communication dans les principaux secteurs prioritaires, en particulier dans l’éducation, la santé, l’emploi, la culture, l’environnement, le commerce, les finances, le tourisme et les transports ;
– définir et mettre au point des applications informatiques dans les domaines ayant la plus forte incidence sur le développement socio-économique national ;
– prendre immédiatement des mesures pour faciliter la création de services Internet locaux, qui soient abordables du point de vue des coûts et accessibles au plus grand nombre, et ayant un contenu informationnel local ;
– élaborer et adopter des plans pour la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine des technologies de l’information et de la communication ;
– adopter des politiques et des stratégies facilitant l’accès aux moyens d’information et de communication en donnant la priorité aux zones rurales, à la population au niveau local [4] et aux autres groupes « sans voix », en particulier les femmes et les jeunes ;
– prendre des mesures particulières pour sensibiliser ceux qui les connaissent mal aux avantages potentiels de l’infrastructure africaine de l’information en mettant l’accent sur l’équité entre les sexes.
21. Ensemble, les Etats membres devront créer un mécanisme de coordination pour garantir le succès de la mise en oeuvre de l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique », afin de tirer le meilleur parti de leur complémentarité, de mettre en commun les enseignements tirés de l’expérience et de réduire les chevauchements d’activités.
II. Société africaine à l’ère de l’informatique : défis et possibilités
22. La révolution informatique qui se propage dans le monde entier ne progresse pas vite en Afrique. Par exemple, en dépit des rapides progrès enregistrés l’année dernière, seuls 15 pays africains ont un accès total à Internet et certains n’ont aucune connexion électronique. En 1994, le nombre de lignes téléphoniques principales pour 100 habitants n’est que de 1,6 en Afrique, contre 45 en Europe (par exemple) et le nombre moyen en dehors des grandes villes est seulement de 1,2 en Afrique, d’après le rapport sur le développement des télécommunications dans le monde, établi par l’Union internationale des télécommunications (UIT) [5]. En Afrique subsaharienne (sans l’Afrique du Sud), les chiffres sont beaucoup plus bas et il y a plus de téléphones à New York ou à Tokyo que dans toute l’Afrique.
23. Voilà une indication partielle du retard généralisé du continent dans le développement socio-économique. Le récent rapport de la CEA, intitulé « Mieux servir l’Afrique - Orientations stratégiques pour la Commission économique pour l’Afrique », établit un parallèle entre le développement de l’Afrique et l’histoire classique du verre à moitié vide et à moitié plein [6]. En tenant compte des défis posés par les nouvelles orientations stratégiques de la CEA, les paragraphes qui suivent décrivent les possibilités que la révolution mondiale de l’information et de la communication offre à l’Afrique si les politiques adéquates sont rapidement et correctement mises en oeuvre.
24. Les avantages des nouvelles technologies de l’information et de la communication ne concernent plus uniquement les secteurs des communications et de l’information. Il s’agit désormais de technologies d’usage généralisé, pénétrant dans tous les domaines, ayant un champ d’action considérablement élargi et touchant pratiquement tous les secteurs de la société. Le téléphone, la télévision et l’ordinateur se combinent en des appareils uniques à multiples usages. Les ordinateurs et les périphériques à puce électronique ainsi que les connexions en réseaux pénètrent dans toutes les entreprises commerciales et dans toutes les maisons. D’ici l’an 2020, on estime que 12 milliards d’appareils seront reliés à l’infrastructure mondiale de l’information, y compris des appareils que l’on retrouve partout comme des ampoules électriques, des stimulateurs cardiaques et des réfrigérateurs. Parallèlement, grâce aux coûts abordables des communications et à la facilité d’accès des réseaux mondiaux, il sera aussi facile pour un particulier d’atteindre 10 millions de personnes qu’une seule personne.
25. Nous énumérons ci-après certains problèmes prioritaires qui retardent le développement de l’Afrique, avec certaines des possibilités qui s’offrent aux nations africaines pour les résoudre grâce à la révolution de l’information et de la communication.
A. Création d’emplois
26. Les principaux problèmes sont les suivants :
– Quels emplois créer ?
– Où les créer ?
– Qui va les créer ?
– Comment les créer ?
– Quelles ressources devront être exploitées pour atteindre un niveau donné de chômage ?
27. Les nouvelles possibilités sont notamment les suivantes :
– utilisation de nouvelles technologies de l’information et de la communication, offrant des possibilités importantes de création d’emplois dans une nouvelle économie mondiale s’appuyant sur le secteur de l’information. Ces techniques offrent également la possibilité de gérer le marché actuel de l’emploi de manière plus efficace ;
– accès à des données et à des informations sur l’emploi et le chômage par secteur d’activité, sexe et zone géographique ;
– nouvelles possibilités d’emploi, notamment de « télétravail », et service en ligne d’adéquation des emplois et des qualifications ;
– systèmes d’aide à la prise de décision pour faciliter la mise en oeuvre des ressources humaines ;
– apparition de nouveaux types d’emplois et de secteurs d’activité grâce à l’accès aux économies du monde qui s’appuient sur l’information et qui offrent des possibilités de services d’information, de mise au point de logiciels, de services de traduction, de saisie de données, de conservation de données, de conversion de données, de mise à jour de systèmes, de formation et autres domaines liés à l’informatique.
B. Santé
28. Les principaux problèmes sont les suivants :
– épidémies, propagation des maladies infectieuses, Sida, etc. ;
– taux de mortalité infantile et maternelle les plus élevés du monde ;
– espérance de vie la plus faible du monde ;
– nombre de médecins par habitant le plus bas du monde.
29. Les nouvelles possibilités sont les suivantes :
– renforcement de l’administration et de la gestion de la santé grâce à des systèmes d’information médicale ;
– création de « descriptifs de la santé publique » informatisés et de systèmes d’aide à la prise de décision aux niveaux régional, national, rural et local ;
– établissement de liaisons entre les centres médicaux, les centres obstétricaux et les transports médicaux pour les patients ;
– facilitation de l’accès à des diagnostics de gens qualifiés grâce à la télé-médecine ;
– amélioration de la distribution des fournitures médicales et réduction de leurs coûts.
C. Education et recherche
30. Les principaux problèmes sont les suivants :
– taux d’analphabétisme le plus élevé du monde, surtout chez les femmes ;
– peu d’enseignants et des classes très nombreuses ;
– peu d’écoles et d’universités ;
– peu de bibliothèques et accès très limité à des revues internationales ;
– manque de matériel pédagogique ;
– manque de chercheurs et de moyens de recherche.
31. Les nouvelles possibilités sont notamment les suivantes :
– possibilités équitables d’accéder à distance à des ressources, ce qui facilite le télé-enseignement et accroît les moyens d’enseignement au niveau local ;
– possibilités de relier des écoles, des universités et des centres de recherche à des établissements de télé-enseignement, à des bases de données, à des bibliothèques, à des laboratoires de recherche et à des services informatiques nationaux et internationaux ;
– réduction des coûts de communication et d’administration grâce à la mise en place de réseaux de communication reliant tous les établissements d’enseignement ;
– mesures de promotion et de soutien de la collaboration entre enseignants et chercheurs ;
– élargissement de champ d’action des établissements d’enseignement pour la formation de type non scolaire, en particulier jusqu’aux collectivités locales.
D. Culture
32. Les principaux problèmes sont les suivants :
– dégradation des ressources servant à protéger le patrimoine culturel (monuments, manuscrits, objets d’art, musique, etc.,) ;
– insuffisance de l’accès local ou régional aux sites culturels nationaux ;
– manque d’information et de connaissances sur les différentes cultures africaines.
33. Les nouvelles possibilités sont notamment les suivantes :
– possibilité d’accéder aux musées africains de n’importe où dans la région et dans le reste du monde ;
– conservation des manuscrits et des objets d’art et constitution de documentations par des moyens électroniques ;
– accès facilité aux manuscrits et aux objets d’art rares pour les chercheurs et le grand public grâce aux produits culturels sur CD-ROM.
