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Le numérique et la fin d’un monde

lundi 10 juin 2024

Le numérique est une dimension qui s’applique à tous les aspects de la vie économique et sociale d’une nation. Son impact est de plus en plus prononcé car il est passé de simple support à déterminant. Initialement conçu pour améliorer les processus en qualité et en temps, il a progressivement été un modèle économique et le moteur des mutations sociales et économiques.

Il ne peut plus être considéré comme un secteur qui se construit de façon autonome et qui influence d’autre secteur. Il a désormais une existence diffuse et à chaque étape de son évolution, il conditionne de nouvelles réalités économiques et sociales qui elles-mêmes redéfinissent la gouvernance, la citoyenneté en rendant obsolète des réglementations, des formes d’organisation et des approches qui jadis permettaient de définir l’efficacité et la performance.

La croissance économique est la mesure de l’évolution de la somme des valeurs ajoutées des entités économiques d’un pays d’une période à une autre. Les entreprises produisent de la valeur ajoutée en utilisant des ressources dont le facteur capital et le facteur humain, dans un marché dicté par les lois de l’offre et de la demande. La notion de marché est sans doute le critère central autour duquel les entreprises compétissent pour générer de la valeur ajoutée.

Chaque entreprise doit accroître sa productivité pour accroitre sa compétitivité et donc dégager de la valeur ajoutée. Le numérique est devenu un élément qui redessine la géographie du marché, la performance de la production et les modes de consommation ainsi que les modèles économiques. Tout cela impacte sur la capacité d’une économie ouverte à générer des emplois. Les emplois ne sont plus prisonniers des frontières géographiques. Un pays peut voir son tissu économique à terre par le faits de facteurs étrangers à son contrôle, comme il peut aussi créer des emplois massifs en faisant juste en sorte qu’il y ait adéquation entre sa capacité à produire des compétences et les attentes exponentielles du marché international.

La notion de disruption qui correspond à la capacité d’une technologie à redéfinir de façon radicale la dynamique d’un marché est une réalité qui échappe aux mécanismes traditionnels de prévisions et de planification des entreprises comme des États. De nombreux exemples de disparition, de transformation ou d’émergence d’industries ont été notés au cours de ces trois dernières décennies. Le divertissement, le voyage, l’hôtellerie, la finance, la cinématographie, la presse, le livre, le commerce, la restauration, la médecine, l’enseignement, le transport,… sont quelques secteurs qui ont lourdement été redessinés par le numérique tant dans leur modèle économique que dans leur mode de prestation.

Souvent, les mutations correspondent à la naissance d’intermédiaires de services de grande taille qui se positionnent entre la production (services ou biens) et le client (particuliers comme entreprises). C’est le phénomène l’ubérisation qui prend de plus en plus d’ampleur et qui cache des approches marketing très agressives en contradiction avec beaucoup de réglementations, notamment celles relatives à la protection du consommateur, au travail décent, à la fiscalité, à la santé des populations, aux bonnes mœurs, à la protection des mineurs, à la concurrence,….

Au cœur de cette révolution du numérique, la démarche traditionnelle de production des compétences est entrée dans un processus d’obsolescence accélérée. L’école traditionnelle qui nous a produite avait une approche de fabrication des compétences basée sur l’initiation (écriture, lecture, calcul), le raisonnement (rédaction, philosophie, algèbre) et les connaissances (culture générale, sciences, métiers, normes,…). Nous apprenions par la suite par l’expérience, nos influences, notre milieu social et notre curiosité la cohérence (argumentation, discernement,…), le talent (musique, sports, jeux, créativité) et le savoir être (stages, coaching, expression, le non verbal, …).

Ces fondations restent d’actualité. Cependant, le numérique est venu propulser deux réalités :

· La possibilité de se passer de l’humain pour certaines tâches ;

· La valorisation des compétences minimalistes à haute intensité productive sur les compétences maximalistes mais souvent trop coûteuse pour un surplus productif qui n’est plus valorisé.

Nous sommes à l’ère où il n’est plus nécessaire de former un médecin en 7 ans, ni un ingénieur en 5 ans, encore moins un technicien supérieur en post bac.

Les métiers en vogue sont ceux qui se manifestent par un savoir-faire et une créativité sans préalable académique ni cursus préalable. L’ingénieur reconverti en référent digital aura une valeur ajoutée sur l’autodidacte, mais s’il reste sur le confort de son diplôme, cet avantage disparaîtra très rapidement et le prédisposera à un chômage technique ou une retraite anticipée.

De ce qui précède, il est essentiel de retenir les points suivants :

· Le numérique n’est pas un secteur mais un déterminant.

· Le numérique redessine l’économie et la société.

· Le numérique est la nouvelle clé de compétitivité des entreprises.

· L’Etat régalien s’affaiblit avec le fait numérique.

· La mondialisation est devenue un risque et le protectionnisme un remède pour contenir la vague numérique.

· Les approches traditionnelles de fabrication des compétences sont de moins en moins adaptées aux nouvelles dynamiques du marché de l’emploi.

· La naissance, la transformation et la disparition des industries (sens secteurs d’activités) a atteint une vitesse rendant caduque les approches traditionnelles de prévisions de de planification.

En résumé, le numérique est désormais un levier stratégique, qui oblige toutes les politiques publiques et tous les écosystèmes à redéfinir leur modèle économique, leur logique d’appropriation et leurs critères de mesure de la performance.

Son appropriation par toutes les composantes de la société, son caractère quasi indispensable à l’évolution de tous les secteurs de la vie économique et sociale, en fait une dimension dont l’intérêt n’est plus seulement cloisonné en vertical dans sa dimension technologique.

La croissance économique, l’emploi, l’autonomisation financière des jeunes et moins jeunes de même que l’efficacité de l’action publique sont entièrement tributaires du niveau d’appropriation de la dimension numérique, de son usage intensif dans tous les secteurs avec pour finalité, l’efficacité, la création de valeur et la capacité à générer de nouvelles opportunités en dehors du marché de référence.

Ibrahima Nour Eddine DIAGNE

(Source : LinkedIn, 10 juin 2024)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
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  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

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- 336 817 résidentiels (88,01%)
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- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

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Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

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- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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