Batik N° 76 Novembre 2005
mercredi 30 novembre 2005
Bulletin d’Analyse sur les Technologies de l’Information et de la Communication
Lettre d’information électronique mensuelle publiée par OSIRIS
l’Observatoire sur les Systèmes d’Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal
n° 76 novembre 2005
Sommaire
Éditorial
De Genève à Tunis : Esquisse de bilan
Actualités
Participation remarquée du Sénégal à la deuxième phase du SMSI à Tunis
Séminaire sur le travail mobile et la délocalisation du travail
Le label Alizé pourrait céder la place au label Orange
Nouvelle baisses des tarifs d’Alizé
Hello devient Tigo
Politique
Lancement de l’appel d’offres pour une licence globale de télécommunications en janvier 2006
Infrastructures et services
Tigo propose désormais la facturation à la seconde et le système GPRS
Près de deux millions d’abonnés au téléphone au Sénégal
Projets
Le Sénégal pourrait se doter de passeports électroniques
Rendez-vous
Med-IT 2005, 6-7 décembre 2005, Dakar (Sénégal)
Editorial
De Genève à Tunis : Esquisse de bilan
Le processus qui a conduit à l’organisation du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) à Genève (Suisse) puis à Tunis (Tunisie) s’est achevé le 18 novembre 2005. Après plusieurs années de mobilisation des Etats, du secteur privé et de la société civile autour des problématiques et enjeux soulevés par la construction de la Société de l’information, quel bilan peut on tirer ? Tout d’abord, il faut se réjouir que pour la première fois dans l’histoire des sommets mondiaux organisés par le système des Nations unies, le secteur privé et surtout la société civile aient été associés à l’ensemble du processus même si on peut regretter que toutes les dispositions n’aient pas été prises et tous les moyens mis en œuvre pour assurer une meilleure participation, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, de ces deux secteurs fondamentaux de la société. En second lieu, la tenue de ce sommet a permis d’attirer l’attention d’une multitude d’acteurs, et ce dans tous les pays du monde, sur l’importance des questions liées au développement de la Société de l’information sur le plan politique, économique, culturel et social. S’agissant en particulier de l’Afrique, elle a pu, dans la diversité de ses composantes, prendre conscience que le développement de la Société de l’information était bel et bien une réalité concrète et actuelle et non une perspective lointaine. La proposition, au nom de l’Afrique, de la création du Fonds de solidarité numérique, par le Président Abdoulaye Wade, de manière à pallier les lacunes et dysfonctionnements des mécanismes existant de lutte contre la fracture numérique a été sans aucun doute un des temps forts du SMSI et un de ses rares résultats concrets. En effet, il y a fort à parier que la Déclaration de principes et le plan d’action, s’ils ont certes le mérite d’exister, courent le risque de rejoindre la masse des résolutions qui peuplent les étagères de la bibliothèque internationale des vœux pieux si des mécanismes de suivi adéquat ne sont pas mis en place. La réunion de Tunis se devait de faire le point sur la mise en œuvre de la Déclaration de Genève et de faire avancer les discussions en vue d’une meilleure gouvernance de l’Internet, via notamment une démocratisation et une internationalisation du fonctionnement de l’ICANN. Cependant, face à la ferme volonté des Etats-Unis de continuer à s’assurer le contrôle quasi exclusif des outils d’administration d’Internet sous prétexte d’y sauvegarder la liberté d’expression et la sécurité, le statu quo a prévalu malgré les efforts faits par une grande partie de la communauté internationale. Du sommet de Tunis, on retiendra également la présentation faite par le Massachusset Institute of Technology (MIT) d’un ordinateur portable à 100 dollars capable de fonctionner en l’absence de réseau électrique grâce à une manivelle destinée à recharger ses batteries et utilisant le système d’exploitation libre « Linux ». Le Sénégal, confirmant son option de faire des TIC un des leviers de sa stratégie de croissance accélérée n’a pas failli à sa réputation, en présentant un stand particulièrement attractif et surtout en faisant connaître sa vision et ses potentialités à travers une clé USB aux couleurs du drapeau national qui s’est arrachée comme des petits pains. Le Fonds de solidarité numérique en organisant une visioconférence avec un hôpital du