E. Commerce
34. Les principaux problèmes sont les suivants :
– échanges intra-africains représentant moins de 5% du total des échanges ;
– échanges intérieurs et extérieurs freinés par la médiocrité des réseaux de transport et de communication ;
– manque d’information sur les procédures, les possibilités d’importation et d’exportation, les débouchés, les prix ;
35. Les nouvelles possibilités sont notamment les suivantes :
– établissement de liaisons entre les chambres de commerce, les associations commerciales et les entreprises afin d’aider les petites et moyennes entreprises et de développer les échanges régionaux et mondiaux ; - réduction des coûts des transactions commerciales ;
– service en ligne d’information commerciale et d’information sur les possibilités d’importation et d’exportation ;
– mise au point et commercialisation de nouveaux produits par le biais de réseaux électroniques.
F. Tourisme
36. Les principaux problèmes sont les suivants :
– absence d’informations sur des ressources touristiques encore inexploitées, sources potentielles de richesse qui ne tirent aucun bénéfice des visiteurs internationaux et nationaux ;
– absence d’informations sur les destinations, les services et les infrastructures touristiques.
37. Les nouvelles possibilités sont notamment les suivantes :
– possibilités d’attirer plus de touristes et autres visiteurs en offrant des services d’information et de télécommunication de haute qualité dans les centres touristiques ;
– réduction des coûts des opérations internationales de promotion visant à attirer les touristes ;
– amélioration de l’image de l’Afrique grâce à des campagnes promotionnelles « en direct » ;
– mise en place de bases nationales et régionales de données touristiques concernant les destinations et les infrastructures ;
– possibilités d’effectuer des voyages virtuels et de collecter des informations en utilisant Internet ;
– mise à disposition de données et d’indicateurs touristiques propres à encourager et à faciliter l’investissement dans des projets touristiques.
G. Sécurité alimentaire
38. Les principaux problèmes sont les suivants :
– production alimentaire nationale insuffisante pour répondre aux besoins du marché du fait de la sous-utilisation des ressources disponibles ;
– manque d’informations sur les meilleurs marchés et les meilleures conditions d’importation ;
– manque d’informations sur les exportations agricoles présentant les meilleurs avantages comparatifs ;
– absence de directives pour planifier les semailles et ignorance des nouveaux modes et techniques ;
– accès difficile aux informations et aux prix concernant le marché de produits alimentaires.
39. Les nouvelles possibilités sont notamment les suivantes :
– mise en place de systèmes informatiques de suivi des résultats du marché et évaluer ses défaillances ;
– mise au point de systèmes informatiques permettant de traiter des questions relatives à la sécurité alimentaire, telles que la production agricole, les subventions gouvernementales relatives à la sécurité alimentaire, le suivi des ressources en eau et des terres, les maladies, le transport et le stockage des produits alimentaires ;
– commercialisation rentable des produits agricoles par le biais des réseaux d’information et de télécommunication ;
– possibilités équitables d’accéder à de nouvelles techniques permettant d’améliorer la production agricole ;
– réduction des pertes dues au stockage grâce à une meilleure distribution.
H. Femmes et développement
40. Les principaux problèmes sont les suivants :
– équité : les femmes constituent 50% de la population mais font 60% du travail, gagnent 1/10 des revenus et possèdent 1/100 des biens du monde ;
– généralement, les femmes ont moins de possibilités que les hommes d’accéder à la technologie en général, à l’information, aux organes d’information et de communication ;
– absence d’une information immédiatement disponible sur la place des femmes dans la société, la culture et l’économie.
41. Les nouvelles possibilités sont notamment les suivantes :
– amélioration des droits de la femme grâce à l’accès à l’information et à des indicateurs pouvant permettre de repérer les problèmes de distinction fondée sur le sexe et d’éliminer les stéréotypes ;
– possibilités équitables données aux femmes d’accéder à l’information, à la technologie et à l’enseignement technique ;
– mise en valeur du rôle des moyens modernes de communication dans la sensibilisation de la société à l’égalité entre les deux sexes.
I. Crises causées par l’homme et catastrophes naturelles
42. Les principaux problèmes sont les suivants :
– dégradation de l’environnement, guerres civiles, tremblements de terre, inondations et autres catastrophes naturelles sont souvent sources de chaos dans les pays africains mal préparés, surtout au niveau des collectivités locales et des villages ;
– la médiocrité des systèmes de communication d’urgence limite l’efficacité des actions de l’Etat et des organismes internationaux d’aide.
43. Les nouvelles possibilités sont notamment les suivantes :
– création de réseaux qui, autant que possible, permettent d’accéder aux télécommunications dans des zones où l’environnement est menacé de dégradation ou qui sont menacées par des catastrophes naturelles ;
– utilisation de systèmes de communication radio et par satellite à des coûts abordables dans des situations d’urgence où il est impossible d’accéder à des télécommunications satisfaisantes ;
– création de systèmes informatiques de surveillance des problèmes utilisant des techniques de systèmes d’information géographique (SIG), des systèmes d’alerte rapide par télédétection et satellite, grâce auxquels on dispose d’outils de prévision qui permettent aux gouvernements et aux organismes internationaux d’anticiper sur les problèmes et d’apporter des réponses plus efficaces en cas de besoin.
III. ELEMENTS DE BASE D’UNE SOCIETE AFRICAINE A L’ERE DE L’INFORMATIQUE
44. L’édification d’un secteur africain de l’information et de la communication exige la mise en valeur et le développement de quatre éléments principaux :
– un cadre institutionnel et des dispositifs relatifs aux lois, à la réglementation et à la gestion ;
– les ressources humaines
– des ressources en informations (« infostructure »)
– des ressources technologiques.
A. Cadre institutionnel
45. L’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique » ne peut être menée à bien sans un cadre et des dispositifs appropriés en matière d’institutions, de lois et de réglementation aux niveaux national et régional. Il est essentiel d’examiner les pratiques juridiques, réglementaires et institutionnelles des pays africains qui freinent la mise en place de services nationaux d’information et la mise en connexion avec l’infrastructure mondiale d’information.
Obstacles
46. Dans le cadre institutionnel, les principaux obstacles à la mise en place de services nationaux d’information et à l’établissement de communications avec l’infrastructure mondiale d’information sont notamment les suivants :
Obstacles financiers
– coûts élevés des services de télécommunication, constituant le principal obstacle à l’installation et à l’utilisation de services à valeur ajoutée ;
– impôts élevés pour les fournisseurs de services à valeur ajoutée, ce qui pénalise en particulier les entreprises qui démarrent ou qui ne sont pas encore rentables ;
– taxes à l’importation élevées sur le matériel informatique et les équipements de communication.
Réglementations
– absence de normes appropriées pour l’homologation de prototypes de matériel ;
– interdictions pesant sur la création de réseaux privés de télécommunication (qu’il s’agisse d’installations appartenant à l’utilisateur ou d’installations de location) et sur l’obtention des interconnexions indispensables avec les réseaux publics ;
– difficultés pour obtenir les autorisations pour accéder à des entreprises internationales de télécommunication.
Environnement
– absence de cadre juridique approprié pour la création d’entreprises ou d’associations de fournisseurs de services à valeur ajoutée ;
– inexistence des services de soutien, tels que les services d’expert-conseil en informatique, la formation en informatique, la planification des stratégies en matière d’information, les services d’aide, indispensables à la mise au point de futurs services à valeur ajoutée et à la prestation de services déjà établis ;
– difficultés pour obtenir le capital voulu pour le démarrage et l’extension.
Autres obstacles
– absence d’un environnement approprié susceptible de stimuler la création de produits informatiques africains ;
– retard dans les dispositions relatives aux droits de la propriété intellectuelle ;
– restrictions de la liberté d’expression, y compris les mesures visant à protéger l’ordre public ou la sécurité nationale, pouvant être appliqués à tort aux services d’information électronique ;
– absence de dispositifs satisfaisants de gestion et de coordination de la réalisation de l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique » aux niveaux national, sous-régional et régional ;
-méconnaissance de l’importance de la mise en place de l’infrastructure d’information et de télécommunication et absence d’une volonté ferme d’utiliser les technologies de l’information et de communication.
