e-gouvernement, un seul serveur pour l’administration : 30 % d’économie espéré sur la facture nationale
mercredi 16 mars 2005
Test de vidéoconférence entre le Palais de la République et le Building administratif : « Monsieur le secrétaire général de la Présidence, est-ce que vous avez préparé les dossiers du prochain Conseil des ministres ? » Réponse de l’interpellé : « Oui monsieur le président de la République. » Cet échange qui marque la révolution informatique s’est déroulé hier lors de l’inauguration de l’Intranet du gouvernement entre le Président Wade et le secrétaire général de la Présidence.
Le projet de relier l’ensemble du service administratif du Sénégal vient ainsi de voir le jour. Ce sont, outre le Building administratif, le ministère de l’Intérieur, celui des Finances et le Palais, entre autres, qui sont interconnectés. Le réseau connecté concerne 53 bâtiments de l’administration grâce à un centre de ressources qui contient un centre d’hébergement de serveurs et une boucle optique qui relie tous ces bâtiments par fibre optique.
Cette interconnexion, dont le Sénégal est seulement le deuxième pays au monde à en disposer, est le fruit d’un partenariat financé à hauteur de 75 % par la Banque mondiale et complété par le budget consolidé de l’Etat. Selon le directeur de l’agence de l’informatique de l’Etat, Mamadou Tidiane Seck, le coût de l’opération est de seulement, précise-t-il, 2,4 milliards de francs dont 700 millions proviennent du budget national. Grâce à ce relais, ajoute-t-il, des économies importantes vont être faites au niveau des finances. « Nous avons fait des estimations statistiques, nous pensons économiser à peu près le tiers de notre budget téléphonique. Nous espérons réaliser des économies autour de 30 % de la facture nationale. » Les changements attendus au niveau de l’administration seraient, selon lui, aussi importants qu’avec l’émergence d’Internet.
Pour ce qui est du téléphone, les services de l’administration seront interconnectés et les correspondants accessibles en composant 4 chiffres, et les appels gratuits. Le réseau d’Internet du gouvernement permet désormais à chaque département connecté un accès Internet haut débit, disponible pour tous les agents et hautement sécurisé aussi bien contre les virus que contre les programmes espions et les tentatives de piratage.
Il est aussi prévu une extension horizontale pour aller rapidement vers les services administratifs des régions ainsi qu’à l’étranger au niveau des représentations diplomatiques qui serait faisable d’ici la fin de l’année 2006. Tout ceci reflète, selon les autorités, l’affirmation du leadership du Sénégal dans le domaine des Nouvelles technologies de l’information et de la communication aussi bien avec le Nepad qu’avec la Solidarité numérique.
Pour sa part, le Président Wade pense que cet outil va permettre de gérer « le flux informationnel et de communication de l’Etat. Cela va accroître la performance administrative par l’usage des Ntic, développer des services gouvernementaux en ligne pour les citoyens. L’administration électronique fait naître un Sénégalais nouveau, un citoyen nouveau, pour l’accès au service ».
L’Intranet gouvernemental a été réalisé par l’agence de l’informatique de l’Etat, dont la mission est la mise en œuvre de la politique informatique de l’Etat par une stratégie de l’administration électronique dénommée e-gouvernement. Il s’agit de doter l’Etat d’un système d’information et d’outils d’aide à la prise de décisions et de fournir une interface décentralisée d’accès à l’administration. Pour maintenir cet outil, le directeur de l’informatique pense qu’il faut relever un certain nombre de défis dont la maintenance, la pérennité et la formation pour tous les agents.
Amadou Makhtar NDIAYE
(Source : Le Quotidien, 16 mars 2005)