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eGovLab Challenge édition 2017 : une propagande des missions de l’ADIE… pour des résultats dérisoires !

jeudi 21 décembre 2017

« Lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ça n’est pas forcément le pot qui est vide ».

Telle est la citation que nous empruntons à Confucius pour décrire l’amateurisme des organisateurs du concours eGovLab Challenge piloté par ADIE et dont le directeur a été nommé en 2017 « meilleur manager de l’administration publique » par le SYNECAP. Cette nomination mérite d’être analysée car l’organisation du concours eGovLab Challenge ne montre nullement les compétences de cette agence étatique.

eGovLab challenge est un concours initié par l’ADIE. Elle vise à soutenir les meilleures initiatives de jeunes pour de nouvelles solutions et services numériques orientés vers des secteurs économiques et sociaux jugés stratégiques. Par le biais de ce concours, l’Agence compte susciter la création de services numériques innovants pour un service public de qualité en vue d’accompagner le développement économique.

Le lancement du concours : une médiatique pour une organisation et un résultat qui laissent à désirer :

Le ministre de l’enseignement supérieur et celui de la promotion des investissements, des partenariats et du développement des télé-services de l’Etat et le directeur de l’ADIE se réjouissent de l’initiative. La vidéo du ministre de l’enseignement supérieur circulait sur les sites d’information sénégalais.

Un site internet ‘’https://egovlabchallenge.adie.sn/’’ et une page Twiter ont été dédiés pour cette occasion. Malgré la médiatisation du concours et les moyens mis en place, l’équipe projet n’a pas été à la hauteur de l’attente des participants. Le site internet du concours est vide. Aucunes informations sur le nombre de participants ni sur la présentation des projets ne sont mis en ligne. Le site n’est pas à jour. Seules les grandes lignes du concours sont listées. Les candidats ne sont pas présentés sur ce site mais des vidéos de présentation de certains candidats ont été postées sur twitter ; alors qu’on sait qu’il était plus simple et judicieux de les poster sur le site dédié. Quel est l’intérêt de créer un site ? Pourtant une équipe de projet a été nommé pour cette occasion. Malgré, – me semble-t-il – l’existence de cadres ‘’compétents’’ et ‘’expérimentés’’ au sein de cette agence, eGovLab reste une expérience lamentable du point de vue de son organisation, des projets présentés et des projets lauréats.

Ceci dit, quand le.s chef.s d’orchestre manque.nt de compétences/connaissances ou n’est/sont pas à la hauteur des défis, cela conduit nécessairement à un résultat négatif et des projets qui ne feront pas long feu !

Les sénégalais s’attendaient à un concours dignes des missions de l’ADIE et des structures partenaires.

L’entrepreneuriat sénégalais à l’image des candidats !

Sur twitter, on pouvait lire le profil et les projets proposés pour le concours. Et là, on se demandait comment le jury pouvait choisir de tels projets. Les présentations n’étaient pas à la hauteur de la médiatisation du concours. Tous les projets postés sur Twitter tournaient autour de plateformes sur le thème de la santé. Certains candidats étaient très hésitants sur leur projet. Le français parlé est incompréhensif pour ne pas dire incorrecte. Pour le respect des internautes, l’équipe projet ne devait nullement poster ces candidats sur Twitter. Mais à un certain niveau, tout cela s’explique ; si les candidats ont été informés et/ou convoqués deux jours avant la présentation de leurs projets, cette médiocrité peut se comprendre. Le Sénégal mérite mieux ! Ceci dit, la présentation des candidats laissent comprendre que la moyenne d’âge dépasse largement la trentaine et donc, un concours pour les entrepreneurs et non pour la jeunesse en quête d’un avenir meilleur.

Présentation des projets présélectionnés : un jury composé d’incompétents ?