Solutions
Rôle du gouvernement
47. Le rôle du gouvernement est de présenter une vision de l’avenir, une stratégie et un environnement favorable à la mise en place d’une infrastructure nationale d’information et de communication (INIC) et de veiller à ce que tous les secteurs sociaux en tirent profit. Pour pouvoir s’acquitter de son rôle et remplir ces objectifs, chaque gouvernement africain devrait créer ou nommer un organe national qui serait responsable de la coordination et de la collaboration en général, aussi bien au sein du gouvernement qu’avec les autres secteurs. Dans le cadre de ce processus, le gouvernement devrait :
– promouvoir l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans la fonction publique en particulier et dans la société en général, afin d’améliorer le rendement de la prestation des services publics et de stimuler les industries de l’information et de la communication. En outre, un soutien particulier devrait être prévu pour les établissements d’intérêt public ayant peu de ressources, tels que les organismes universitaires et les institutions de recherche ;
– élaborer des plans nationaux pour l’adoption de l’informatique et des nouvelles technologies de la communication au sein du gouvernement ou d’organismes publics et suivre leur mise en oeuvre ;
-instituer un cadre et des dispositifs qui permettront la participation de tous les secteurs à la mise en place d’une infrastructure nationale d’information et de communication (INIC) ainsi que la coordination et l’harmonisation des multiples efforts des différents acteurs, y compris le secteur privé, les organisations non gouvernementales et les médias. Il serait particulièrement important d’encourager la participation de tous les grands ministères. Il peut se révéler nécessaire de former des conseils paritaires (gouvernement, industrie, associations de travailleurs et de consommateurs) ;
– établir des relations avec d’autres pays, des organisations internationales et des organes régionaux, afin qu’il y ait un développement coordonné et harmonieux aux niveaux régional et international ;
– mettre au point le cadre juridique et les réglementations voulus pour résoudre les questions de coût et d’accessibilité des télécommunications, d’objectifs de service universel, de propriété intellectuelle, de respect de la vie privée, de libre circulation de l’information et de convergence de la radio et de la télédiffusion avec les télécommunications ;
– pour que la mise en place des infrastructures nationales d’information et de communication puisse se dérouler de façon harmonieuse, les gouvernements africains doivent s’occuper des questions de législation et de réglementation qui restreignent actuellement l’utilisation des nouvelles techniques. Il peut se révéler nécessaire de modifier les lois et les réglementations dans différents domaines, tels que la communication, la propriété intellectuelle, le respect de la vie privée et la libre circulation de l’information, mentionnés plus haut.
48. L’urgence de ces problèmes exigera probablement que l’on mette en place immédiatement des dispositifs permettant d’adopter des réglementations ad hoc, afin que des réseaux expérimentaux et des projets pilotes puissent alimenter le processus de réforme institutionnelle.
49. A cet égard, les principales tâches des gouvernements sont les suivantes (étant entendu que l’énumération n’est pas exhaustive) :
– Télécommunications : Pour faciliter la mise en oeuvre de l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique », les gouvernements devront faciliter la création d’une infrastructure de communication satisfaisante, en encourageant la libéralisation des télécommunications nationales et des services publics de radio et de télédiffusion. Pour ce faire, ils peuvent instituer une législation et des mesures propres à inciter le secteur privé à collaborer à la mise en place de cette infrastructure et à établir un organe de réglementation indépendant et fort chargé de réglementer les partenariats entre le secteur public et le secteur privé et, notamment, la participation du secteur privé international. Il sera en particulier indispensable de sauvegarder l’objectif de « service universel » et de revoir les politiques fiscales (relatives aux droits, taxes et patentes) pour qu’elles tiennent compte du « Livre vert africain », qui donne, entre autres, des lignes directrices pour l’élaboration de politiques relatives aux télécommunications.
– Propriété intellectuelle : La propriété intellectuelle est en train de devenir l’un des facteurs importants influant sur le développement de l’utilisation et la protection de l’information. C’est pourquoi les pays africains ont besoin d’un cadre législatif qui tienne compte de façon équilibrée des devoirs envers la propriété intellectuelle en tant qu’obligation internationale et de la nécessité de répondre aux besoins intellectuels de base des pauvres. Les gouvernements devraient établir et faire appliquer une législation relative aux droits d’auteur et sensibiliser le grand public aux droits de la propriété intellectuelle, tout en prévoyant des mesures pour pallier les conséquences négatives de ces lois sur la société. Ces démarches devraient être entreprises avec la collaboration des deux organisations africaines s’occupant la propriété intellectuelle, à savoir l’OAPI et l’AIPO, que l’on peut aussi aider dans le cadre de la contribution au débat mondial sur les questions relatives aux droits de la proprié intellectuelle.
– Respect de la vie privée : Les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer pour garantir le respect de la vie privée des citoyens. Pour ce faire, ils doivent adopter des lois protégeant les particuliers contre toute atteinte à leur vie privée pouvant être occasionnée par les nouvelles technologies. Une politique claire doit également être définie concernant l’enregistrement électronique des données relatives aux individus et les moyens employés pour contrôler leur utilisation. On recommande qu’un groupe de travail formé de représentants de pays africains mette au point des politiques appropriées pour la protection de la vie privée.
– Libre circulation de l’information : Les gouvernements africains devraient encourager la libre circulation de l’information à l’intérieur des frontières nationales ainsi qu’en direction et en provenance du reste du monde, en veillant à ce que des lois et des règlements protégent la liberté d’expression et garantissent la facilité d’accès à l’information ainsi que la prestation de services à valeur ajoutée.
Rôle du secteur privé
50. Dans les pays développés, le secteur privé joue un rôle décisif dans l’informatisation de la société. Pour l’Afrique, il faut absolument un nombre déterminant d’entreprises commerciales locales capables d’étayer et d’utiliser l’infrastructure de l’information. La politique des pouvoirs publics et les initiatives privées doivent se conjuguer pour mener à bien l’informatisation de la société africaine. A cet égard, le secteur privé africain a un rôle important à jouer :
en stimulant la croissance et en assumant un rôle directeur dans le marché lors de la mise en place des infrastructures nationales de l’information et de la communication, en investissant dans les secteurs voulus ;
– en occupant les nouveaux créneaux résultant de la mise en oeuvre de l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique ».
51. Pour ce faire, le secteur privé peut contribuer, en faisant jouer les mécanismes appropriés, à renforcer la capacité d’action des quatre principales composantes du secteur privé :
– les entrepreneurs et les dirigeants d’entreprises commerciales : en apportant un soutien aux dirigeants de petites et de moyennes entreprises dans les domaines de l’information et de la communication ;
– l’environnement : en créant un cadre législatif et organisationnel propre à lever les facteurs de restriction et à favoriser l’expansion des activités commerciales dans ce domaine ;
– les agences de promotion de l’investissement : en encourageant ces organismes, qui proposent des financements et des activités de commercialisation et de promotion aux entrepreneurs ;
– le marché : en multipliant le nombre de consommateurs potentiels grâce à des services d’information d’une meilleure qualité et d’une gamme plus étendue.
Rôle des organisations non gouvernementales
52. Les organisations bénévoles, les associations de consommateurs et de travailleurs devraient jouer un rôle de catalyseur tout en assurant la coordination avec le gouvernement et le secteur privé, en faisant contrepoids à une industrie de services tournée vers le marché et en contribuant à la réalisation des objectifs de « service universel ». Un soutien spécifique en vue de la participation à l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique » devrait être prévu pour :
– les organisations bénévoles qui peuvent faire connaître les besoins des pauvres et des groupes « sans voix », tels que les collectivités rurales, les sans-abri, les personnes âgées et les malades, et contribuer au développement de leur capacité de tirer profit des services offerts ;
– les associations de consommateurs, qui expriment les préoccupations et les besoins du grand public, les associations nationales des groupes d’utilisateurs des technologies d’information et de communication, qui constituent une force particulièrement importante pour la définition des priorités dans le cadre de l’informatisation de la société africaine ;
– les associations de travailleurs qui soumettent les préoccupations des travailleurs aux employeurs et au gouvernement.
53. Toutes ces associations devront soutenir activement le gouvernement dans la formulation de sa vision de l’avenir, des stratégies et des plans pour la mise en place d’une infrastructure de l’information, par le biais, par exemple, des conseils paritaires proposés plus haut. Il faudra peut-être une réunion panafricaine des ONG pour définir comment l’on envisage, et suivant quelles stratégies, la participation des ONG à la mise en place et à l’utilisation d’une infrastructure africaine d’information.
