Les sites pornographiques envahissent de plus en plus l’espace médiatique sénégalais. L’association africaine pour la défense des droits des enfants souhaite l’application de la loi interdisant l’accès aux sites pour adultes, déclare Massamba Mbaye, son président. L’initiative est controversée.
Face à la presse sénégalaise, le président de cette association ne mâche pas ses mots : "Nous voulons que les autorités de notre pays appliquent la loi pour bloquer l’accès aux sites pornographiques. Cela concerne les sites hébergés par des serveurs basés au Sénégal ou à l’extérieur. Ces sites doivent être fermés. On ne doit pas permettre l’usage de ces sites dans notre pays", dénonce-t-il.
Alphonse Diédhiou, gérant d’un cybercafé depuis 4 ans, ne trouve pas pertinente l’idée d’interdire les sites pornographiques aux Sénégalais. "Je pense chaque personne qui se déplace au cybercafé est consciente et responsable de ses actes. Nous ne pouvons pas jouer le rôle de la police. Le mieux serait de bloquer ces sites techniquement, c’est possible si les sociétés de télécommunication sont prêtes", conseille-t-il.
Safietou Ba, la trentaine, gérante, elle aussi, d’un cybercafé est favorable à l’interdiction des sites pornographiques. "Ces sites ont endommagé nos machines, car ils sont pleins de virus. Moi, personnellement, j’ai interdit à tous les clients qui viennent se connecter dans mon cybercafé de visiter ces genres de sites. L’État doit appuyer ces ONG pour lutter contre ce fléau", dit-elle
Pour Dj Iba, 32 ans, animateur d’une radio privée à Dakar, "c’est une entrave à la liberté des personnes et je suis contre cette pétition qui relève d’une récupération politique pour gagner des fonds aux prés des extrémistes arabes".
Hamidou Dia, 23 ans, qui s’est autoproclamé amateur de films porno, explique : "Je pense que l’État peut interdire ces films dans les cinémas et les cybers. Par contre, l’idée de bloquer ces sites est à revoir. Maintenant, chaque personne est libre de regarder ses films chez lui. Ces ONG cherchent aussi à aggraver la situation car Dieu sait qu’aucun Sénégalais n’est propriétaire d’un site phonographique ou encore acteur de films porno. Nous ne sommes que de simples consommateurs", dit-il.
Pétition contre la diffusion des films porno
L’association africaine pour la défense des droits des enfants a une autre forme de lutte, celle d’informer et de sensibiliser les populations sur les "méfaits" de la consultation des sites pornographiques. "’est une violation des lois et règlements du pays", a-t-elle indiqué, estimant que "les auteurs doivent être punis". L’organisation a aussi annoncé sur le site gouvernemental que son association fait circuler présentement une pétition, et compte faire le tour des foyers religieux du pays et des leaders d’opinion pour une large sensibilisation sur les dangers des sites pour adultes.
L’association africaine pour la défense des droits des enfants, à travers sa pétition, demande aux autorités sénégalaises de bloquer la consultation des sites pornographiques dans le pays. Au mois de juin, l’association des ambassadeurs de la paix avait plaidé pour la fermeture des sites pour adultes et l’interdiction de certains films à la télévision nationale sénégalaise.
Selon nos investigations, aucun site n’est hébergé au Sénégal. Par contre, il existe des sites people, qui publient des photos sexy, souvent confondues à des sites pornographiques, selon l’administrateur d’un site qui requiert l’anonymat.
Cependant, aucune réaction des autorités n’a été notée à la suite de ce débat soulevé sur l’interdiction des sites pornographiques au Sénégal.
Khalil Diémé
(Source : RNW, 13 août 2012)
Bande passante internationale : 172 Gbps
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Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
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