Plus désemparés que les centaines de jeunes sénégalaise qui veulent gagner leur vie à la sueur de leur front au niveau du Premium center call international (PCCI), il n’y en a pas. Leur rêve est en train de se transformer en un véritable cauchemar. En cause, des retards et autres arriérés de salaire, que les travailleurs de la boîte ne peuvent plus supporter, a appris les Echos.
En effet, ils sont d’autant plus irrités qu’ils sont des conseillers commerciaux de grosses boites très liquides comme Orange, Expresso et Tigo. Non seulement, tonnent-ils, les conditions de travail sont difficiles, mais leur paie vient très en retard ou ne vient pas du tout avant plusieurs mois. Pour des pères et mères de famille, imaginez ce que cela fait, avec le loyer, les frais de scolarité, le transport, la bouffe, les factures leurs études, acheter des manuels, imaginez ce que cela fait….
Cependant, les travailleurs ont trouvé une autre astuce. Ils ont choisi les vidéos et autres sons via whatsApp pour véhiculer leurs messages. Dans un enregistrement (audio) produit par un travailleur et qui est actuellement en train de faire le tour des portables, voilà ce que dit le gars « je fais cet audio pour interpeller une entreprise, un directeur et l’opinion publique. Mais aussi la Sonatel, tigo, expresso. Vous avez des conseillers commerciaux qui travaillent pour vous 24 / 24, sept jours sur sept. Vous faites travailler un conseiller commercial pendant huit heures en moyenne 140 appels pendant au moins 24jours dans le mois à la fin du mois, il n’est payé ».
L’auteur de l’audio poursuit : « Vous faites travailler de jeune pères de famille, vous faites travailler des étudiants, des jeunes qui veulent un avenir radieux, qui veulent payer leurs études. S’ils s’absentent, vous leur tombez dessus. Il faut que cela cesse. Il faut payer aux conseillers commerciaux leurs salaires. Ils ne l’ont pas volé ; ils ont travaillé 24 jours dans le mois. Ils n’ont qu’un seul jour de repos par semaine. On leur demande des performances. Certains conseillers commerciaux ne perçoivent même pas un salaire de 100 000 F. Parce qu’ils n’arrivent pas à réaliser toutes les heures qu’il faut dans le mois pour pouvoir avoir 100 000 francs. On dépense près de 700 francs par jour. Si on n’habite pas à proximité, on est obligé d’acheter le petit déjeuner, le transport … Où prendre tout cet argent si les travailleurs ne sont pas payés ? »
En outre, voilà qui est pathétique. Espérons que le patron de la boîte, Abdoulaye Sarré, va réagir. Et vite. Il mérite tous les honneurs pour le nombre d’emplois qu’il a créés, mais qu’il essaie de passer à la caisse. Les travailleurs en ont bien besoin.
(Source : Xalima, 23 mars 2018)