Rôle des médias
54. Outre qu’ils forment un moyen essentiel de diffusion de l’information, les médias jouent un rôle déterminant dans la sensibilisation de la population à l’importance et aux avantages de la révolution de l’information. Les journaux, la radio et la télévision offrent un moyen facile, accessible et peu coûteux de transmission de l’information. En Afrique, les communautés n’ont pas besoin d’attendre l’arrivée du réseau Internet pour accéder à une grande partie de l’information qu’il transporte. Les médias ont accès à une grande partie des sources d’information qui existent actuellement et diffusent sur des bandes suffisamment larges pour atteindre les couches sociales pauvres et les zones éloignées. Les organisations de médias devraient donc contribution à l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique » :
– en faisant connaître à l’ensemble de la société l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique » ;
– en offrant les moyens permettant de diffuser l’information qui résultera de l’Initiative ;
– en ouvrant des canaux de communication permettant d’atteindre tous les citoyens.
Programme régional proposé : lancement et coordination de l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique » par la CEA
55. L’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique » doit être parfaitement coordonnée et suivie aux niveaux régional et sous-régional, pour que toutes les activités connexes entreprises en Afrique puissent se compléter.
56. Pour réussir la mise en oeuvre de l’Initiative sur une base régionale, il est recommandé que la CEA se charge de la coordination avec les autres initiatives régionales portant sur le même domaine et avec d’autres organisations : Initiative spéciale des Nations Unies pour l’Afrique, Organisation de l’unité africaine, Banque africaine de développement, ainsi qu’avec des groupements et des projets sous-régionaux : SADC, COMESA, IGAD, CEDEAO, UDEAC, CEEAC, UMOA, UPAT, RASCOM, UMA et URTNA. Cette démarche sera particulièrement importante parce qu’elle permet de s’assurer que les pays qui en ont le plus besoin bénéficieront d’un soutien international.
57. Pour mener à bien cette tâche, la CEA devra :
– agir en qualité d’agent d’exécution régional pour l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique », chargé du suivi et du contrôle de la mise en oeuvre et de la coordination des activités régionales entreprises à ce titre ;
– administrer les opérations de collecte de fonds pour les projets relatifs à l’Initiative en liaison avec les différents organes régionaux et sous-régionaux mentionnés plus haut.
58. Pour mener à bien le programme de mise en oeuvre de l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique », il faudra prévoir le processus suivant :
– adoption du présent rapport par la Conférence des ministres de la CEA ;
– mobilisation des gouvernements et engagement des chefs d’Etat aux niveaux régional et mondial à réaliser l’Initiative, grâce aux mesures suivantes :
. Soumission du présent plan d’action à l’Assemblée générale des Nations Unies, au Conseil des ministres de la CEA, au secrétariat conjoint CEA/OUA/BAD, à la Conférence régionale africaine sur le développement des télécommunications (Abidjan, 6-10 mais 1996) et à la conférence ministérielle de la Global Information Society, parrainée par le Gouvernement de la République d’Afrique du Sud (13(15 mai 1996) ;
.Promotion de la coopération entre Etats africains et entre l’Afrique et le reste du monde, grâce à l’adoption de programmes régionaux et sous-régionaux par les Etats membres et à des appels lancés à des organes intergouvernementaux, tels que l’OUA et la BAD, leur demandant de créer des comités interinstitutions chargés de la promotion et de la coordination des activités ;
. Promotion de la coopération entre Etats africains grâce à la création de comités pluriministériels de coordination à haut niveau et d’associations multisectorielles actives regroupant des usagers et des fournisseurs de services ;
.Mise en place par la CEA d’un dispositif qui permette de suivre le déroulement de l’opération, en liaison avec d’autres initiatives, et qui fasse intervenir tous les partenaires potentiels appartenant au gouvernement, au secteur privé, au secteur du Travail, à l’université, à la société civile, aux organisations internationales, aux ONG et aux médias.
59. Il est recommandé de créer une commission consultative technique africaine dans le cadre institutionnel requis pour la mise en oeuvre de l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique ». Cette commission serait constituée de plusieurs experts venant de la région qui tiendraient une réunion annuelle sous l’égide de la CEA et qui seraient chargés :
– de conseiller la CEA concernant les programmes et projets régionaux ;
– de suivre la mise en oeuvre de l’Initiative ;
– d’évaluer les résultats ;
– de recommander et de lancer des projets.
Programmes nationaux proposés
Programme 1 : Elaboration de plans relatifs à des infrastructures nationales
60. L’une des mesures les plus importantes que chaque pays africain doit prendre pour intégrer la « société africaine à l’ère de l’informatique » est d’élaborer des plans relatifs à l’infrastructure nationale
d’information et de communication (INIC) (voir annexe II). Cette mesure doit être suivie par la mise en place, la gestion, la commercialisation et le financement de plans quinquennaux (1997-2002) ; (2002-2007) ; (2007-2012).
Programme 2 : Mise en place d’une « infostructure » sectorielle nationale
61. Il faudra déployer des efforts considérables pour mettre au point une base d’informations - l’« infostructure » - dans chacun des pays membres. Compte tenu des graves problèmes et défis auxquels sont confrontés les pays africains, on propose de réaliser plusieurs projets précis portant sur les domaines énumérés sous la rubrique « Défis et possibilités » développée plus haut. Ces projets contribueront à l’édification d’une base d’informations indispensable pour la planification, la prise de décision, l’expansion des activités, l’échange d’information, la prestation de services d’information à valeur ajoutée et, enfin, à l’édification d’une « société africaine à l’ère de l’informatique ». D’autres projets peuvent être retenus pour répondre aux besoins particuliers de chaque pays. Des résumés, proposant notamment des objectifs pour des projets potentiels, sont donnés dans l’annexe III).
B. Ressources humaines
62. Le développement social et économique de l’Afrique est dans une large mesure déterminé par l’importance numérique et la qualité de sa population active - son capital humain et intellectuel. Le succès des économies de l’avenir sera plus que jamais déterminé par la qualité des ressources humaines puisque l’importance des ressources naturelles ne cesse de diminuer. Préparer l’Afrique à l’ère de l’informatique exige avant tout d’investir dans ses ressources humaines - la formation, l’éducation et la valorisation des ressources humaines seront les pierres angulaires de la nouvelle société africaine.
63. En outre, la mise en valeur des ressources humaines exige, d’une part, de nouvelles aptitudes de la part des cadres et de la main-d’oeuvre, à savoir la capacité de s’adapter, d’adopter et d’exploiter de nouvelles technologies et de maîtriser le changement, et, d’autre part, la création de nouveaux marchés du travail où les compétences techniques et les connaissances acquises pourront être employées.
Besoins d’une société informatisée en général
64. Les décideurs doivent connaître parfaitement les modalités de l’utilisation des nouvelles technologies de l’information en vue de la prise de décision ; ils doivent avoir accès à une large éventail de sources nationales d’information couvrant différents secteurs ainsi qu’à des informations régionales et internationales. Ils doivent savoir comment chercher, extraire et utiliser les ressources en information disponibles ; ils doivent être conscients de la nécessité d’un accès équitable à la technologie.
65. Les hommes d’affaires doivent avoir accès à l’information commerciale nationale, régionale et internationale, aux services d’information à valeur ajoutée ; ils doivent savoir comment tirer le meilleur parti des ressources en information disponibles pour améliorer et développer leurs entreprises et comment conduire des transactions en toute sécurité et à des coûts abordables en utilisant les réseaux d’information et de communication.
66. Les étudiants doivent avoir accès aux réseaux d’information nationaux, régionaux et internationaux, notamment aux bibliothèques électroniques ; ils ont besoin de savoir comment utiliser les nouvelles technologies de la communication et des services de réseaux ; ils doivent avoir accès aux laboratoires, aux établissements et aux ressources voulus pour tirer le plus grand bénéfice possible des nouvelles technologies, qui augmentent les possibilités de formation dans de nombreuses disciplines ; ils doivent avoir accès à l’auto-formation, à des programmes et à des outils de formation, notamment à des facilités de téléenseignement, dans différentes disciplines. Ils doivent également pouvoir partager des connaissances et des données d’expérience avec d’autres étudiants de même niveau qu’eux dans d’autres pays africains et ailleurs.
