Les Technologies de l’information et de la communication occupent aujourd’hui une place très importante dans le développement socio-économique d’un pays. Selon le rapport 2012 de l’UIT pour mesurer la société de l’information, ce sont les pays en développement qui enregistrent les taux de croissance les plus élevés non seulement pour l’indice IDI général, mais également pour les sous-indices accès et utilisation. Le sous-indice utilisation, en particulier, a grimpé de 20% entre 2010 et 2011 dans les pays en développement, contre 10% dans les pays développés.
L’Afrique doit participer à la production de contenus sur Internet et de logiciels d’usage national et international. Notre pays, le Sénégal (122/155 en 2011 source UIT), dispose d’énormes potentielles en manière de ressources humaines mais traine encore aussi dans l’accès que dans l’utilisation des TIC. De mon point de vue, l’émergence tant attendue de notre pays, ne pourra pas se faire sans une bonne politique du secteur tertiaire (un secteur qui intègre les services et le commerce). Il existe aujourd’hui des outils technologiques et des méthodes pédagogiques permettant de bien positionner l’utilisation des TIC dans la politique nationale d’émergence. L’article que nous avons publié sur l’incivisme y’a de cela deux semaines, nous pousse à approfondir vos recherches afin de proposer des solutions pour éveiller la conscience de la jeunesse sénégalaise. Les résultats nous orientent vers la mettre en place une plateforme de formation et de certification des compétences sur la citoyenneté et de l’entreprenariat. Au Sénégal, le numérique joue plus un rôle de support de médiatisation que de médiation (formation) alors que cela ne devrait pas être le cas.
Dans les pays développés, le tertiaire est de loin le secteur le plus important en nombre d’actifs occupés. Selon la définition de l’OIT, la population active occupée représente les personnes faisant partie de la population active, à l’exception des chômeurs. Dans cette population active, au niveau des pays développés, le tertiaire est de loin le secteur le plus important. Nous devons plus miser sur la médiation que sur la médiatisation dans l’usage des TIC. Pour un pays comme le nôtre, les technologies de l’information et de la communication doivent servir de bouclier pour pouvoir survivre face à cette ouverture des portes virtuelles du monde.
Pour la promotion de l’entrepreneuriat et des valeurs (morales et civiques), le recours aux TIC serait d’une importance capitale. En plus des réseaux sociaux nationaux (si on dispose), nous souhaitons qu’il soit mis en place une plateforme nationale parascolaire de formation et de certification des compétences de citoyenneté et du leadership. Cette plateforme nous permettra, de définir les critères ou les indicateurs d’évaluation (objectifs de classifications ou actes) du citoyen modèle. Les jeunes pourront imiter les comportements d’un citoyen virtuel dans des situations d’apprentissage utilisant des simulateurs. Des activités pédagogiques, d’usage pratique, pourront être conçues pour identifier un bon ou un mauvais citoyen. Les acteurs seront aussi évalués et suivis dans un cadre réel pour pouvoir certifier leurs connaissances et leurs compétences civiques et leadership.
L’innovation et l’union des forces vives (cœur et esprit), restent les deux forces sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour lever ce défi qui consiste à faire décoller l’Afrique. « Si vous voulez réussir, il faut ouvrir de nouvelles voies et éviter les chemins empruntés par les promesses de réussite. » John Rockefeller .
Modou FALL
Ingénieur Techno-pédagogue / UCAD
Coordonnateur du Mouvement Degg Moo Woor
(Source : Enquête, 30 novembre 2012)