Le secteur des télécommunications sénégalais va certainement connaître des changements étant donné que le gouvernement a délivré début juin une quatrième licence pour fourniture de services, un fait qui devrait augmenter l’activité d’un marché déjà compétitif. Les télécommunications sont un secteur important au Sénégal : certains évaluent sa contribution au produit intérieur brut (PIB) à environ 6%, soit le double de celui du Nigeria. Bien qu’il y ait déjà trois opérateurs de téléphonie mobile sur le marché, ce dernier peut encore croître. Le trio en question comprend Sonatel, l’ancien monopole d’Etat maintenant partiellement privatisé et appartenant à France Telecom et au gouvernement sénégalais, qui possèdent un quart des actions flottantes (environ 65% des souscripteurs) ; Sentel, propriété de la société luxembourgeoise Millicom International Cellular, un fournisseur de services de télécommunications actif en Afrique, ainsi qu’en Amérique centrale et du Sud (30% des actions) ; et Sudatel Sénégal, la filiale locale du groupe de télécommunications soudanais Sudatel, qui a été créée au début 2009 (5% des actions). À la fin 2008, le taux de pénétration de la téléphonie mobile s’élevait à 47% au Sénégal ; certaines évaluations l’estiment maintenant à environ 53%. C’est le potentiel d’augmenter ce taux qui attire la société Globacom basée au Nigeria, en signant un accord avec le gouvernement sénégalais au début juin. L’accord lui octroie une licence complète d’opérateur, c’est-à-dire le droit d’offrir des services de téléphonie mobile, de transfert de données et d’internet. Dans une déclaration annonçant son entrée sur le marché sénégalais, Globacom a précisé qu’elle offrirait surtout des services internet haut débit et de large bande en plus des services de téléphonie mobile standard. Selon les médias locaux, ni Globacom ni le gouvernement sénégalais n’ont dévoilé les frais de licences que devra payer la société et les modalités de paiement convenues. En entrant sur le marché sénégalais, Globacom est bien partie pour devenir un acteur clé des télécommunications d’Afrique de l’Ouest, dans la mesure où elle est déjà active au Nigeria, au Ghana, en République du Bénin et en Côte d’Ivoire. Cependant, si Globacom voit les choses en grand au Sénégal et qu’elle perçoit sa pénétration sur ce marché comme une étape menant à l’atteinte de ses objectifs en termes de croissance, ce projet a un coût. En effet, l’entreprise devra dépenser une somme d’argent considérable afin de mettre en place l’infrastructure nécessaire au trafic Internet de haut débit. Par ailleurs, en plus de se mettre en compétition directe avec les autres fournisseurs de téléphonie mobile sur le marché, Globacom se trouvera face à face sur le marché du fixe avec Sonatel, l’opérateur de télécommunications national, qui, jusque-là, avait joui d’un monopole en termes de fourniture de services large bande. Certes les coûts d’investissement seront élevés, mais Globacom a plus d’un projet de prévu dans le cadre de son entrée sur le marché sénégalais. En effet, elle voudrait amener jusqu’à la côte sénégalaise Glo 1, un grand câble sous-marin de 640 gigabits qu’elle construit entre le Nigeria et le Royaume-Uni, qui permettra à la fois de faire circuler le trafic d’autres opérateurs et de servir la communauté locale. De plus, en utilisant le Sénégal comme point d’arrivée, la société pourra étendre son réseau dans la région ; le Mali serait d’ailleurs sa prochaine cible d’investissement. Selon Adewale Sangowawa, le directeur des ressources humaines de Glo Mobile, le câble reliera la région au Royaume-Uni et éventuellement aux Etats-Unis, deux des plus importantes niches de transfert de données du monde. « Le câble de 9 800 km permettra à Globacom de se distinguer clairement des autres opérateurs, dans la mesure où elle fournira des services de qualité grâce à des liens directs, redondants, multiples et de haute qualité vers différents pays de la planète », a-t-il déclaré dans un entretien qu’il a accordé au journal nigérian The Nation, le 28 juin dernier. L’entrée de Globacom sur le marché poussera sans doute les trois autres opérateurs à rapidement consolider leur position et à chercher à garder leurs abonnés, notamment en ce qui concerne le segment de la téléphonie mobile. Sudatel, par exemple, a annoncé à la mi-juin qu’elle baissait ses tarifs de téléphonie prépayée de 7%. La Soudanaise Sudatel, active au Sénégal sous le nom d’Expresso, vise à plus que doubler le nombre d’abonnés de cette année, a déclaré le président-directeur général d’Expresso Sénégal El Amir Ahmed El Amir. « Notre part de marché s’élève actuellement à 5%, mais elle passera à 12% très bientôt », a-t-il annoncé aux médias le 11 juin dernier. Selon M. El Amir, cette expansion sera réalisée grâce, d’une part, au déploiement de nouvelles technologies et, d’autre part, à l’offre de nouveaux services, tels que l’Internet mobile, la télévision et la vidéo sur demande. Il est plus que probable que Sonatel et Sentel prendront les mesures nécessaires pour fidéliser leurs clients avant même que Globacom n’entre sur le marché, ce qui rendrait le marché des télécommunications sénégalais encore plus compétitif, une concurrence dont les abonnés seront les premiers gagnants.
(Source : Oxford Business Group, 21 juillet 2010)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000