67. Des travailleurs qualifiés doivent avoir accès à des outils de formation simples, notamment à des possibilités d’apprendre à distance, leur permettant de se former individuellement ou collectivement, avec d’autres travailleurs ; ils doivent être informés des nouvelles techniques et des innovations dans leurs domaines de spécialisation et pouvoir faire part de leur expérience et établir des liens avec des travailleurs d’autres établissements, que ce soit dans leurs propres pays ou dans d’autres pays africains.
68. Le grand public doit se familiariser davantage avec l’informatique pour prendre conscience de l’importance de l’existence et de l’utilisation de l’information ; il doit être capable d’utiliser les nouvelles technologies pour communiquer aussi facilement dans sa ville que par-dessus les frontières. En outre, il doit savoir comment exploiter l’information pour son mieux-être.
Besoins de l’industrie de l’information et de la communication
69. Les spécialistes des systèmes de l’information ont besoin d’apprendre comment concevoir et mettre en oeuvre les systèmes d’information dans les différentes applications et les bases de données sectorielles nationales, saisir des données, créer et gérer des bases de données et des systèmes d’aide à la prise de décision, créer des serveurs sur Internet à partir de World Wide Web.
70. Les fournisseurs de services d’information ont besoin de savoir comment analyser les besoins des utilisateurs et définir de quels services ils ont besoin, d’avoir accès à l’information disponible auprès de sources nationales, régionales et internationales et de mettre en place des systèmes de mise à jour périodique de leurs données.
71. Les spécialistes des télécommunications et des services de réseaux ont besoin de savoir comment planifier, concevoir, installer, faire fonctionner et entretenir des réseaux de communication et d’information.
Programmes proposés pour préparer la société à l’ère de l’informatique
72. Le mesures proposées ci-après visent à préparer les décideurs, le secteur privé, le grand public, ainsi que les étudiants qualifiés et les spécialistes à l’ère de l’informatique. L’un des principaux objectifs du programme sera d’encourager l’adoption de nouveaux modèles de formation tenant compte des notions d’« éducation permanente » et d’« esprit d’entreprise permanent », d’« apprentissage sur le tas », d’« apprentissage sur mesure, sans orientation prédéterminée », parallèlement à l’exploitation permanente de l’information pour la résolution et l’analyse de problèmes.
Programme 1 : Programme d’information des intervenants
73. Le programme d’information des intervenants vise à faire des décideurs du secteur privé et du secteur public des décideurs informés, en leur permettant de connaître davantage la valeur et l’utilisation de l’information, les systèmes d’aide à la prise de décision, les ressources nationales et internationales en informations, les méthodes de recherche et d’extraction en direct de l’information sur le réseau Internet ou sur d’autres réseaux internationaux d’information, le courrier électronique et les réseaux de « bases de connaissances », les incidences sociales, économiques et culturelles éventuelles des nouveaux systèmes d’information et de communication et la nécessité d’une formation pour pouvoir adapter les structures et les procédures de travail en vue de tirer profit des moyens et des espaces électroniques.
74. Les programmes d’information de ce type devraient être conçus et mis en oeuvre au niveau continental, au niveau sous-régional pour un groupe de pays et au niveau national dans chacun des Etats membres. Les séminaires et ateliers devraient se présenter sous forme de modules, être évolutifs pour pouvoir être adaptés aux niveaux sous-régional et national mais également à celui de l’école, du quartier et du village. Ils devraient constituer des outils de base permanents pour des campagnes d’information. Par ailleurs, ils devraient être fréquents, afin de tenir compte de la rapide évolution des technologies de l’information et de la communication.
Programme 2 : Programme d’enseignement
75. Le programme d’enseignement vise à préparer les scolaires et les universitaires à traiter avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Comme le programme d’information des intervenants, il devrait se présenter sous forme de modules et être évolutif. Ce programme devrait prévoir l’élaboration d’un cadre pour la délivrance de titres universitaires en technologies de l’information et de communication, la mise au point des programmes de formation/d’apprentissage à composante technologique requis dans différents domaines, l’adaptation des programmes existants aux besoins et aux conditions des pays africains et la formation des instructeurs et des étudiants à l’utilisation des logiciels.
76. Le programme régional devrait être constitué d’une série de programmes nationaux adaptés exactement aux besoins de chaque pays et tenant compte des besoins et des moyens nationaux. L’échange et la mise en commun des données d’expérience entre pays africains devraient se faire par le biais de projets d’apprentissage à distance et d’enseignement virtuel. Il faudrait mettre au point et utiliser des outils et des techniques d’enseignement adaptés aux conditions africaines.
Programme 3 : Programme de formation professionnelle pour techniciens spécialisés et travailleurs qualifiés
77. Le programme de formation professionnelle devrait viser à améliorer les compétences des techniciens spécialisés et des travailleurs qualifiés dans tous les secteurs professionnels. Il faudrait accorder une attention particulière à la formation de spécialistes de l’information et de la télécommunication.
78. Le programme général devrait être axé sur la formation de techniciens spécialisés et de travailleurs qualifiés de différents secteurs, tels que la santé, l’industrie, le tourisme, les transports, etc., dans l’utilisation des nouveaux outils et techniques dans leurs domaines de spécialisation, pour leur permettre de mieux accomplir leur travail.
79. Le programme des spécialistes de l’information devrait mettre l’accent sur la formation des spécialistes des télécommunications et des services de réseaux, des spécialistes des systèmes informatiques ainsi que des fournisseurs et des spécialistes des services d’information.
80. Le programme devrait comporter les activités suivantes :
– mise en place de l’infrastructure requise, notamment de « centres d’excellence » en technologies de l’information et des télécommunications, de centres de formation, de laboratoires, et des facilités voulues en matière de communication et de services de réseaux ;
– mise au point de programmes d’apprentissage à composante technologique ;
– formation d’instructeurs et d’enseignants ;
– formation de techniciens et de spécialistes en technologies de l’information et des télécommunications.
81. Le programme de formation professionnelle devrait avoir des composantes régionales et des composantes nationales. Les composantes régionales devraient comprendre des moyens de formation centralisés au niveau de la (sous-)région permettant une formation avancée ou une formation d’instructeurs. Les programmes nationaux devraient répondre aux besoins généraux du pays en matière de formation professionnelle. Les méthodes d’apprentissage à distance et de formation assistée par ordinateur (multimédia) devraient être utilisées pour accélérer le processus et tirer le maximum de profit des ressources en matière d’enseignement et de formation qui existent sur le plan régional et international, notamment celles qui ont été mises au point dans le cadre, entre autres, de l’Université mondiale des télécommunications de l’UIT pour le bénéfice des pays africains.
C. Ressources en informations : « infostructure »
82. L’infrastructure de communication permet d’accéder tant au contenu informationnel qu’à l’espace électronique où les activités sociales et économiques réelles se passent. La qualité des données et de l’information, des bases de connaissances (bases de données, archives et bibliothèques) accessibles par le biais de cette « infostructure », qui englobe depuis les sources locales jusqu’aux sources mondiales, ainsi que la manière de les utiliser, constitueront en fin de compte l’aune à laquelle seront mesurés les avantages apportés par l’Initiative « Société africaine à l’ère de l’informatique ».
Possibilités
83. La possibilité de multiplier les sources continentales d’information sera bénéfique pour l’Afrique dans la mesure où :
– les décideurs africains pourront prendre des décisions en matière de planification socio-économique en étant beaucoup plus informés ;
– les populations africaines pourront être des producteurs d’informations et de connaissances locales et non plus des consommateurs passifs d’une information importée ;
– il sera possible d’exporter des informations et des connaissances et de participer en étant tourné vers l’avenir à la mise en place de l’infrastructure mondiale de l’information ;
– les chercheurs et scientifiques africains auront accès à une information sur l’Afrique produite à l’intérieur du continent ;
– les chercheurs et scientifiques africains pourront collaborer sur un pied d’égalité avec leurs pairs du monde entier à quelque distance qu’ils se trouvent ;
– il sera possible de valoriser l’héritage culturel africain, y compris le secteur moderne formé par ses industries du film et de la musique, riches et en pleine expansion.
