Comme en France, Samuel Sarr, alors directeur général de la Société nationale de l’électricité (Sénélec) avait mis en place une politique énergique pour réduire la consommation des sénégalais. La trouvaille de l’actuel ministre de l’énergie, était le Woyofal [1], un système de carte d’électricité pré-payée. Seulement certains dysfonctionnements récurrents notés ça et là commencent à agacer les clients. Et si rien n’est fait les populations risquent de vomir ce système qui pourtant milite pour une bonne économie de l’énergie et des porte-feuilles des gorgoorlus.
Pour une économie de l’énergie au Sénégal, Samuel Sarr, alors directeur général de la Sénélec avait mis en place une nouvelle trouvaille : le Woyofal. Il s’agit d’un système de carte d’électricité pré-payée dont la presse avait positivement accueilli.
“Faites des économies en maîtrisant vos consommations d’électricité grâce au système woyofal. Plus d’abonnement ! Plus de facture ! Plus de coupure pour défaut de paiement !“ Tels sont entre autres, les différents slogans publicitaires brandis à l’époque pour inciter les populations à se ruer sur ce système.
Et depuis, plusieurs foyers sénégalais s’étaient abonnés à Woyofal pour mieux gérer leurs consommations mais aussi éviter les interminables queues pour le paiement mensuel de leur facture devant les guichets. Les abonnés du Woyofal étant privilégiés grâce à une carte VIP qu’ils détiennent par devers eux. L’autre avantage et pas des moindres c’est qu’il permet de lutter contre les estimations souvent déplorées par les consommateurs des autres compteurs. Nonobstant les coupures intempestives constatées à longueur de journées, pendant la période caniculaire, les populations ne comprennent que les factures restent toujours élevées et crient à l’arnaque. Toutes ces raisons expliqueraient alors la ruée vers le woyofal.
Mais quelques mois après son installation, il commence à agacer les clients. A Dieupeul où nous sommes rendus hier, ils expriment déjà leur ras-le-bol. “Ce n’est pas normal. Cela fait trois jours que je vais acheter du crédit pour mon compteur mais on me sert toujours la même réponse. Soit c’est la machine qui est en panne, soit c’est le quota journalier qui est atteint. Je ne comprends rien de tout“ se désole un client. Un autre plus amer estime que “de toutes les façons moi, j’ai pris la décision de changer mon compteur. J’ai déposé une demande pour reprendre l’ancien compteur. Avec ses gens, tout peut arriver. Par conséquent, il faut prendre les devants et anticiper. Comme on dit : mieux vaut prévenir que guérir“. Plusieurs clients interrogés ont manifesté leur courroux face au dysfonctionnement noté depuis quelques temps dans le système.
Toutefois du côté de la Société nationale de l’électricité on soutient qu’il n’y a pas périls en la demeure. “Il s’agit juste d’une petite panne et nous l’avons vite résolu en utilisant un autre circuit de vente. Tout est rentré dans l’ordre“ plaide un agent sous couvert de l’anonymat.
Abdoulaye THIAM
(Source : Sud Quotidien, 3 août 2007)
[1] en Wolof, facilité