Les candidats pré sélectionnés ont reçu un email d’invitation deux jours avant la présentation de leur projet devant un jury composé des ministères :

– santé et de l’action sociale – gouvernance territoriale, du développement et de l’aménagement du territoire – éducation nationale – enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation et de structures privées telles que Gaindé 2000 – OPTIC

Deux jours pour préparer la présentation d’un projet – sensé être lauréat – avec des emails envoyés à l’arrache sans nom/signature/téléphone de l’expéditeur. Le temps imparti est communiqué aux candidats au moment de la présentation : 5 minutes ! Pensez-vous qu’un projet d’une importance tel que participer à la sécurité publique, … puisse être défendu devant un jury en 5 minutes ? La nomination d’une chef de projet pour l’organisation du concours devait permettre un meilleur déroulement de ce concours national.

Un manque de compétences lamentables : une adresse mail du concours non fonctionnel, des numéros de téléphone qu’on ne décroche jamais.

Certains projets présélectionnés sont déjà opérationnels avec des applications téléchargeables. Lors de la présentation devant le jury, aucune question pertinente montrant que les projets ont été étudiés avec sérieux n’a été posée. Le plus grave est que, le jury a confirmé à certains candidats dont leur produit était déjà disponible, qu’il n’a pas du tout eu la curiosité d’aller faire des tests afin de mieux appréhender leur projet. La totale !

Sur la page Twitter, il est mentionné qu’il existe deux groupes de jury : un premier qui a reçu les candidats et un deuxième qui a sélectionné les lauréats. Ces informations sont disponibles sur Twitter et non sur le site du concours.

Comment peut-on participer à la sélection de meilleurs projets pour un concours national alors qu’on n’a pas été membre du jury lors de la présentation des projets. Sur quelle base objective ce jury est-il arrivé à sélectionner les meilleurs projets ?

La cérémonie des lauréat du 19 décembre

Le ‘’cérémonie’’ de clôture du concours est organisé au King Fahd Palace (KFP). King Fahd Palace, ça sonne ‘’grand bal’’, soirée de gala, concert ; n’était-il pas possible d’organiser cette rencontre dans un lieu exemplaire. Il n’en manque pas à Dakar : amphithéâtre, maison de la culture Douta Seck, Blaise Senghor entre autres !

Nous savons approximativement que la location d’une salle dans ce lieu (KFP) tourne autour de 500.000 F CFA et, avec 20.000 F CFA/buffet/personne pour une centaine d’invités, le montant grimpe rapidement. Cette somme astronomique pour l’organisation de cette cérémonie dans ce lieu n’a aucun intérêt ni pour les participants ni pour le peuple sénégalais. Une telle somme pouvait bien – sans doute – permettre aux lauréats de démarrer leurs projets. Comment proposer un jour de semaine pour organiser une « cérémonie » de remise de prix alors que la plupart des candidats ont des activités professionnelles ! Faire perdre une demi-journée de travail à des gens qui sont censés entreprendre, mérite une réflexion sur les objectifs de ce concours et de la promotion de l’entrepreneuriat sénégalais. Comment justifier l’organisation d’une cérémonie de remise de prix en plein jour de semaine, un mardi ? Ce qui nous laisse penser que l’équipe projet eGovLab ainsi que le certains employés de l’ADIE prendront une journée pour cette organisation. Juste incompréhensible !

Les lauréats :

1- Prix de l’émergence :

Application I-Citoyen :

Cette appli disponible sous Android en version Alpha est censée fournir des informations de l’administration publique en quatre langues (français, wolof, sérère, peulh).

La version Alpha-Android signifie que l’application n’est pas encore opérationnelle pour le grand public.

Pourquoi une appli en plusieurs langues ? Alors que la langue officielle du Sénégal est le français !.

La question qui se pose est de savoir pourquoi une telle application là ou aucune procédure administrative n’est disponible sur internet pour les citoyens senegalais analphabetes.

