Durant des siècles, l’accès à l’information ainsi que la capacité de la communiquer a été contrôlée par les riches et les instruits. L’Internet a révolutionné tout cela en brisant les barrières qui existaient entre les gens et l’information, rendant ainsi très démocratique l’accès à la connaissance humaine.
C’est un transfert de pouvoir vers les individus qui s’est ainsi opéré. Nous n’avons plus à prendre pour argent comptant tout ce que nous disent les entreprises, les médias ou même les politiciens. Avec un simple clic d’ordinateur, en tapant de simples mots clés, il est possible d’accéder à l’info sur presque tous les sujets, de comparer les prix et des produits en quelques secondes.
Il n’est pas surprenant de voir les internautes utiliser ce pouvoir pour acheter à de meilleurs prix des biens et des services, entrer en contact avec d’autres usagers et surtout s’exprimer plus librement. C’est la première règle d’Internet : les gens ont beaucoup à dire. Cette règle a donné des libertés sans précédent à des millions de personnes à travers le monde : la liberté de créer et communiquer, d’organiser et d’influencer, de parler et d’être entendu.
Les sites de partage de vidéos, les blogs, les réseaux sociaux, constituent une plateforme d’expression qu’utilisent les individus, les politiciens, les organisations à but non lucratif, pour s’adresser et se faire entendre par une audience mondiale.
Des images saisissantes de la crise en Côte d’Ivoire, à la très sophistique chaine de TV politique australienne sur You Tube, l’Internet offre une plus grande transparence sur ce qui se passe dans le monde, et élargit nos perspectives.
Les opportunités que l’Internet offre aux Africains sont énormes. Aujourd’hui, un très faible pourcentage des contenus disponibles sur le web est généré par des Africains. Mais, avec un accès plus facile aux outils de communication comme la création de blogs, la création de groupes sur Google Group, et à la création de couches sur Google Earth, les utilisateurs africains peuvent non seulement communiquer avec leurs amis et la famille, mais aussi avec tout le monde. Mieux, grâce à des outils modernes de traduction, le contenu généré par l’utilisateur peut même surmonter les barrières linguistiques qui existaient entre les Africains, par exemple les Francophones et les Anglophones, ou encore ceux qui écrivent en Amharique ou en Swahili.
Même nos dirigeants prennent de plus en plus compte cette tendance et ce besoin de « l’usager qui génère le contenu ». Ils utilisent ces plates-formes pour créer des dialogues ouverts avec leurs communautés sur des sujets importants. Participer à ce dialogue mondial est plus facile qu’on ne le pense. Ainsi, le président nigérian récemment réélu a annoncé sa candidature sur les réseaux sociaux.
Vous pouvez commencer en envoyant une photo, partager vos opinions sur un blog ou un site web, en créer vous-mêmes avec des outils gratuits comme Blogger ou créer sa chaîne sur You Tube. Mettre en place tout cela ne prend que quelques minutes, et les avantages sont immédiats : êtes-vous un passionné des voyages, ou bien-informé sur une spécialité locale ? Partager vos passions, vos lobbies, vos pensées et des trucs avec des gens partout à travers le monde n’est pas seulement élargir votre communauté, c’est aussi et surtout l’élargissement de votre vision du monde et une façon d’aider les gens à découvrir votre univers. C’est également une manière de connaître le monde : le fait de partager vos idées et vos centres d’intérêt, de participer au dialogue mondial sur des questions choisies par les autres est aussi un moyen qui permet à l’expertise africaine d’être reconnue et valorisée à travers le monde.
Le contenu généré par l’utilisateur est le nouveau visage de l’Internet. Il va révolutionner notre manière de penser et d’agir en tant qu’individus. Lorsqu’il est utilisé de manière positive, cela signifie plus de choix, plus de liberté et en fin de compte plus de pouvoir pour l’individu.
Tidjane Dème, Office Lead Francophone West Africa
Google Sénégal
(Source : Nouvel Horizon, 20-26 mai 2011)