Mesures recommandées
84. Pour constituer ce contenu informationnel, les décideurs, les planificateurs et les spécialistes de l’information doivent :
– définir les domaines prioritaires d’application des technologies de l’information et de la communication susceptibles d’avoir la plus grande incidence sur le développement socio-économique aux niveaux national et régional ;
– déployer des efforts particuliers pour la collecte des données (qui ne sont ni faciles à obtenir ni fiables) et pour mettre au point en temps voulu des données exactes en vue de faciliter la prise de décision ;
– mettre au point et utiliser des logiciels et des données adaptés à la diversité des langues parlées dans les pays africains et à leurs traditions orales ;
– encourager la mise au point de services d’information à valeur ajoutée, notamment de services de publication électronique et de réseaux électroniques ;
– soutenir les initiatives visant à créer un contenu informationnel local ;
– élaborer une série de méthodes de diffusion de l’information, notamment de documents imprimés à partir de sources en direct, tels que des flashes et des bulletins ;
– encourager le développement du secteur des « courtiers de l’information », qui peuvent jouer le rôle d’intermédiaire entre les bases de connaissances et les usagers.
Programmes proposés pour la mise en valeur des ressources nationales en informations et en connaissances
85. En vue d’établir, de mettre en valeur et d’améliorer les ressources en informations requises pour l’édification d’une société africaine à l’ère de l’informatique, on propose les programmes suivants :
Programme 1 : Constitution de ressources nationales en informations
86. Ce programme a pour objectif la création de sources nationales de données et d’informations relatives au continent africain couvrant tous les secteurs de l’économie. Il devrait prévoir :
– la création de bases de données locales et sectorielles tenant compte des priorités nationales ;
– la création de mécanismes pour la collecte, la mise à jour et le traitement permanents de données ;
– la tenue à jour des bases de données nationales et des ressources nationales en informations.
Programme 2 : Création de services d’information à valeur ajoutée
87. Ce programme a pour objectif la création des services d’information à valeur ajoutée absolument indispensables pour mettre l’information à la disposition du secteur public et accroître les avantages comparatifs du secteur privé en Afrique. Il devrait prévoir :
– l’instauration d’un environnement favorable à la croissance et à la viabilité des fournisseurs de services africains d’information ;
– l’interconnexion avec le réseau Internet et la participation de l’Afrique au contenu informationnel de ce réseau ;
– la création de services d’information à valeur ajoutée dans des domaines clés de l’économie, tels que le commerce, les emplois, les services touristiques, la législation, etc.
Programme 3 : Création de bibliothèques électroniques
88. Ce programme a pour objectif la création de sources directes d’information visant à pallier l’insuffisance des ressources en mettant des ouvrages et des périodiques à la portée des écoles, des universités et des centres de recherche, par le biais de l’électronique. Il s’agirait de créer des bibliothèques électroniques nationales en direct et de donner un accès en direct à des ressources internationales. Pour ce faire, il faudrait :
– automatiser les bibliothèques nationales et les rendre accessibles en direct ;
– créer des dispositifs permettant l’échange d’information entre les bibliothèques qui existent déjà dans les ministères, les municipalités, les universités et les établissements scolaires.
D. Infrastructure technologique
89. Il ne peut y avoir de système d’information et de communication fonctionnant efficacement sans des moyens technologiques fiables, peu onéreux et abondants, sous la forme d’ordinateurs, de logiciels et de tous les éléments d’une infrastructure de télécommunication permettant le traitement des données et de l’information. La mise en place de ces moyens de base sur lesquels reposera l’infrastructure africaine de l’information passera par des modifications radicales des ressources technologiques dont disposent actuellement la plupart des Africains.
90. Il faudra non seulement moderniser et développer l’infrastructure et le réseau matériels et logiques de télécommunication au niveau national mais également améliorer les interconnexions sur le plan continental et prévoir des centres de transit international pour l’accès aux réseaux internationaux de télécommunication. Toutefois, c’est dans ce domaine que, grâce aux progrès de la technologie, l’Afrique peut, en se dotant de technologies rentables et adaptées, faire l’économie de plusieurs générations de technologies intermédiaires qui sont encore utilisées dans les pays industrialisés.
Mesures recommandées ; besoins en infrastructure
91. En application des résolutions de la Conférence régionale africaine sur le développement des télécommunications (Harare, 1992) et la Déclaration de Buenos Aires (Conférence mondiale sur le développement des télécommunications, Buenos Aires, 1994) qui ont trait à ce domaine, il est recommandé aux pays africains de développer les accès aux réseaux et aux services de télécommunication ainsi qu’à l’infrastructure mondiale de l’information, en particulier pour les populations des zones rurales et des régions isolées, en utilisant des systèmes de télécommunication à des coûts abordables tenant compte de la faiblesse des ressources financières en Afrique. Pour ce faire, il y a lieu notamment :
– d’utiliser des systèmes de communication radio et par satellite, de coûts abordables, pour les zones rurales et isolées ;
– de veiller à ce que l’interconnexion et l’échange d’informations soient possibles entre les réseaux de télécommunication aux niveaux national, régional et international ;
– d’installer des réseaux dont l’accès à l’infrastructure mondiale de l’information, notamment au réseau Internet, soit fiable ;
– d’installer des technologies peu onéreuses, simples, robustes utilisant des modèles de réseaux souples, modulaires et évolutifs pour faire face au nombre croissant des usagers et à l’augmentation de la densité du trafic ;
– d’établir des points d’accès de coûts abordables à partir de toutes les villes importantes ou une taxation indépendante des appels à distance vers les point d’accès les plus proches ;
– d’utiliser des interfaces simples pour ceux qui ne savent pas lire ou qui n’ont pas l’habitude des ordinateurs ;
– de créer des services sur bande large ou sur bande de la largeur demandée pour des applications multimédias à faibles coûts ;
– d’améliorer le degré de fiabilité et de souplesse du réseau en prévoyant des liaisons en surnombre et du matériel en double ;
– d’employer des systèmes modernes de gestion de réseaux afin d’en optimiser et d’en maîtriser l’utilisation ; - d’établir des normes et des critères clairs pour l’évaluation de tout projet national relatif à l’information et à la communication ;
– de choisir les équipements, les logiciels et les applications en fonction des besoins en formation et en entretien compte tenu des exigences de durabilité et de facilité d’utilisation ;
– d’utiliser dans la mesure du possible des systèmes à commande vocale, étant donné les taux élevés d’analphabétisme, les traditions orales et la diversité des langues parlées en Afrique ;
– d’utiliser des logiciels ayant plusieurs langues et systèmes de traduction permettant des dialogues en direct entre des gens utilisant des langues différentes ;
– d’installer des systèmes d’accès dans des lieux publics (kiosques et centres locaux de télécommunication) et des systèmes mobiles ou facilement transportables pour rapprocher l’infrastructure de l’information de la masse ;
– de prévoir du matériel d’impression sur support en papier pour permettre aux usagers d’emporter les résultats de leurs demandes d’information ou de transactions commerciales ;
– d’exploiter les systèmes de radio et de télédiffusion des données pour diffuser l’information à des coûts abordables dans les régions n’ayant pas l’infrastructure de télécommunication voulue ;
– de rendre plus fiable l’alimentation en électricité, indispensable à la fiabilité des réseaux de communication, en ayant recours à des systèmes peu coûteux combinant énergie solaire et batteries.
Programmes proposés
92. Pour développer et moderniser les services de communication existant sur le continent africain, on propose les programmes suivants :
Programme 1 : Développement et modernisation des infrastructures nationales de télécommunication
93. Ce programme vise à développer et à moderniser les infrastructures nationales de communication des pays membres grâce aux mesures suivantes :
– modernisation de l’infrastructure matérielle de communication dans les pays qui n’ont pas les installations voulues ;
– extension de la couverture géographique de l’infrastructure matérielle et adjonction de nouvelles capacités et de nouveaux services ;
– adaptation et adoption de nouvelles technologies pour faire face à la demande actuelle compte tenu des conditions particulière de chaque pays ;
– création de services de réseaux de base, tels que le courrier électronique, le protocole de transfert de fichier (FTP), le WWW, etc., dans chaque pays.