Burundi, connecté par ses soins grâce à une liaison par satellite, a prouvé à ceux qui pouvait encore en douter qu’il est possible d’arriver à des réalisations concrètes dans de brefs délais. Il faut maintenant espérer que les contributions continueront à affluer pour apporter des réponses rapides et massives à la fracture numérique en lieu et place des habituels discours et promesses non tenues. Dans ce sens, l’annonce faite par le sénateur maire de la ville de Lyon du projet destine à reformer la loi française sur la passation des marchés publics afin de permettre l’application du principe de Genève est une excellente nouvelle. C’est ici l’occasion de saluer l’émergence sur la scène internationale des collectivités locales comme acteurs majeurs de la lutte contre la fracture numérique et au delà comme porteurs d’une autre conception de l’aide au développement débarrassée des lourdeurs, des incertitudes et des agendas cachés de l’aide bilatérale ou multilatérale. Comment ne pas regretter également que le sommet de Tunis fut en partie ternie par les atteintes à la liberté d’expression et au droit à l’information. Au final, nous retiendrons enfin, que ce sommet a été pour l’Afrique l’occasion de discuter de toute une série de sujets cruciaux sur lesquels elle s’était auparavant peu voire pas penché et d’adopter un plan d’action très élaboré tranchant avec la cacophonie souvent notée dans les instances internationales, même s’il reste encore de gros efforts à faire en la matière pour développer une véritable vision africaine de la société de l’information.
Amadou Top
Président d’OSIRIS
Actualités
Participation remarquée du Sénégal à la deuxième phase du SMSI à Tunis
A l’occasion de la tenue de la deuxième phase du Somment mondial sur la société de l’information (SMSI) qui s’est déroulée du 16 au 18 novembre 2005 à Tunis (Tunisie), le Sénégal s’est distingué par une participation de qualité. Tout d’abord dans les différentes délégations comme dans les stands, la présence sénégalaise a été remarquable qu’il s’agisse de la présentation des services proposés par Manobi, de la description des premiers pas des Centres multimédias communautaires (CMC), des réalisations de Digital Freedom Initiative (DFI), du travail réalisé dans le cadre du projet Open Knowledge Network (OKN), de la contribution d’Enda Tiers-monde au caucus « Genre », des résultats obtenus par le GREEP dans le cadre du projet Cyber-jeunes, etc. Le Président Abdoulaye Wade a également présenté un premier bilan sur le Fonds de solidarité numérique et participé à une visioconférence organisée avec le Burundi, pays qui a bénéficié, avec le Burkina Faso, du financement d’un lien satellitaire reliant certains de ses hôpitaux en vue d’aider au diagnostic et à la formation du personnel de santé, particulièrement dans le traitement du SIDA. Le stand du Sénégal a véritablement attiré les foules avec les présentations des activités de l’Agence de l’informatique de l’Etat (ADIE), de l’Agence de régulations des télécommunications, (ART), du Fonds de solidarité numérique (FSN), de l’Ecole supérieure multinationale des télécommunications (ESMT), de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ou encore de la Sonatel. Cependant, le clou de l’exposition a sans aucun doute été la distribution d’une clé USB d’une capacité de 64 Mo recouverte des couleurs du drapeau du Sénégal et contenant divers fichiers (fichier pdf, clip vidéo, etc.) présentant une multitude d’informations sur le Sénégal en général (population, géographie, art, culture, gastronomie, etc.) et sur le secteur des technologies de l’information et de la communication en particulier (stratégie de croissance accélérée, e-Sénégal, intranet gouvernemental, etc.).
Séminaire sur le travail mobile et la délocalisation du travail
Le mercredi 23 novembre 2005, Le Goethe-Institut de Dakar a organisé un séminaire sur le thème « Le travail mobile et la délocalisation du travail ». A cette occasion les adversaires des centres d’appels ont vivement critiqué les conditions de travail et de rémunération prévalant dans ces entreprises ainsi que la difficulté d’y exercer les libertés syndicales. D’un autre côté, leurs partisans ont mis en avant les nombreuses opportunités d’emplois qu’ils offrent aux jeunes diplômés, la stimulation de la croissance et l’introduction étendue des technologies de l’information et de la communication auxquelles ils contribuent.
