La percée des TIC au Sénégal traduit la culture du partage, selon Amadou Top
mardi 4 octobre 2005
La prolifération des cybercafés et des télécentres à Dakar et dans les régions traduit la culture du partage propre au Sénégal, a estimé le vice-président du Fonds de solidarité numérique, Amadou Top au cours d’un entretien accordé récemment à l’APS.
’’La densité des cybercafés et des télécentres en Afrique en général et au Sénégal en particulier est introuvable ailleurs’’, a relevé M. Top, selon qui cette situation est surtout due au règne de la culture du partage qui consacre une trés grande percée de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) par toutes les couches de la population.
L’appropriation des TIC par les populations qui semble réelle s’illustre également par la forte progression du parc des lignes mobiles qui est passé de 455.645 abonnés en 2002 à un million 500.000 abonnés dans le courant de 2005. Pour la période 2002-2004, le développement des lignes fixes n’est passé que de 227.128 abonnés à 244 948 abonnés. La floraison de stations FM à Dakar et dans les régions ainsi que le relèvement du niveau du parc informatique contribuent aussi à la démocratisation des TIC.
Quant au parc ADSL, il a quadruplé pour atteindre 8.765 accès en fin 2004.
’’Les TIC se démocratisent de plus en plus. Le téléphone cellulaire et les radios FM constituent une parfaite illustration de cette percée’’, selon M. Top, indiquant que le Sénégal a un taux avoisinant les 15 pour cent en télédensité.
Le vice-président du Fonds de solidarité numérique, proposé par le chef de l’Etat sénégalais à l’issue de la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information à Genève (Suisse), souligne cependant que le défi qui sera posé aux pays africains sera celui du contenu.
’’C’est un vrai problème. Ce qui va arriver est que le problème de l’accessibilité va être résolu mais il faut trouver aussi les moyens de mettre nos savoirs et réalités propres en ligne’’, a-t-il indiqué, assurant que ’’le multimédia reste une chance pour nos sociétés orales et pour renverser la tendance’’.
En effet, en alliant l’image, le son et l’écrit, les opportunités offertes par les TIC devraient permettre de corriger cette disparité dans une société virtuelle où les messages produits depuis les pays du Sud ne représentent que 0,03 pour cent du contenu.
’’Nous pouvons utiliser les capacités du multimédia car jusqu’ici, les pays du Sud et leurs sociétés sont présentés en grande partie par les autres’’, a déploré M. Top, selon qui l’Afrique continuera à envoyer un signal fort lors de la prochaine phase du SMSI, prévue du 16 au 18 novembre en Tunisie.
En effet, en prélude à cette manifestation, plusieurs réunions préparatoires ont été organisées dans plusieurs pays africains et à Genève (Suisse) où la dernière rencontre a été clôturée le 30 septembre dernier avec des avancées notoires sur la question de la gouvernance de l’Internet.
La rencontre n’a pas cependant permis aux participants de tomber d’accord sur le document final à soumettre aux chefs d’Etat, notamment sur ’’les dispositions relatives à la mise en oeuvre et au suivi du Plan d’action du SMSI et également la formulation du +document politique+ qui expose les engagements politiques des Etats Membres participants, selon des informations fournies par l’Union internationale des télécommunications’’.
(Source : APS, 4 octobre 2005)