L’Africa Internet Summit qu’abrite la Tunisie se tient du 24 mai au 5 juin. Il s’agit de la troisième édition de l’« Africa Internet Summit AIS’15 », avec pour thème « Au-delà de la connexion : interconnexion pour le développement de l’Afrique ». L’hôte de l’événement est l’Agence tunisienne de l’Internet.
A cette occasion, le vice-président pour l’Afrique de l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), soit la Société d’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet, Pierre Dandjinou, est à Tunis.
L’Icann est une organisation à but non lucratif qui agit pour la stabilité et l’intégrité d’Internet, sous la forme d’un engagement au nom et à l’avantage de la communauté internaute mondiale.
C’est une organisation de droit privé fondée en Californie. Son personnel et ses participants viennent du monde entier.
Elle est chargée d’allouer l’espace des adresses de protocole Internet (IP), d’attribuer les identificateurs de protocole, de gérer le système de « nom de domaine » de premier niveau pour les codes génériques (gTLD) et les codes nationaux (ccTLD), et d’assurer les fonctions de gestion du système de serveurs racines.
Ces services étaient initialement assurés dans le cadre d’un contrat avec le gouvernement fédéral américain par l’Internet, assigned numbers authority (Iana) et d’autres organismes. L’Icann assume à présent les fonctions de l’Iana.
En tant que partenariat public-privé, l’Icann a pour mission de préserver la stabilité opérationnelle d’Internet, de promouvoir la concurrence, d’assurer une représentation globale des communautés Internet et d’élaborer une politique correspondant à sa mission suivant une démarche consensuelle.
Le système de nom de domaine (Domain name system - DNS) aide les utilisateurs à naviguer sur Internet. Chaque ordinateur relié à Internet a une adresse unique appelée « adresse IP » (adresse de protocole Internet).
Étant donné que les adresses IP (qui sont des séries de chiffres) sont difficiles à mémoriser, le DNS permet d’utiliser à la place une série de lettres familières (le « nom de domaine »). Par exemple, au lieu de taper « 192.0.34.163, » vous pouvez taper « www.icann.org. »
Le DNS transfère le nom de domaine que vous tapez dans l’adresse IP correspondante et vous connecte au site web recherché.
Le DNS permet également le bon fonctionnement du courrier électronique, de sorte que le courriel que vous envoyez atteint son destinataire.
Le rôle de l’Icann est de coordonner la gestion des éléments techniques du DNS pour assurer la « résolution universelle » (« universal resolvability »), de sorte que tous les internautes puissent trouver toutes les adresses valables qu’ils recherchent.
Dans ce but, l’Icann supervise la distribution des identificateurs techniques uniques utilisés dans les opérations Internet et l’affectation des noms de domaine de premier niveau (tels que .com, .info, etc.).
Les autres questions concernant les internautes, comme les règles relatives aux transactions financières, le contrôle du contenu sur Internet, les messages électroniques à caractère commercial non sollicités (« spam ») et la protection des données n’entrent pas dans le cadre des responsabilités de coordination technique de l’Icann.
Les gouvernements et les institutions travaillent en partenariat avec les entreprises, les organisations et les spécialistes qui contribuent à bâtir et maintenir le réseau mondial Internet.
L’innovation et la croissance continue d’Internet présentent de nouveaux défis pour préserver la stabilité. Ensemble, les membres de l’Icann se penchent sur les questions qui concernent directement la mission de coordination technique de l’Icann.
Conformément au principe d’autoréglementation maximale dans l’économie de haute technologie, l’Icann est probablement un exemple de collaboration efficace entre tous les membres de la communauté Internet.
L’Icann est gouvernée par un conseil d’administration international qui supervise le processus d’élaboration des politiques.
Le président de l’Icann dirige une équipe internationale qui veille à ce que l’Icann honore ses engagements opérationnels à l’égard de la communauté Internet.
Conçu pour répondre aux besoins des technologies et des économies en évolution rapide, le processus d’élaboration des politiques est un mécanisme souple et rapidement mis en œuvre par les trois organisations de soutien.
Les comités consultatifs représentant les organisations d’internautes et les communautés techniques travaillent avec les organisations de soutien pour définir des politiques appropriées et efficaces.
Plus de quatre-vingts gouvernements sont en consultation étroite avec le Conseil d’administration par le biais du Comité consultatif gouvernemental. C’est l’Icann qui a introduit la concurrence commerciale pour les enregistrements de nom de domaine générique (gTLD).
Ce qui s’est traduit par une réduction de 80 % des coûts des noms de domaines et par une économie de plus d’1 milliard de dollars par an de frais d’enregistrement de nom de domaine pour les internautes et les entreprises.
Et c’est l’Icann qui a mis en œuvre une politique uniforme de règlements de litiges en matière de noms de domaine (Uniform domain name dispute resolution policy Udrp), ce qui a permis de résoudre plus de 5.000 litiges concernant les droits d’accès à un nom de domaine.
L’organisation s’attaque désormais aux questions de la communauté concernant la protection de la vie privée.
Avec le déploiement d’IPv6, le nouveau protocole de numérotation des adresses IP, l’interopérabilité au sein du réseau mondial reste une des missions essentielles de l’Icann.
(Source : La Presse, 1er juin 2015)