Le label Alizé pourrait céder la place au label Orange
A l’image de Sentel qui a remplacé « Hello » par « Tigo », la Sonatel Mobiles envisage de remplacer la dénomination « Alizé » par le label « Orange » déjà utilisé dans d’autres pays pour caractériser les opérateurs de téléphonie mobile appartenant au groupe France Télécom. Cela étant, ce projet se heurte à la vive opposition de l’intersyndicale qui dénonce les risques de « perte d’identité » sans parler du « Brand fee », cette taxe sur le droit d’utiliser ce nouveau label, que le Sonatel devra payer en plus du « Management fee » qu’elle paye à France Télécom depuis 1997 et qui est une autre manière d’extraire des ressources financières de la Sonatel au profit de France télécom.
Sonatel : http://www.sonatel.sn/
Nouvelle baisses des tarifs d’Alizé
Depuis le 15 novembre 2005, Alizé, le réseau de téléphonie mobile de la Sonatel Mobiles, a procédé à une baisse allant jusqu’à 29% sur les tarifs de communication nationale et à 19% sur ceux des communications internationales. Les clients Téranga voient ainsi leurs tarifs de communication, en heure pleine, passer de 142 FCFA TTC la minute à 100 FCFA la minute pour tout appel au sein du réseau Alizé. Les abonnés Diamono Classic de leur côté enregistrent jusqu’à 24% de baisse de leurs tarifs de communication et le tarif d’appel Diamono Classic vers d’autres clients Alizé est désormais fixé à 115 FCFA TTC au lieu de 150 FCFA et à 170 FCFA au lieu de 180 FCFA la minute, en dehors du réseau, en heure pleine. Les abonnés à la formule Diamono Pro voient le tarif unique national de communication baisser de 22 %, passant de 140 FCFA à 110 FCFA la minute. Enfin, les communications vers l’international passent de 270 FCFA TTC à 220 FCFA la minute pour les clients des différentes formules Diamono (Classic, Pro, Jeune ou S’cool).
Alizé :http://www.alize.sn/
Depuis le 7 novembre 2005, « Hello », l’appellation commerciale du réseau de téléphonie mobile mis en place par Sentel, a cédé la place à « Tigo », marque qui sera progressivement utilisée par son actionnaire majoritaire, Millicom International Cellular, dans les 18 pays du monde où il est présent. Passé de 500 000 en juin 2005 à 700 000 abonnés à la date du 07 novembre 2005, Tigo espère atteindre le million d’abonnés en juin 2006.
Tigo :http://www.tigo.sn/
Millicom International Cellular : http://www.millicom.com/
Politique
Lancement de l’appel d’offres pour une licence globale de télécommunications en janvier 2006
Dans un communiqué de presse publié le 14 novembre 2005, le Directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) a indiqué que l’appel d’offres international relatif à la désignation du nouvel opérateur global de télécommunications était désormais prévu pour janvier 2006 et que les cahiers des charges étaient en cours d’élaboration. Dans le même communiqué, on apprend que l’Etat du Sénégal a désigné les cabinets, Mc Kinsey, Goldman Sachs et Clifford Chance pour être respectivement ses conseillers sectoriel, financier et juridique. Pour mémoire, il faut rappeler que le 7 février 2005, à l’occasion d’une conférence de presse, Malick Guèye, alors Directeur général de l’ART avait annoncé qu’une troisième licence globale de télécommunications serait attribuée à un nouvel opérateur avant la fin de l’année 2005.