Programme 2 : Interconnexion à l’échelle du continent
94. Ce programme vise à permettre des interconnexions entre les pays africains grâce aux mesures suivantes :
– création de centres-pivots nationaux de communication de données, de manière à améliorer les connexions régionales et continentales ;
– adoption de stratégies et de plans régionaux en vue de développer le réseau panafricain de télécommunication PANAFTEL ;
– installation de liaisons directes et faciles à obtenir entre les pays africains ;
– création des interconnexions nécessaires entre le téléphone et les réseaux de données dans la région de l’Afrique ;
– création de centres de transit international et de passerelles entre les réseaux africains et le reste du monde.
Programme 3 : Projets pilotes
95. Ce programme a pour objectif la création d’un banc d’essai pour de nouvelles technologies, des accords nouveaux de partenariat et des dispositifs nouveaux de tarification et de taxation, par le biais d’un certain nombre de petits projets pilotes à incidence rapide que l’on envisage de réaliser dans certains pays africains, conformément aux propositions du Plan d’action de Buenos Aires.
Programme 4 : Développement rural intégré
96. Des centres de télécommunication ruraux, des kiosques, des services mobiles d’informatique et de télécommunication seront créés dans des endroits choisis avec l’aide de bailleurs de fonds internationaux.
97. La tâche est gigantesque. Mais la révolution informatique est une révolution que l’Afrique ne peut se permettre de manquer. Ses coûts socio-économiques sont moins élevés que ceux de toute autre restructuration antérieure, alors que le prix à payer en cas d’échec sera un écart insurmontable entre les pays « riches en informations » et les pays « pauvres en informations ». Si la réaction tarde à venir, les occasions perdues feront apparaître les populations africaines comme réléguées au rang de populations de seconde zone dans le nouvel ordre mondial. Pour conclure, le groupe d’experts est convaincu que l’Afrique peut réussir : tout ce dont elle a besoin est de travailler dur en ayant une vision anticipant sur l’avenir, des stratégies d’action, de la détermination et des liens de coopération.
Annexe I : LISTE DES MEMBRES DU GROUPE DE TRAVAIL DE HAUT NIVEAU SUR LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION EN AFRIQUE
Membres :
Experts :
Dr. Hishan El Shérif (Président)
Organisation : Chairman of the Advisory Board,
Information and Decision Support Center
Adresse : 1 Magles El Shaab St., Cairo (Egypte)
Tel : +202 3551551
Fax : +202 3541222
E-mail : hsherif@idsc.gov.eg
M. Michael Jensen (Rapporteur)
Organisation : Information and communication consultant
Adresse : Box 18866, Hillbrow 2038, Johannesburg, South Africa
Tel : +27 116148231
Fax : +27 114921058
E-mail : mikej@wn.apc.org
Prof. Raymond U. Akwule
Organisation : George Mason University
Adresse : Thompson Hall, room 111c, Virginia, USA
Tel : +703 9931091
Fax : +703 9931096
E-mail : rakwule@gmu.edu
Mme Karima Bounemra
Organisation : Directeur, IRSIT
Adresse : 2 Rue Ibn Nadim, Tunis (Tunisie)
Tel : +216 1800122
Fax : +216 1787827
E-mail : karima.bounemra@irsit.tn
Dr. Ben Fouche
Organisation : Director, Information Services Council for Scientific and Industrial Research
Adresse : P.O.Box 395 Pretoria 0001, South Africa
Tel : +27 128412852
Fax : +27 128413365
E-mail : bfouche@csir.co.za
M. Richard Maga
Organisation : Conseiller du Ministre des postes et télécommunications, CETCAM
Adresse : B.P 8311, Yaounde (Cameroun)
Tel : +237 223944
Fax : +237 221000
E-mail : richard.maga@ties.itu.ch
M. Muriuki Mureithi
Organisation : Telecommuniations Foundation of Africa
Adresse : P.O.Box 59948, Nairobi (Kenya)
Tel : +254 2567 383
Fax : +254 2567 381
E-mail : tfa@arcc.permanet.org
M. Momar Aly Ndiaye
Organisation : Délégué à l’informatique
Adresse : 2 Rue Emile Zola, Dakar (Sénégal)
Tel : +221 239668
Fax : +221 229764
E-mail : ndiayem@mmet.mmet.sn
M. Dawit Yohannis
Organisation : Speaker, the People’s Assembly
Adresse : P.O.Box 80013, Addis Ababa (Ethiopie)
Tel : +251 1 55 40 75
Fax : +251 1 55 09 00
E-mail : dawit_yohannis@padis.gn.apc.org
Experts associés
M. Derrick Cogburn
Organisation : CSIR/Global Information Infrastructure Commission
Adresse : P.O.Box 395, Pretoria (South Africa)
Tel : +27 12 841 3608
Fax : +27 12 841 4403
E-mail : dcogburn@infoline.csir.co.za
Dr. Enest Wilson
Organisation : Deputy Director, Global Information Infrastructure Commission
Adresse : 0145 Tyding Hall University of Maryland College Park, MD, USA
Tel : +1 301 314 7711
Fax : +1 301 314 9256
E-mail : ewilson@bss2.umd.edu
Annexe II : LIGNES DIRECTRICES POUR LE DÉVELOPPEMENT DES PLANS RELATIFS DES INFRASTRUCTURES NATIONALES D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION (INIC)
1. Définir la vision, la mission, les objectifs stratégiques et leur portée
2. Définir le cadre institutionnel
3. Définir le cadre réglementaire
4. Définir le secteur de la technologie d’information
5. Définir les priorités de développement (plan quinquennal, orientations ministérielles, etc.)
6. Définir les secteurs économiques et les entreprises ainsi que les tendances du marché
7. Définir l’infrastructure d’éducation, de science et de technologie à mettre en place
8. Définir les besoins et priorités en matière d’information, d’aide à la décision, de coordination,de service d’information, etc.
9. Définir les organismes, acteurs, etc. spécialisés en matière de données/information et aide à la décision aux différents niveaux : national et local
10. Définir l’infrastructure technologique
11. Identifier, formuler et mettre en oeuvre des programmes et projets
12. Formuler des stratégies de développement des INIC
13. Elaborer un plan d’action détaillé, un échéancier, des priorités et un budget
14. Désigner les organismes chargés de l’application
15. Solliciter l’engagement des pouvoirs publics, des industriels, etc.
16. Elaborer des campagnes de sensibilisation du public
17. Procéder à la mise en oeuvre.
Annexe III : PROJETS PROPOSÉS
1. Les programmes proposés dans la troisième partie supra pour développer les différents volets des ressources d’information comprennent différents projets. Chaque programme sera conçu pour réaliser ces objectifs et reposera sur la conception et la mise en oeuvre d’une gamme de projets qui permettront de réaliser lesdits objectifs sous différents aspects.
2. Vous trouverez ci-après une gamme de projets recommandés aux pays africains dans le cadre de cette initiative et des programmes régionaux ayant fait l’objet de recommandations antérieures :
Gestion de la dette :
Objet : Soutenir le développement économique par une meilleure gestion de la dette : Bénéficiaires : la société, les plus hautes autorités politiques Objectifs : créer/améliorer les bases de données sur les prêts et garantir l’intégrité et la fiabilité des bases de données sur les prêts ; réduire la dette nationale des pays africains (de l’ordre de 25% en l’an 2005) ; garantir un système dynamique de localisation pour éviter les crises et gérer la dette.
Education et formation :
Objet : Améliorer l’enseignement de base et les capacités du personnel Bénéficiaires : professeurs et étudiants des établissements publics, employés des PME (perfectionnement de leurs capacités et amélioration de leur productivité), des bibliothèques locales (pour accéder aux bibliothèques et archives nationales et internationales), personnes retenues chez elles et vivant dans des zones isolées ; Objectifs : relier les établissements publics et les principales bibliothèques publiques au réseau national de communication (toutes les écoles publiques africaines devraient être reliées en l’an 2010) ; créer des centres d’enseignement à distance dans les principales villes en soutien à la formation en entreprise et pour promouvoir les échanges entre les chercheurs, les universitaires et le monde industriel.
