Que la Fête fut belle !
samedi 31 mars 2001
Dakar, Pikine, Thiès, Saint-Louis, Kolda, Ziguinchor, cette année la Fête de l’Internet ne s’est pas résumée à une manifestation dakaro-dakaroise mais elle a véritablement pris une dimension nationale conformément aux souhaits de ses organisateurs. Partout, affluence et intérêt ont été notés chez les jeunes comme chez les moins jeunes, faisant de cette fête une grande manifestation populaire et non un simple rendez vous d’experts et de passionnés. Mieux, cette troisième édition de la Fête de l’Internet au Sénégal a vu cette année la participation, pour la première fois, du Président de la République en personne, qui a profité de l’occasion pour annoncer la création à partir de l’année prochaine d’un grand prix du chef de l’État pour les Nouvelles technologies de l’information et de la communication. Maître Abdoulaye Wade, tout en rappelant sa volonté de faire du Sénégal un pays phare dans le domaine des TIC en Afrique, a été particulièrement frappé par les logiciels libres alors qu’a-t-il dit le Gouvernement achète ceux qui lui sont nécessaires à prix fort. La réussite de cet événement à Dakar comme dans les régions montre une fois de plus que les technologies de l’information et de la communication en général et Internet en particulier ne sont pas un luxe qui doit être réservé à une élite mais bien un outil qui doit être mis à la disposition du plus grand nombre, dans les villes comme dans les zones rurales, pour contribuer à la résolution des problèmes de développement auxquels fait face le Sénégal. Par ailleurs, il serait important que l’intérêt porté par le Chef de l’Etat aux logiciels libres débouche sur une véritable prise de conscience et que le Gouvernement et l’Administration deviennent des utilisateurs modèles et des promoteurs zélés de ces instruments comme c’est déjà le cas dans d’autres pays. Enfin, ici et là les acteurs ont une fois de plus dénoncé, la cherté du matériel et des logiciels et le coût des communications téléphoniques soulignant par la même que si l’on veut réduire la fracture numérique il faut d’abord et avant tout commencer par réduire la facture numérique.
Amadou Top
Président d’OSIRIS