ART :http://www.art-telecom-senegal.org/
Infrastructures et services
Tigo propose désormais la facturation à la seconde et le système GPRS
Tigo propose désormais à ses abonnés la facturation à la seconde, sur la base tarifaire de 2 FCFA la seconde entre abonnés Tigo, et non plus à la minute comme par le passé. Cette nouvelle méthode de facturation ne sera pas sans avantage pour la bourse des abonnés puisqu’une étude réalisée pour le compte de l’ART a montré que 25% des communications passées sur le réseau mobile durent moins de 10 secondes. De plus Tigo offre désormais la technologie General Paquet Radio Service (GPRS), possédant une vitesse de transmission 15 fois supérieure à la norme GSM, qui permet de naviguer sur Internet son téléphone cellulaire et d’utiliser le Multimedia Messaging Service (MMS) qui autorise la transmission de données telles que les images ou les sons. Tigo propose enfin un abonnement dont la facturation sera mensuelle et ses clients pourront désormais s’échanger des crédits. Tigo qui est actuellement présent sur 75% du territoire, notamment compte investir 21 milliards de FCFA pour résoudre certains problèmes techniques et des agences dans les capitales régionales.
Tigo : http://www.tigo.sn/
Près de deux millions d’abonnés au téléphone au Sénégal
En novembre 2005, le Sénégal comptait environ 257.000 lignes téléphoniques fixes et plus de 1.700.000 abonnés à la téléphonie mobile dont 1.000.000 pour la Sonatel Mobiles et 700.000 pour Sentel. Si l’on considère que la population du pays est d’environ 10 millions d’habitants, cela signifie que désormais près d’un Sénégalais sur 5 à directement accès au téléphone sur une base individuelle d’une manière ou d ‘une autre.
Projets
Le Sénégal pourrait se doter de passeports électroniques
Le ministre de l’Intérieur Me Ousmane Ngom a annoncé que le Sénégal pourrait bientôt introduire des passeports dotés d’une puce électronique, sur la base de l’utilisation du matériel informatique actuellement utilisé dans le cadre des opérations d’inscription sur les listes électorales et de confection des cartes nationales d‘identité numérisées. Des tests seront faits dans un premier temps, avec les passeports diplomatiques et de service avant d’être étendus aux passeports ordinaires. Au delà, ce matériel pourrait également service à confectionner d’autres documents officiels qui seraient également dotés de puces électroniques comme les permis de conduire, les cartes d’identité d’étranger, etc.
Ministère de l’intérieur : http://www.interieur.gouv.sn/
Rendez-vous
Med-IT 2005, 6-7 décembre 2005, Dakar (Sénégal)
Les 6 et 7 décembre 2005 se dérouleront à l’hôtel Méridien Président à Dakar la première édition des Med-IT, les « Rencontres d’affaires sur les technologies de l’information », organisée au Sénégal, un rendez-vous qui devrais désormais réunir chaque année les entreprises et les professionnels du secteur des technologies de l’information. Cet événement qui est déjà organisé annuellement en Algérie, au Maroc et en Tunisie comprend une exposition, des conférences et l’organisation de rendez vous d’affaires. Il a pour objectif de développer la coopération dans le domaines des TIC par la création de partenariats entre acteurs sénégalais, français et internationaux du secteur (fournisseurs de services Internet, opérateurs Télécoms, opérateurs satellites, éditeurs de logiciels, consultants spécialisés..) et de diffuser aux administrations et entreprises de l’information ciblée et concrète sur les gains compétitifs que peuvent leur apporter ces technologies. Les principaux thèmes de conférences qui seront traités lors de l’édition 2005 sont : La place du Sénégal dans la société de l’Information, les solutions pour les télécoms et les call centers, les nouveaux services IP, les innovations et grands projets dans les administrations sénégalaises, la numérisation et le développement des services en ligne aux citoyens, l’archivage légal et la sécurité des données, l’E-banking et les paiements électroniques, les technologies de l’information dans le système éducatif et de formation professionnelle. L’événement bénéficie de l’appui de partenaires tels que le Ministère des Postes, des Télécommunications et des NTIC, le Ministère du Nepad, l’APIX, l’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE), l’Organisation des professionnels des TIC (OPTIC) ainsi qu’OSIRIS.
Med-IT : http://www.medit.eu.org/
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Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. (Osiris, novembre 2005)
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