Ironiquement : une personne ne parlant pas français ne trouverait aucun intérêt à télécharger une appli, à plus forte raison, faire des recherches d’informations administratives/publiques avec. J’en passe de l’accessibilité à Internet de ces publics.

2 – Prix de l’innovation numérique :

Le lauréat propose un logiciel qui embarque des formations en vidéos qui permettent d’apprendre à coder/programmer. Le logiciel est enregistré sur une clé USB. En 2017, comment un informaticien peut penser apprendre sans Internet ? Dans quel continent vivons-nous ?

Ironiquement : Aujourd’hui, un chercheur ne peut pas se passer des sites de recherches d’Internet pour avancer dans son domaine. Comment peut-on imaginer un informaticien sans internet ? Question logique ?

Soyons clair et parlons peu : un informaticien qui apprend à coder/programmer a besoin de l’Internet. L’informatique évolue très rapidement. Le jury nous fera bien plaisir d’expliquer le choix de ce projet. Aujourd’hui, si un étudiant de l’université de Ziguinchor achète cette formation qui est supposée être envoyée via la poste par UBS – donc une réception tardive – , cette formation peut devenir aussitôt obsolète à la réception de cette dernière.

Comment faire une mise à jour à des étudiants qui ont acheté la formation et qui habite à l’autre bout du Sénégal ?

Il semblerait que l’ADIE comme le concours eGovLab prône l’innovation et un Sénégal émergent ; à quoi bon proposer une application sans connexion ! Faire en sorte que tous les sénégalais puissent être connectés est – me semble-t-il – une des missions de cette agence !

3 – Prix Rose Dieng

Build Our Security : “Le projet BOS a mis en place un dispositif pour assurer la survie du pêcheur. L’objectif est de diminuer le taux de mortalité des pêcheurs des immigrés des marins en résumé toute personne qui emprunte la voie marine. Permettre aux pêcheurs de s’entraider et de communiquer en haute mer. Protéger l’environnement contre la pollution maritime”, ainsi est décrit textuellement le projet lauréat du prix Rose Dieng. Comment peut on sélectionner un tel projet qui manque de cohérence ? Comment les membres du jury ont trouvé un lien entre sauver des vies et pollution marine ?

Autrement dit, un pêcheur trouverait-il un intérêt à télécharger une application pour assurer sa sécurité alors que des GPS spécialisés tels que ‘’DRAGON FLY’’, ‘’PUSH NELL BACK TRACK’’, etc. qui existent depuis des années et aussi performants les uns que les autres ne sont ni connus ni utilisés par les pêcheurs sénégalais ? À quoi bon choisir une telle application pour un concours national ? Y a-t-il une innovation dans ce projet ?

C’est malheureusement un de ces projets qui sera présentés lors du forum mondial de l’innovation à Las Vegas à l’image du Sénégal. Les sénégalais et le Sénégal méritent mieux. Soyons partisans de l’excellence de la compétence pour un Sénégal émergent et pas au favoritisme/réseautage.

Conclusion :

« Je félicite les lauréats de eGovLab…, les solutions qu’ils proposent contribuent à l’innovation numérique dans l’administration publique » telle est la phrase du directeur de l’Agence de l’informatique d’Etat à la suite de la cérémonie de remise de prix.

En quoi et comment ces applis peuvent contribuer à l’innovation dans le service public sénégalais ? En effet, les projets lauréats laissent perplexe quant à leur efficacité. En d’autres termes, il est essentiel d’analyser quelle signification donne-t-on à l’innovation et à la promotion de l’entrepreneuriat.

Malgré cette volonté proclamée de soutenir l’entrepreneuriat sénégalais, les résultats obtenus sont encore loin de ceux escomptés. Deux questions essentielles à se poser : comment ce concours a-t-elle été pilotée/coordonnée ? sur quelle base objective les projets ont-ils été sélectionnés ?

A. Sall

(Source : Sene News, 21 décembre 2017)

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