Nelly Kwendé, Directrice générale des technologies de l’information et de la communication au Bénin
« Il est grand temps que l’Afrique s’implique davantage »
« L’initiative d’organiser la 42e réunion de l’Icann dans un pays francophone comme le Sénégal est très louable, d’autant plus que tout se passait jusqu’ici en anglais. Et par rapport à la gouvernance de l’internet, l’Afrique est pour l’instant consommatrice. Il est grand temps, avec ce type d’événement, que l’Afrique s’implique davantage, notamment à travers la locomotive de l’Union africaine et les pays. En matière de gouvernance, nous avons des choses à faire, notamment en améliorant l’accès à internet et une meilleure appropriation des noms de domaines géographiques. Il s’agira de sensibiliser toutes les populations sur l’importance de la gouvernance internet d’autant plus qu’on est aujourd’hui dans un monde global avec une forte prédominance de l’économie numérique. »
Moussa Dolo, Directeur de l’Agence des nouvelles technologies du Mali
« Les initiatives isolées ne doivent plus prospérer »
« L’Icann 42 est un événement particulièrement important. Internet a été créé de manière plus ou moins libérale, en partant d’un besoin spécifique de l’armée américaine. C’est un outil qui permet de faire énormément de choses. Aujourd’hui, on ne peut plus se passer des Tic.
Cependant, la nature a horreur du vide. L’Afrique n’étant pas présente sur la gouvernance internet, ceux qui s’y intéressent prennent les choses en main. Il n’y a pas d’organisation autour de cette question, ce sont des individus qui interviennent au nom de l’Afrique. Un tel événement est d’une importance capitale pour que les gouvernements s’approprient la question de la gouvernance internet. Cela ne doit pas être informel. Les initiatives isolées ne doivent plus prospérer. Tout doit être pris en charge à un niveau global. »
Fatimata Sèye Sylla et Abdelaziz Hilali, AFRALO : « Eviter les erreurs du passé »
Pour Afralo (ensemble des organisations de la société civile africaine actives dans l’Internet et qui sont accréditées par l’Icann), la priorité pour l’Afrique, c’est de participer à la gouvernance de l’Internet. Là où il y a danger, c’est la gestion des noms de domaines. Il faut que l’Afrique soit présente dans les instances de prise de décision puisqu’à partir de 2012, il y aura une libéralisation très importante des noms de domaines.
Il ne faut pas que l’Afrique tombe sur les mêmes problèmes qu’ont eu certains pays africains (ou marques) au début de l’Internet dont les codes de pays (par exemple : .sn) étaient gérés par des structures non basées en Afrique.
Tout est clair au niveau de l’Icann, il faut que les Africains fassent des efforts pour se renseigner sur les procédures. Maintenant, chacun a le droit de déposer une demande de nom de domaine.
(Source : Le Soleil, 20 octobre 2011)