Enseignement supérieur et recherche :
Objet : jouer le rôle de vecteurs pour la centralisation des ressources intellectuelles et humaines nationales et régionales en vue de contribuer aux efforts de R&D en Afrique Bénéficiaires : chercheurs des universités (faciliter l’accès aux travaux de recherche et publications ailleurs dans le monde), centres de recherche des entreprises et du secteur privé, et la société (pour la diffusion des recherches) ; Objectifs : mettre en place des réseaux de communications dans chaque université ; relier les universités et les centres de recherche au réseau national de communications (toutes les universités africaines doivent être reliées en l’an 2000) ; promouvoir et soutenir les échanges entre professionnels ; garantir l’accès à distance aux bases de données,bibliothèques, laboratoires de recherche et installations informatiques nationales et internationales.
Echanges et commerce :
Objet : fournir aux industriels et organisations du monde des affaires des services d’information garantissant une valeur ajoutée en vue d’améliorer la compétitivité du continent en matière d’échanges et d’investissement Bénéficiaires : petites et moyennes entreprises, fabricants, commerçants, investisseurs, importateurs, exportateurs, banquiers et investisseurs de capitaux ; Objectifs : relier les chambres de commerce et les associations professionnelles au réseau national de communication (toutes les chambres de commerce doivent être reliées en l’an 2000) ;fournir, sans délai, au monde des affaires des indicateurs économiques et financiers précis ; établir des canaux pour la promotion des produits et des services ; améliorer l’accès à l’information concernant la bourse et les produits de base ; améliorer l’accès aux marchés de capitaux.
Emploi et création d’emplois :
Objet : réduire le taux de chômage en Afrique en améliorant l’accès aux offres d’emploi nationales et internationales : Bénéficiaires : main-d’oeuvre, employeurs, bureaux de placement ; Objectifs : établir un système en ligne d’adéquation entre l’offre et la demande d’emploi aux niveaux national, régional et international (réduire le chômage de 25% en l’an 2005) ; créer/améliorer des bases de données sur les ressources humaines pour garantir une meilleure planification de l’éducation au niveau national ; garantir l’accès aux opportunités de travail à distance aux niveaux national et international.
Surveillance de l’environnement et gestion des ressources naturelles :
Objet : établir les structures d’information indispensables à la coordination de la gestion de l’environnement Bénéficiaires : la société, les organismes gouvernementaux et non gouvernementaux chargés de l’environnement ; Objectifs : améliorer la gestion et le suivi de la mise en oeuvre des projets concernant l’environnement ; créer/améliorer des bases de données nationales et régionales concernant les principaux domaines liés à l’environnement : cours d’eau et lacs, mers, air, terres, ressources naturelles, etc ; apporter un soutien et une aide à la décision en matière d’environnement aux niveaux national et régional ; diffuser à l’intention des gouvernements, des organisations non gouvernementales, des centres de recherche et des organismes internationaux, les indicateurs liés à l’environnement.
Tourisme :
Objet : appuyer le tourisme international et local en Afrique Bénéficiaires : la société, les touristes, les entreprises locales ; Objectifs : assurer la promotion internationale des lieux touristiques (accroître les recettes touristiques en Afrique de 25% en l’an 2000) ; assister les voyageurs et les touristes dans la préparation de leur voyage et dans les réservations ; créer/améliorer des bases de données en ligne régionales sur les structures existantes, les horaires de transport mis à jour et les opérateurs touristiques.
Préservation de l’héritage culturel :
Objet : aider à protéger l’héritage culturel africain Bénéficiaires : la société, les musées, les organisations culturelles, les instituts de recherche ; Objectifs : établir des connexions informatiques dans les musées (tous les musées doivent être connectés en l’an 2010) ; préservation et reproduction de manuscrits et d’objets ; améliorer l’accès du public et des chercheurs aux manuscrits et objets rares.
Soins de santé :
Objet : garantir des soins de santé plus efficaces et moins coûteux Bénéficiaires : la société, le personnel médical ; Objectifs : créer et entretenir des bases de données sur les cliniques médicales, les médecins et les personnels de santé publics et privés ; établir un accès en ligne aux bases de données médicales nationales et internationales et fournir des connaissances spécialisées (télémédecine) ; connecter les administrations chargées de la santé pour améliorer la distribution des médicaments et des équipements médicaux ; relier les systèmes de soins de santé aux centres de lutte contre les maladies pour améliorer le système d’alerte rapide en cas d’épidémie et d’apparition de maladies infectieuses ; établir des liens entre les systèmes de soins de santé et les compagnies d’assurance, les praticiens et le public.
Sécurité alimentaire et production agricole :
Objet : améliorer la production et la distribution d’aliments et de produits agricoles en Afrique Bénéficiaires : la société, les agriculteurs, les producteurs et distributeurs de produits alimentaires ; Objectifs : relier les centres de météorologie aux services de vulgarisation agricole ; établir l’accès aux réseaux internationaux sur les techniques de production agricole ainsi qu’aux bases de données sur les stocks alimentaires ; établir l’accès aux bases de données sur les installations nationales de stockage des denrées alimentaires.
Administration publique :
Objet : faciliter la gestion publique et améliorer les services publics Bénéficiaires : gouvernement, public ; Objectifs : améliorer la gestion des recettes internes ; améliorer la gestion de la sécurité sociale ; faciliter les systèmes électroniques d’appels d’offres ; améliorer l’accès aux réseaux nationaux de l’administration. publique, en particulier pour les citoyens vivant en zones rurales.
Législation et services juridiques :
Objet : soutenir la coordination, la coopération et la normalisation des règlements et législations aux niveaux national et régional Bénéficiaires : organisations, entreprises, juristes, organes législatifs, organismes de coopération régionale ; Objectifs : créer/améliorer les bases de données sur la législation nationale qui seront accessibles en ligne aux utilisateurs finaux ; relier les bases de données dans le cadre d’un forum régional permettant l’échange de données législatives nécessaires à l’intégration économique et au développement des échanges entre pays ; éviter les doubles emplois dans l’établissement de normes, protocoles, procédures, directives, systèmes et instruments de création de bases de données nationales.
Transports des biens et des personnes :
Objet : améliorer la qualité de la vie par une gestion électronique des voies routières et aériennes Bénéficiaires : passagers, industrie des transports aériens, compagnies de transport ; Objectifs : connecter les centres de contrôle de la circulation routière pour en améliorer la gestion et ainsi réduire la consommation de carburant, la pollution de l’air et les pertes de productivité ; créer un système de communication concernant le trafic aérien africain composé de liaisons terre-terre entre les centres de contrôle du trafic aérien en Afrique et de liaisons air-sol entre les aéronefs et les centres de contrôle du trafic aérien en Afrique partout sur le continent.
Développement de l’activité économique et administration :
Objet : soutenir le développement de l’activité économique aux niveaux national et régional : Bénéficiaires : PME, milieux d’affaires et milieux bancaires ; Objectifs : établir à l’intention des PME des points d’accès au réseau international ; établir des liens pour les pouvoirs publics ; faciliter les transactions commerciales en ligne ; relier les milieux d’affaires au système bancaire.
Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique, Printemps 1996
[1] Liste de destinataires de courrier électronique établie pour un sujet précis, permettant d’envoyer automatiquement à tous les destinataires qui y figurent la totalité du courrier préparé à cet effet. Le Groupe a travaillé avec le soutien du Centre d’information et d’aide à la prise de décision du Cabinet égyptien et avec le concours de nombreux particuliers qui ont participé aux face-à-face et aux téléconférences, encourageant ainsi le Groupe et partageant avec lui de précieuses données d’expérience. Le Groupe de travail de haut niveau remercie profondément l’Union internationale des télécommunications, l’Unesco, la Banque mondiale et le Centre de recherche pour le développement international de leurs contributions de fond et de leur aide financière.
[2] Union internationale des télécommunications, « Politiques de télécommunications pour l’Afrique : Le livre vert africain » (Genève, 1995).
[3] Conformément aux résolutions de la première Conférence régionale africaine sur le développement des télécommunications (Harare, 1992) et de la Conférence mondiale sur le développement des télécommunications (WTDC-94, Buenos Aires, 1994).
[4] Conformément à la Déclaration et au Plan d’action de Buenos Aires adoptés par la Conférence mondiale sur le développement des télécommunications (Buenos Aires, 1994).
[5] UIT, rapport sur le développement des télécommunications dans le monde, 1995.
[6] CEA, Addis-Abeba, 1996.