Dakar Digital Show, le 1er Salon et Forum international sur le digital et les contenus en Afrique de l’ouest, organisé par Sonatel Multimedia, la filiale en charge des contenus et services à valeur ajoutée, s’est tenu le 1er juin au King Fahd Palace afin d’apporter des solutions innovantes au service des populations et des entreprises.
Dés 09 heures, développeurs, blogueurs, créateurs de contenus, diffuseurs ou tout simplement observateurs de l’écosystème, ont pris d’assaut le grand pavillon aménagé pour l’occasion dans les jardins du célèbre palace dakarois afin de ne rater aucune minute de cette journée dédiée au digital.
Sous le thème : « le digital, un relais de croissance fort pour l’Afrique », l’événement a permis aux porteurs de projets innovants ou aux entreprises qui souhaitent aller vers une transformation digitale de rencontrer des spécialistes du secteur, d’échanger et de partager leurs expériences. Face à la diversification de l’offre digitale au Sénégal et dans la sous-région, le Groupe Sonatel compte accompagner ce large mouvement de vulgarisation et de promotion de l’économie numérique dans un contexte marqué par une digitalisation de plus en plus poussée autant dans les secteurs publics que privés.
C’est d’ailleurs l’un des principaux messages du Directeur Général de Sonatel. M. Alioune Ndiaye, qui, lors de son allocution d’ouverture, a précisé : « il s’agit, pour nous, de créer et de pérenniser un point de rencontre privilégié de l’écosystème de la production numérique. Notre objectif, à travers ce salon, est de créer une plateforme d’échanges permettant des synergies entre les acteurs du digital, les médias sociaux, les entreprises, les professionnels de l’IT et les structures de productions de contenus, quel que soit le domaine ». Convaincu que le développement du pays et de l’Afrique passera nécessairement par les TIC, M. Ndiaye a réaffirmé l’adhésion du groupe Sonatel à la vision du Chef de l’Etat qui a inscrit les TIC comme un levier essentiel de l’émergence du Sénégal
Le Forum a été une formidable tribune pour découvrir les nouveautés dans les domaines du Content Marketing, des applications, de la vidéo et TV, des contenus alternatifs, du Gaming et du Cloud gaming, du développement et du Coding, de la monétisation et des moyens de paiement, etc. Un format interactif avec plein de démonstrations, des rencontres B2B, des ateliers thématiques, des conférences dynamiques, du networking…
Duglante, startup spécialisée dans l’interaction du public d’un événement via SMS et twitter ; Nelam Services spécialiste de la communication digitale ou Kaymu, plateforme de vente en ligne ; Wootiko, un réseau social professionnel, pour ne citer que ceux-là, ont présenté des applications innovantes et ont accueilli, dans leurs stands respectifs, des visiteurs curieux et concernés. Ils sont, pour la plupart, des étudiants et des professionnels des TIC. « Ce genre de rencontre nous permet de nous remettre à niveau sur ce qui ce fait de mieux dans le digital, à l’heure actuelle » explique Abdoulaye, étudiant en informatique trouvé sur place. « Il y’a une révolution qui se passe sous nos yeux et elle s’appelle le digital. Les spécialistes ont conscience de l’ampleur du phénomène, mais pas les pouvoirs publics et certaines entreprises, le Dakar Digital Show peut aider à changer les choses… » soutient Ndeye, une jeune développeuse.
Dakar Digital Show, c’est également des Live talks qui ont vu, entre autres, Mapenda Diop, CEO de Ringier Digital, faire une communication sur l’enjeu du digital en Afrique ou encore Sassoum Niang, CEO de Kaymu, exposer sur les enjeux et opportunités du E-commerce pour le continent noir. Pour cette dernière, le commerce en ligne a un bel avenir en Afrique. Donnant l’exemple du Sénégal, elle dira que les Sénégalais aiment acheter et vendre, c’est la raison pour laquelle une grande communauté d’acheteurs en ligne commence à éclore dans le pays et la diaspora.
En dehors des Lives talks, des démos et networking, Dakar Digital Show a fait la part belle à des ateliers sur le développement et la monétisation des applications mobiles, sur la digitalisation de l’industrie de la production, sur l’emploi et la digitalisation, enfin sur comment le Content Marketing et le blogging sont passés de la passion au professionnalisme.
Des solutions innovantes proposées
Très attendu, l’atelier sur Digitalisation et Emploi a refusé du monde. Et cela se comprend tant l’emploi, préoccupation majeure des jeunes comme des moins jeunes, semble menacé par la digitalisation. Cependant, Philippe Barry, Expert RSE, modérateur de l’échange, a rassuré en soulignant que contrairement à une idée reçue, la digitalisation va être finalement créateur d’emplois, si les pouvoirs publics et privés mutualisent leurs efforts et mettent en place des politiques qui vont dans le sens de soutenir davantage les PME et les start-up.
Prenant la balle au bond, Mme Régina Mbodj, Directrice de l’incubateur de startup CTIC, a lancé un véritable plaidoyer en faveur du soutien des jeunes entrepreneurs. « On parle beaucoup d’accès aux financements, mais il n’y en pas. Juste un exemple, au niveau des marchés de l’Etat, mais il faut voir comment les appels d’offres sont libellés. Ils excluent, de facto, toutes les startups. Depuis sa création, il y’a 5 ans, le CTIC n’a vu aucune banque accorder un quelconque crédit à une startup incubée. Il n’y a ni fonds souverain, ni fonds de garantie… » a-t-elle déploré.
Au total, l’exercice auquel Sonatel avait convié les Africains, à savoir mettre sur la table les enjeux et perspectives du digital, a répondu aux attentes des acteurs de l’écosystème. Des projets innovants, des solutions pratiques et des recommandations pertinentes sont sortis de ce rendez-vous dakarois du digital. L’une des recommandations fortes à retenir nous est venue de l’atelier dédié au Content marketing présidé par Mohamed Diop de la Sonatel. Le dirigeant a insisté sur la nécessité, pour l’Afrique, de mettre en avant les contenus locaux pour résoudre des problèmes locaux. Autrement dit, un digital efficient passera nécessairement par cette approche consistant à intégrer les préoccupations quotidiennes du continent.
(Source : Réussir Business, 13 juin 2016)